mardi 31 mars 2009

Vetiver

Vetiver - "Tight Knit" - Bella Union

Quatuor mixte (mâle-femelle) originaire de la région de San Francisco, oeuvrant depuis près de quatre ans, Vetiver sort un album excellent: "Tight Knit".
Mais si l'appellation "folk" en fait tiquer beaucoup (musique chiante, tempo mou du genou, textes baba-cools) Vetiver contribue à rendre cette musique captivante et variée. Aperçus en première partie de la tournée européenne de Devandra Banhart, ils confirment leur talent grâce à "Tight Knit", album gorgé de petites perles telles que "Sister", "Another reason to go", "On the other side" ou encore l'hypnotique "Strictly Rule".

dimanche 29 mars 2009

Hank Williams (5ème partie)

Lovesick blues (Mills Friend 1922)

Sorti le 11 février 1949 avec "Never again", une chanson enregistrée alors sur le label Sterling, "Lovesick blues" atteint la première place des charts le 7 mai et y reste 16 semaines, puis se maintient encore dans le classement pendant 42 semaines.
Randall Hank, fils de Hank Williams, naît le 26 mai, mettant fin à la procédure de divorce intentée par Audrey. "Never Again" atteint la 6ème place du Billboard, "Wedding Bells" couplé avec "I've just told Mama goodbye" grimpe à la 2ème place et "Mansion on the hill" la 12ème. Cerise sur le gâteau, les vieux intégristes de l'Ole Opry acceptent enfin de laisser Hank se produire sur leurs planches, succès de "Lovesick blues" oblige.
Le 11 juin, Williams chante son tube "Lovesick blues" puis règle ses comptes avec les badernes qui ne voulaient pas de lui quelques années plus tôt en leur assénant "Mind your own business" la même soirée. Pour l'occasion, et quelques émissions suivantes, il est accompagné par le groupe maison, mais va réunir à nouveau ses Drifting Cowboys pour jouer à la mi-juillet à l'Opry.
En août, nouvelle séance d'enregistrement à Cincinnati pour quatre morceaux: "I'm so lonesome I could cry" couplé avec "My bucket's got a hole in it" et "I just don't like this kind of living" avec "A house without love". C'est dans le morceau "My bucket..." écrit par Clarence Williams en 1923 (aucun lien de parenté) et tube pour T. Texas Tyler deux ans plus tôt que Hank délivre le seul solo de guitare enregistré de toute sa carrière. Jusqu'à la fin de l'année, Hank tournera au Canada et en Europe pour les G.I's des bases américaines.

L'année 1950 est celle des enregistrements à Nashville au Castle Rock Studio avec de titres aussi joyeux que "Long gone lonesome blues", "Too many parties and too many pals", "The Funeral", "My son calls another man daddy" ou "Cold cold heart", écrit après l'admission à l'hôpital d'Audrey suite à un avortement à la maison qui s'est mal passé.

vendredi 27 mars 2009

Emission du 28 mars

Shane Cough: Into to breach (Rennes, sorti le 9 mars)
Diving with Andy: You don't have to cry (sortie le 6 avril)
Rachel Unthank & the Winterset: Blue bleezing blind drunk
The Riffles: Sometimes (GB - sortie le 21 avril)
Pete Doherty: Now love grows on trees
Gaspard Lanuit: Johnny Depp (sortie le 27 avril)
Chairlift: Garbage (US - sortie le 18 mai)
Big Mama: Sheena is a punk rocker ((sortie 20 avril)
Las Brujas: Sheena is a punk rocker (Esp)
Million Dollar Reload: Living in the city (Irlande - sortie le 17 avril)
Bob & Lisa: 90 miles (sortie le 17 mars)
Stony Brokes: Keep it (Montpellier)
The Parlor Mob: Dead wrong (US - sortie le 18 mai)
Jacques Duvall: Comme le font les femmes ("Just like a woman", Dylan - sortie le 18 avril)
The Who: My Generation

mardi 24 mars 2009

Aeroflot

Aeroflot - "Disco Negro"

Back to the eighties!! Le "Disco Negro" d'Aeroflot vous donne une bonne baffe dans la gueule dès le titre d'intro "Volcano" avec son orgue estampillée Dave Greenfield, sauvagement griffée par une guitare brutale et nerveuse. Ca se calme un peu sur les morceaux "Pitbull of the pantleg", "Tua Svora" et "Sorry" dont les riffs dissonants pourraient paraitre dispensables mais très écoutables quand même.
Retour aux choses sérieuses avec "Europanties", "Desert Fuck Fuck", "Brazo cortado" et "Be my wife" dont l'énergie confirme qu'Aeroflot, chantant aussi bien en anglais qu'en espagnol, n'est pas le groupe d'un seul bon morceau par album. "Lost en la cocina" et "Fur Zimmer" sont des instrumentaux, le premier ayant des réminiscences country folk alors que le deuxième, qui clot l'album, s'envole dans un délire psychédélique high energy.
Chaudement recommandé.

ps: Dave Greenfield est le clavier des Stranglers, obscur groupe des années 70-80, toujours en activité.

dimanche 22 mars 2009

Hank Williams (4ème partie)

"I saw the light" (Williams, 1947)

Williams entre en studio pour enregistrer "Move it on over" avec les Drifting Cowboys dont c'est la première séance en studio mais Rose se rend compte des limites du groupe et fait réenregistrer Hank avec des musiciens confirmés. Le titre montera à la quatrième place du Billboard et Hank gagne pour la première fois quelques milliers de dollars.
D'autres sessions vont suivre jusqu'à ce que le premier désaccord entre Hank et Fred Rose s'amorce car Hank veut qu'Audrey, qui partageait la scène avec Hank et les Drifting Cowboys (au grand désespoir de ceux-ci) enregistre en duo avec lui.
Malgré ce petit accroc, Rose ne fit aucune faveur à Audrey, Hank sortit "Rootie Tootie" , "I'm a long gone daddy" (6ème place dans les charts), "Honky Tonkin" (14ème place) en 1948.
Côté privé, c'est la catastrophe: Audrey demande le divorce en avril 48.

Fred Rose, qui avait aussi taquiné la bouteille avant de devenir "Christian Scientist", demande à Williams de se calmer avec l'alcool, les coups de téléphone en pleine nuit complètement bourré et les demandes continuelles d'avance d'argent. Les choses s'arrangent quand Rose parvient à faire jouer Hank dans l'émission de radio "Louisiana Hayride" tout en le faisant quitter son point d'attache, Montgomery, pour s'installer à Shreveport, Louisiane, où il se remet en ménage avec Audrey, celle-ci découvrant qu'elle est enceinte.
Hank va se produire plusieurs fois dans cette émission qui a débuté en avril et qui veut concurrencer la référence en la matière: le Grand Ole Opry. Un petit garçon de 13 ans écoutait religieusement cette émission tous les samedis soirs et ajouta à sa liste de plus grands chanteurs de tous les temps Hank Williams (les autres étaient Al Jolson et Jimmie Rodgers). Quelques fois, Hank se faisait virer du programme par le responsable du show car trop bourré, mais revenait toujours, au plus grand bonheur du petit Jerry Lee Lewis, 13 ans.

Rétrospectivement, cette période en Louisiane sera, avec son année chez ses cousins, la meilleure de sa vie.

Retour en studio fin 48 pour mettre en boite plusieurs duos Hank-Audrey: "Lost on the River" et "I heard mother praying for me" ansi que " There'll be no teardrops tonight" et "Lovesick blues", une chanson que Rose détestait et que Hank avait soi-disant achetée à Rex Griffin, autre artiste tombé dans l'oubli à cause de l'alcool. Il s'avèrera que Griffin s'était injustement accordé les crédits de cette chanson écrite en 1922 par Irving Mills et Cliff Friend et enregistrée en 1925 par Emmett Miller.

vendredi 20 mars 2009

Emission du 21 mars

Aeroflot: Fur Zimmer
Bob & Lisa: Wishing Room (sortie album16 mars 2009, Vicious Circle)
The Bellrays: Voodoo Train (2003)
Vetiver: Strictly rule
Powersolo: Gimme the drugs (sortie album 12 mai)
Zarboth: Realize
Joseph Arthur: Sunrise dolls
Slayer: Catatonic
Weezer: We are all on drugs
Weezer: Dope nose
Weezer: Hash Pipe
Bob Wills & his Texas Playboys: Bob Wills Schottische (1947)
Hank Williams: Lone gone lonesome blues (1950)
Milton Brown & his Musical Brownies: Easy ridin' papa (1936)
Neal Jones: I'm playing it cool (1954)
Hank Penny: I'm singing the blues (1944)
Jimmie Rodgers: Jimmie's Texas blues
Johnny Cash: Cocaine blues

dimanche 15 mars 2009

Hank Williams (3ème partie)

Move it on Over (Williams, 1947)

L'opportunisme était de mise à cette époque et chacun essayait, honnêtement (et il faut le dire vite) ou pas, de s'approprier les chansons ou les mélodies qu'il avait entendues en concert ou à la radio. De plus, l'ignorance, l'illettrisme de certains leur a joué des tours au bénéfice de ceux qui n'hésitaient pas à signer des morceaux qui ne leur appartenaient pas ou à acheter les droits pour une somme dérisoire.
Hank vendra les droits d'une chanson à Pee-Wee King pour une paire de bouteilles de whisky.
La chanteuse Molly O'Day avait vu Hank sur scène jouer le morceau "Tramp on the street" et l'avait incorporé à son répertoire. Et l'éditeur Fred Rose, la moitié de Acuff-Rose, un duo qu'on peut trouver sur une immense majorité de morceaux de l'époque, contacta Hank qui lui envoya quelques démos qu'il avait enregistrées, histoire d'avoir quelque chose à faire écouter aux patrons de honky tonk susceptibles de l'engager. Parmi ces chansons on trouve "Calling you", "Pan American" et "Wealth won't save your soul". Molly O'Day enregistrera quatre chansons de Hank durant 1946-47.
L'autre fait déterminant est la signature de Hank sur le label de Al Middleman, Sterling Records, contrat d'enregistrement avec un petit salaire et pas de royalties. Hank est à Nashville, lui qui avait tenté déjà une fois par le passé de jouer au Grand Ole Opry. Le premier enregistrement a lieu en décembre 1946, sans les Drifting Cowboys, parce-que c'était trop cher de les faire venir à Nashville. Quatre morceaux seront mis en boite pendant cette session dont "Calling you" et "Never again" sortis sur galette en janvier 1947.
Les deux autres morceaux sortent un mois plus tard alors qu'une deuxième session d'enregistrement en février 47 permet à Hank de sortir "Pan American" et "Hey Good Lookin". Malgré des critiques favorables et des ventes honorables, Hank, qui a touché 500$ pour solde de tout compte, retrouve les Drifting Cowboys pour d'autres gigs dans des salles miteuses.
Mais Fred Rose sent qu'il y a quelque chose et va démarcher les maisons de disques à New York. Malgré ses bons rapports avec les patrons des labels Decca (label des Rolling Stones dans les années 60), Columbia (qui deviendra CBS) ou RCA (qui après son association avec Victor rachètera le contrat d'Elvis à Sam Phillips), Fred Rose rentre bredouille car la réputation de Hank est remontée jusqu'à New York. Mais Rose a de nombreux contacts et fait signer Williams sur le tout nouveau label MGM Records le 1er avril 1947.
"Honky Tonkin", dernier titre sorti sur Sterling, sera la meilleure vente du label.

vendredi 13 mars 2009

Emission du 14 mars

Power Solo: Yeah! Yeah! (sortie le 11 mai)
Titus Andronicus: Joset of Nazareth blues
Joseph Arthur: Faith
Aeroflot: Desert fuck fuck
Cafe Flesh: My boss
13th Hole: Shiny Hell (5ème album)
Downtown Cuckoo: Downtown Cuckoo
Devo: Mongoloïd
The Stranglers: In the Shadows
Black Crowes: Walk believer walk
Lynyrd Skynyrd: Mississipi Kid
Lynyrd Skynyrd: Call me the breeze
J.J. Cale: Roll on
Bob Dylan: Step it up and go
Delmore Brothers: Hillbilly boogie (1946)
Lone Star Playboys: Banjo boogie (1947)
Jerry Lee Lewis: Lewis boogie
Albert Ammons: Boogie woogie stomp (1939)

vendredi 6 mars 2009

Emision du 7 mars

ATTENTION: pendant l'émission, il y a des places à gagner pour le concert de Joseph Arthur au Bikini le 14 mars !!!

Aeroflot: Fur Zimmer (2009)
Arctic Monkeys: Chun Li's Spinning Bird Kick (2005)
13th Hole: Hush (Rennes 2009)
Lucy & the Popsonics: Garoto Rock Ingles (Brésil - sortie le 14 avril 2009)
The Bishops: Train won't stop (GB - sortie le 30 mars 2009)
Hush Arbors: Water
J.J. Cale: Leaving in the morning (2009)
Joseph Arthur: Dead Savior
Alaverdi: Scientist-murderer (Lithuanie)
Stevans: Buzzing my head
The Shut Downs: Four in the floor
The Vectors: Down Hill
Jim Anderson & Red Scales: Hootenanny special
Fat Daddy Holmes: Chicken Rock
Herb Kliebe's Nervous Kats: Devil's run
Milton Brown & his Musical Brownies: Taking off (1937)
Port Arthur Jubileers: Jeep's blues (1940)
Bob Wills: Bob Wills Boogie (1946)
Leon McAuliffe: Blue Guitar Stomp (1951)
Cliff Carlisle: Pan American Man (1930)
Jimmie Tarlton: Stow wicked blues (1929)

dimanche 1 mars 2009

Hank Williams (2ème partie)

Honky Tonkin' (Williams, 1947)

Hank Williams avait commencé par jouer quelques gigs avec Braxton Sheffert et Smith "Hezzy" Adair sous le nom de "Hezzy and Hank" qui va vite se transformer en "Hank and Hezzy".
Quand les engagements commenceront à être sérieux et plus fréquents, le groupe tournera sous le nom de "Hank and Hezzy's Driftin Cowboys". C'est à cette époque que Hank prend une direction musicale inspirée par Roy Acuff.

Les tournées dans les "honky tonk" se passent avec leur lot de faits divers, ces endroits étant propices aux bagarres. Hank y cassera quelques guitares, échappera même de peu à une accusation de meurtre suite à une baston qui laissera son adversaire à demi mort.
En ce temps-là, il n'y avait pas beaucoup d'opportunités pour un musicien qui voulait gagner sa vie avec sa musique: les concerts, les passages radio (les morceaux sont joués en direct par tout le groupe dans le studio) et les ventes de disques et de partitions (pour ceux dont la carrière était déjà lancée).
Le père Williams sort de l'hôpital, mais divorce en 1942 de Lilliebelle; ils se remarieront presque aussitôt, chacun de son côté.
Hank échappe à la conscription, se faisant réformer alors que la guerre éclate. Mais l'alcool lui joue déjà des tours. Colérique, irritable et agressif quand il est fin saoul, il a quand même le mérite de garder plus ou moins son groupe ensemble mais Hank et les Driftin Cowboys se verront maintes fois déchargés de leurs engagements à cause de l'alcoolisme de Hank. Le découragement prend le dessus et Hank Williams est prêt à tout laisser tomber, se mettant au travail pour gagner sa vie.

Et c'est sa mère Lilliebelle qui le remettra sur les rails, elle qui aux débuts des Driftin Cowboys s'était transformée en manager pour le groupe. Elle propose à Hank une tournée d'une soixantaine de dates, alors que Hank est au 36ème dessous, pour l'été 1943.
C'est pendant cette tournée que Hank rencontre Audrey Mac Sheppard, mariée à 17 ans et déjà mère d'une petite fille. Audrey n'est plus avec son mari quand elle rencontre Hank mais ils ne se marieront qu'en décembre 1944. Hank laisse Audrey chanter avec lui malgré les réticences du reste du groupe, et pour cause: il suffit d'écouter les morceaux chantés en duo, co-écrits par Audrey et Hank, pour se rendre compte qu'elle n'avait aucun talent pour le chant, sans compter son timbre de voix assez horripilant. Mais Audrey a d'autres qualités qui seront très utiles à la carrière de son mari dont une, l'ambition, sera certainement une des clefs du succès futur de Hank. Lui se voyait bien continuer son chemin pavé de concerts dans les honky tonk (voir l'explication de ce mot dans la biographie d'Al Dexter), de cuites, d'enregistrements radio.
Mais l'alcool aidant, il rate des concerts, se taillant une réputation peu flatteuse auprès des tourneurs, des organisateurs de spectacles et des patrons de radios de la région de Montgomery, Alabama.

La suite dimanche 15 mars