lundi 29 décembre 2008

A LA VILLE

Craftmen Club - "Thirty six minutes" - PIAS

Ramener Craftmen Club à un nouveau groupe de garagistes bretons est certes un signe de qualité mais cela reste un peu réducteur. Si on trouve effectivement des morceaux rock bien rentre dedans (I can't get around), il y a aussi sur cet album des perles que n'aurait pas reniées 16 Horsepower (Desert Land, Goodbye Mother).

Bref, enfin un album de rock français (chanté en anglais, mais pas que) qui tient la route et se laisse écouter et réécouter avec plaisir du début à la fin.

Sortie publique le 19 janvier.

Rachel Unthank & the Winterset - "The Bairns" - Rough Trade

Le dernier disque qui me fait dresser les poils tellement ces reprises de chansons traditionnelles sont bien orchestrées, excellemment chantées par ces 4 filles venues du Northumberland. Assurément, ce n'est pas évident de comprendre les paroles car chantées en vieil anglais, voire en gaélique, mais on se laisse avoir à tous les coups.

Attention, ce n'est pas du rock, pas du jazz, pas de la funk, c'est le prototype de toutes les musiques actuelles.

Magique.

dimanche 28 décembre 2008

Spade Cooley

Donnell Clyde "Spade" Cooley est né à Grand Oklahoma en 1910. Enfant de la balle, il danse déjà sur scène à l'âge de 8 ans, accompagnant son père.
Dans les années 30, il tourne pas mal de films aux côtés de Roy Rogers comme doublure, figurant, violoniste (son instrument de prédilection).
Spade Cooley commence à enregistrer en 1941 en tant que membre de l'orchestre de Cal Schrum puis de Jimmy Wakely. C'est vers la fin 1944 qu'il grave le plus gros succès de sa carrière sous son nom "Shame on you", sorti début 1945.
Tex Williams est son chanteur attitré jusqu'en 1946.
Spade se marie en secondes noces avec une de ses choristes, Ella Mae Evans, en 1945. Deux enfants naissent de cette union: Melody, en 1947 et Donnell Jr en 1948. Il avait déjà un fils né de son premier mariage en 1933.
L'année de son second mariage, Spade est arrêté en Californie pour viol. Un tribunal l'acquitte.
En 1961, Spade commence à l'avoir un peu mauvaise car sa femme raconte un peu partout qu'elle baisait avec Roy Rogers.
Le 3 avril 1961, Spade rentre chez lui, à Willow Springs, chargé à l'alcool et aux cachets. Une dispute éclate, Spade se met à cogner Ella Mae. Il oblige sa fille à s'asseoir. "Tu vas me regarder la tuer", lui dit-il. L'imprésario de Spade arrive sur les lieux et découvre l'épouse de Cooley nue, couverte d'ecchymoses, ensanglantée et mourante, ses seins marqués de brûlures de cigarette.
Spade fut condamné à la prison à vie pour meurtre au premier degré sur la foi du témoignage de sa fille de 14 ans.
En 1969, alors emprisonné au pénitencier de Vaccaville, il bénéficie d'une sortie exceptionnelle pour un concert au profit de l'association des sheriffs d'Oakland. Pendant l'entracte, dans sa loge, il s'effondre et meurt, victime d'une crise cardiaque.

La carrière musicale de Spade Cooley.

Son titre "Shame on you", sorti en 1945, restera deux mois numero 1 du top country.
Il enregistre pour la firme Colombia jusqu'en 1946 puis chez RCA Victor (la firme qui acheta 10 ans plus tard Elvis à Sam Philips) de 1947 à 1950 pour ensuite travailler avec Decca jusqu'en 1955.
Auto-proclamé "King of the western swing", Cooley, installé en Californie depuis le début des années 40, se produisait avec un orchestre d'une quinzaine de musiciens. Le style neuf, policé, proche du swing populaire à l'époque, enrichi par des orchestrations sophistiquées (il avait même un harpiste dans son orchestre en 1949) contribua pour beaucoup au succès de Spade Cooley qui se produisait devant des milliers de personnes.
Si les arrangements, travaillés, sont remarquables, le matériau de base reste quand même assez moyen, même son plus gros tube ne sort pas du lot.

samedi 27 décembre 2008

A la Campagne

Le mot campagne se traduit par "country" en anglais.
Sous ce terme générique "country" se cachent plusieurs styles de musique (blues, swing, polka, valse...), le point commun étant les instruments de musique utilisés (le violon étant très souvent l'instrument principal) et dont l'origine plus ou moins commune était des chansons traditionnelles, parfois vieilles de plusieurs siècles, amenées par les immigrants venus de différents pays européens, avec bien sûr, une majorité de ballades venues d'Ecosse et d'Irlande.
Ce matériau sera repris, transformé, consciemment ou inconsciemment, par les musiciens et les compositeurs qui le modifient et l'adaptent à leur nouvelle situation géographique.
Ajoutons à cela l'émergence, au début du 19ème siècle, des artistes ménestrels blackface qui reprenaient des chants, des musiques et les situations des esclaves noirs qui se changeaient les idées en se moquant des blancs (on a voulu voir, surtout par opposition avec les spectacles établis de théâtre et de vaudeville, ou faire croire à un racisme primaire très courant à l'époque: des blancs qui se griment en noir (nègre) pour se moquer des noirs).
Dès les prémices du spectacle blackface, des noirs sont également de la partie, jouant en se grimant le visage et les mains au bouchon de liège brûlé pour accentuer leur noirceur, mais aussi pour jouer de ce paradoxe: Louis Armstrong est l'exemple le plus connu car il commença sa carrière en blackface.
Le mélange de tout cela donnera les musiciens du début du 20ème siècle, partagés entre l'influence des spectacles blackface et vaudeville.
Dans la deuxième décennie de ce siècle, le jazz commence à faire son trou, aidé en cela (mais pas seulement) par la technologie naissante de reproduction de musique (cylindres Edison puis galettes acétate puis vinyl). Mais si le jazz est plus présent dans les grandes métropoles, le déclin des spectacles blackface-vaudeville (dû à l'émergence du cinéma, muet ou parlant, et à d'autres facteurs plus généraux) amènera des producteurs avisés à enregistrer et à éditer une pléiade de musiciens qui essayaient de faire leur trou en jouant n'importe où, n'importe quand, souvent en travaillant à côté.
Quelques artistes vont donner le coup d'envoi à cette musique qui avant de s'appeler "country" (le terme, bien que déjà souvent utilisé, apparait dans les classements de ventes de disques du Billboard à la fin des années 40) était plus connue sous le nom de western swing, dénomination due à l'origine de la majorité des musiciens ainsi qu'aux thèmes abordés dans les chansons.
Un nom apparait souvent, source d'inspiration et de vocation pour l'immense majorité des musiciens appelés à devenir les rois du western swing, c'est celui de Jimmie Rodgers (1897-1933). Surnommé le grand-père de la country, Jimmie Rodgers, après une carrière professionnelle dans les chemins de fer et comme artiste de cirque, va enregistrer pendant six ans, de 1927 à 1933 (il enregistre ses derniers morceaux alors qu'il se sait condamné par la tuberculose, maladie fréquente mais non curable à l'époque). Il connaitra la fortune, la gloire et la renommée (surtout dans le milieu de la musique et du spectacle du sud des Etats Unis) et sera l'artiste catalyseur qui va inspirer beaucoup de musiciens, country ou autres.

Les biographies qui suivent (et qui suivront) sont indicatives et concernent des musiciens qui ont marqué l'histoire du western swing. La qualité musicale de leur production est variable, allant du passable au sublime, en passant par le médiocre.




lundi 22 décembre 2008

22 Décembre

Eddy Palermo & Roberto Menescal - "Bossa Jazz Session" - Harmonia Mundi

Pas besoin de dessin pour deviner dans quoi on s'embarque. Le virtuose italien et le maître brésilien de la guitare maitrisent suffisamment le style pour lui insuffler leur flamme personnelle au travers de morceaux originaux de Robert Menescal ou de reprises de Jobim, des frères Valle et de Chico Buarque, Palermo tirant son épingle du jeu avec "Samba da Creuza". Le morceau suivant sur le disque est également assez plaisant grâce à un duo guitaristique énorme. En tous cas, meilleur que tous les Brazilectro du monde.

Eric Legnini Trio - "Trippin" - B Flat Recordings - Jazz

Le C.V. de ce type doit inspirer le respect. Bien que belge, ce pianiste aux parents musiciens, aux professeurs s'appelant Herbie Hancock ou Kenny Kirkland, affiche son éclectisme musical en travaillant indifféremment pour Stefano di Battista, Joe Lovano, Michael Brecker, Nougaro, Bunky Green ou Milton Nascimento. Depuis 2005, "Trippin" est le 3ème album du trio qui signe un retour aux bases, que ce soient les compositions originales de Legnini ou les reprises, un Stevie Wonder par-ci, un Ray Charles par-là.
Et là justement où il pourrait se la jouer esthète virtuose, la sobriété de certains morceaux ajoute encore à la réussite de cet album. Sortie le 02/02/2009

Kinny - "Idle Forest of Chit Chat" - Tru-thoughts/La Baleine - Soul, Funk

On a trouvé une nouvelle case dans les nombreuses appellations qui tendent à sectoriser la musique: la Modern Soul. Au risque de décevoir les pondeurs de tendances, le terme ressort régulièrement depuis plus de quarante ans.
Voilà pour le topo concernant la bio fournie. Heureusment, le disque contient quelques morceaux de choix exploitant les nouveaux terrains de la soul grâce à la sophistication des arrangements. Mais ce qui est le plus remarquable est quand même la voix de Kinny, capable d'épouser les rythmes et mélodies des sept producteurs différents présents sur le disque. Ca donne un album riche, varié, qui ferait presque penser, timbre de voix oblige, à une certaine Amy Winehouse. C'est tout le mal qu'on lui souhaite, les produits euphorisants en moins.

vendredi 19 décembre 2008

Noël et Nouveautés

Tracklisting de l'émission du 20 décembre

The Bronx
: Knife Man
Zakk Wylde: White Christmas
Wampas: J'écoutais les Cramps
The Paperbacks: Let's get lit
Craftmen Club: I can't get around
SR71: Christmas is the time to say I love you
The Psychologist and his Medicine Band: Set you down
Hello: Santa Rock
The Surfaris: Wipe Out
The Dirtbombs: My Last Christmas
Eagles of Death Metal: Anything 'cept the truth
The Marcels: Don't cry for me this Christmas
Rachel Unthank and the Winterset: Black bird
BB King and John Popper: Backdoor Santa
The Emotions: What do the lonely do at Christmas
Osaka Monaurail: Truck Turner
Rufus Thomas: I'll be your Santa baby
Funkshone: Droppin
Otis Redding: Merry Xmas Baby
John Holt: Happy Xmas (The war's over)

jeudi 18 décembre 2008

18 décembre 2008

 

A la Ville: nouvelle catégorie.

Voici quelques commentaires sur des disques fraîchement sortis ou à sortir. Et pour éviter les emmerdes,  pas de descente en règles car si j'aime pas, j'en parle pas!!!

 

SECRET MACHINES - V2 Records - prog-rock

Faites un bond de 35 années en arrière, période anglaise néo-rock progressif- planant. Evidemment, la technologie aidant, ça sonne plus actuel mais pourra néanmoins satisfaire les puristes du genre et autres nostalgiques.

 

THE BRONX - Wichita Recordings - rock

Demi vide ou demi plein! C'est bien joli de nous balancer une des bombes de l'année, rock que des Stooges inspirés auraient pu pondre, mais passé la plage mémorable, le reste, tout en utilisant les mêmes recettes, tombe un peu à plat, nous laissant sur notre faim. Attention! Album idéal pour rester éveillé: il n'y a pas de morceau lent.

 

THE PSYCHOLOGIST AND HIS MEDICINE BAND - "The Unforgettable Trip of..." - Un je ne sais quoi - blues rock country

Premier projet du label "Un je ne sais quoi". "The Psychologist" est aussi le bébé de Thomas Lion. Back to the sixties qui cherche aussi bien du côté US que du côté GB. Agréable, sans prétention, varié, ces Frenchies n'ont aucun complexe.

vendredi 12 décembre 2008

Emission du 13 Décembre

Craftmen CLub: To the surface
Eagles of Death Metal: Secret Plans
Charlie Winston: Kick the bucket
Crossing Gate: Painful
The Answer: Memphis Water
Aerosmith: Walk this way
Creedence Clearwater Revival: Bootleg
Pastors of Muppets: The Trooper
Guns'n'Roses: Better
Legendary Tigerman: I got my night off
Sweet Violet Boys: Round'n'Round
Johnny Noble and his Hawaiian: Hilo E
Cliff "Ukulele Ike" Edwards: Singin' in the rain
George Formsby: With my little ukulele in my hand
Roy Smeck: 12th Street Rag
Betty Davis: Get in there
Betty Davis: The Lone Ranger

Nouveautés pour commencer avec les bretons Craftmen Club, garagistes avisés, suivis du deuxième album de Josh Homme sous le nom de Eagles of Death Metal. Métal bisontin avec Crossing Gate. Blues irlandais avec The Answer.
La version live nerveuse du "Walk this way" d'Aerosmith indique que la cocaïne qui circulait à l'époque cartonnait. Iron Maiden repris par une fanfare c'est Pastors of Muppets.
La chanson osée (très très osée) des Sweet Violet Boys date de 1937. Quatre morceaux à base d'ukulele avec la fine fleur des années 20-30. Johnny Noble a été le plus grand chef d'orchestre jazz de Hawaii pendant des décennies; des artistes venus du vaudeville en ont fait leur image de marque (Cliff Edwards et George Formsby); un génie de l'instrument s'est révélé trop tardivement, Roy Smeck.
Betty Davis, pour clore, parce-que c'est une bonne copine à moi.

titres à écouter en direct samedi 13 entre 13h et 15h sur FMR (voir lien à droite)

lundi 8 décembre 2008

Prologue

Bientôt, ici, de vraies chroniques!

Il rédige, je mets en page...

Coming soon...