dimanche 28 novembre 2010

Bill Monroe (5)

Knee Deep in Blue Grass

Dans les années 50 pas mal de raisons peuvent expliquer le déclin de Bill Monroe. Outre son accident et la popularité des Foggy Mountain Boys de Flatt et Scruggs entretenue par le management habile de la femme de Scruggs, Louise, femme d'affaires avisée, il y a le peu d'intérêt de Bill Monroe pour le business en général.
Les changements incessants de personnel au sein des Blue Grass Boys n'aident pas non plus à fidéliser le public mais dans ce cas on peut parler de torts partagés car avoir fait partie du groupe est un atout non négligeable dans la carrière d'un musicien.
L'émergence de nouveaux courants musicaux plus vendeurs, le pouvoir d'achat augmenté d'une catégorie d'âge plus jeune, la concurrence naissante du rock'n'roll (ou rockabilly) ou la "sécurité de l'emploi" plus ou moins garantie par le "Nashville sound" plus pop, plus commercial fait de l'ombre au bluegrass de Bill Monroe qui de toute façon n'a jamais été un courant super-vendeur.
Son premier album sort en 1957 et est intitulé "Knee Deep in Blue Grass".
Mais si sa musique a été une source d'inspiration pour les nouvelles vedettes rockabilly, le public ne s'intéresse plus guère au genre hormis les "montagnards" et autres "hillbillies" de la région des Appalaches ainsi que quelques puristes et nostalgiques.
Au début des années 60 le folk-boom prône, tout en véhiculant des idées contestataires, un retour à la musique "pure", acoustique et plus proche des origines du genre. Bill Monroe, en bon sudiste, aura du mal s'accommoder de ces nordistes et restera assez longtemps en marge de ce mouvement quand bien même de nombreux jeunes succomberont au charme de la musique bluegrass. il revient en grâce après une performance au festival de folk de Newport en compagnie de Doc Watson, autre "oublié" exhumé et idolâtré par la jeune génération.
le marché du bluegrass reprend de l'ampleur avec la création de plusieurs labels spécialisés ainsi que des revues ou fanzines consacrés au genre. Bill Monroe, sans cesser de jouer et de sortir des albums, va devenir le "gardien de la ligne pure et dure" en ce qui concerne "sa" musique, critiquant la nouvelle génération, Guthrie, Dylan, Cash et consorts qui pourtant respectent les canons du bluegrass.
L'évolution instillée par les Osborne Brothers (passés par les Blue Grass Boys) à travers l'utilisation de guitare amplifiée, de batterie donnera naissance à la "progressive bluegrass grâce aux Country Gentlemen, aux Dillards et bien d'autres puis au "newgrass", mélange de bluegrass et de rock. le "jazzgrass" sera aussi mis en valeur par des musiciens utilisant uniquement des instruments acoustiques et faisant état de leur super-virtuosité, les cuivres entrant également dans la liste des instruments.
Monroe sort "Bluegrass Ramble" en 1962, "The High Lonesome Sound of Bill Monroe" en 1966, "Bill Monroe Hall of Fame" en 1971, "Uncle Pen" en 1972, "Bean Blossom" en 1973 du nom du festival qu'il a créé à Bean Blossom en 1967, double album live où l'on retrouve Jimmy Martin, Lester Flatt, Jim and Jesse ainsi que plusieurs violonistes.
Les années 80 seront la décennie des albums hommages avec "Bill Monroe and Friends" en 1983, véritable Hall of Fame de la country avec Johnny Cash, Waylon Jennings, Ricky Skaggs, les Oak Ridge Boys, Willie Nelson et d'autres suivi en 1985 de, Selon la même formule, "Bill Monroe and Stars" où Ralph Stanley, Jim and Jesse, Mac Wiseman (ancien des Blue Grass Boys), the Country Gentlemen ainsi que les Osborne Brothers rendent hommage au "père fondateur". Des rééditions en coffrets de ses oeuvres plus anciennes (et plus roots) sortent dès la fin des années 70-début des années 80 (ce sont souvent les compilations les plus respectueuses de l'oeuvre de Bill Monroe dans les années 30-40-50.
En 1988 il reçoit le Grammy Award du meilleur album de bluegrass (ha!ha!ha!) pour "Southern Flavor" enregistré live en studio (une seule prise avec tous les musiciens mais sans public, pour ceux qui auraient du mal à suivre).
En bon sudiste puritain, il partira en Israël pour se faire baptiser dans le Jourdain. Un cancer est diagnostiqué en 1990 mais ne l'empêche pas de continuer à tourner jusqu'en 1996 quand une attaque le laisse partiellement paralysé. Il meurt peu de temps après, le 9 septembre 1996.
Bill Monroe laisse un fils, James, né en 1941, bassiste au sein des Blue Grass Boys à partir de 1964 mais également guitariste et chanteur qui crée en 1972 les Midnight Ramblers,enregistre avec son père l'album "Father and Son" en 1973 et avec son oncle "James Monroe Sings Songs of Memory Lane with his Uncle Charlie Monroe" en 1976, puis se consacre à la gestion des affaires de son père.
Melissa Monroe, aînée de 5 ans de James tourna un peu avec les Blue Grass Boys dans les années 40-50 avant de tenter une petite carrière solo. Elle meurt en 1990.
Deux ouvrages en anglais sont des sources de renseignement et anecdotes concernant la musique bluegrass:
"Bluegrass-A History" de Neil V. Rosenberg, University of Illinois Press en 1990
"Bluegrass, An Informal Guide" de Richard D. Smith, A Cappella en 1995
Sans oublier "guide de la Country-Music et du Folk" de G. Herzaft et J. Brémond chez Fayard.

samedi 27 novembre 2010

Emission du 27 novembre

Bill Monroe & his Blue Grass Boys: Lonesome Truck Driver Blues (1951)
Palavas Surfers: Regarde-moi (2010)
Bad Billy: Sunglasses at night (2010)
Rococo: Bedtime Story (2010)
KT Tunstall: Difficulty (2010)
Pete Yorn: Velcro Shoes (2010)
The Feeling Of Love: night Cold Dance (2010)
Mycaa: Dead People as a Game (2010)
Marc André Léger: Rock Island Line (2010)
Lonnie Donnegan: Rock Island Line (1955)
Johnny Cash: Rock Island Line
Johnny Cash: Home of the Blues
Onie Wheeler: Jump Right out of this Juke-Box
Jack Earls: Slowdown
Sonny Burgess: My Bucket's got a Hole in it
Charlie Rich: Sittin' and Thinkin'
Mack Owen: Walkin' and Talkin'
Miles Davis: Miles Runs the Voodoo down (1969)

dimanche 21 novembre 2010

Bill Monroe (4)

New Muleskinner Blues

Bill Monroe et les Blue Grass Boys débarquent à Nashville pour enregistrer au Castle Studios, un ancien restaurant du Tulane Hotel reconverti en studio d'enregistrement fixe, ce qui en fait l'un des premiers en tant que tel. Ce studio est utilisé en majeure partie par le label Decca chez qui Bill Monroe a signé après avoir largué Columbia CBS. Un contrat assez facilement négocié par les deux parties car Paul Cohen qui voulait faire de Nashville l'épicentre de la country music avait depuis un certain temps Monroe dans son viseur.
Seul Rudy Lyle, banjoïste, suit Monroe chez Decca pour ces premiers enregistrements mais les nouveaux recrutés ne sont pas des seconds couteaux: James Henry Martin, plus connu sous le nom de Jimmy Martin, tient la guitare et va se révéler très bon chanteur, Jimmy Martin dont les parents étaient si pauvres qu'ils ne pouvaient se payer un poste radio. Ce natif de Sneedville dans le Tennessee sortait le samedi soir en ville et hélait les conducteurs de voiture pour qu'ils branchent leur autoradio sur la fréquence qui retransmettait le Grand Ole Opry afin qu'il puisse écouter Bill Monroe.
Vassar Clements, violoniste virtuose mais également joueur de violoncelle et de mandoline fera aussi partie du nouveau groupe requis pour enregistrer cette première session pour Decca où ces Blue Grass Boys vont sortir sept titres dont l'un des morceaux les plus fameux ( et beaucoup repris) de jimmie Rodgers: le "Blue Yodel#8" sous-titré "Muleskinner Blues".
Outre ce titre figurent deux morceaux écrits par Hank Williams: "I'm Blue, I'm Lonesome" et "Alabama Waltz". mais si le deuxième titre est crédité à Williams, le premier, "I'm Blue, I'm Lonesome" a été écrit par Williams en 1949 alors que Monroe et lui tournaient ensemble, ce qui fit dire à Bill qu'ils avaient co-écrit le morceau alors que d'autres témoignages directs font état d'un Hank Williams chantant le titre à Bill avant de le laisser l'interpréter.
Bill Monroe va s'approprier un autre titre, hommage à celui qui l'a beaucoup aidé dès son plus jeune âge. lors de la deuxième session d'enregistrement pour Decca à Nashville, trois faces seront gravées dont "The Old Fiddler" écrit et composé par Hugh Ashley et Ira Wright, "Uncle Pen" composé par le violoniste Red Taylor sur lequel Bill écrit ce qui est un hommage évident rendu à son oncle, mais les crédits du disque ne mentionneront aucunement Red Taylor.
Malheureusement pour Paul Cohen, le producteur artistique chez Decca, les ventes ne seront pas à la hauteur des hits que Monroe a pu réaliser à la fin des années 40 alors qu'il était chez Columbia, quoique du fait du genre très spécifique de musique que jouait Monroe ces succès restaient néanmoins confinés à une frange relativement étroite de consommateurs de disques.
Aidé par Owen Bradley, autre producteur qui est l'un des créateurs du "Nashville Sound", country édulcorée pour plaire au plus grand nombre qui règne encore en maître de nos jours pour le plus grand malheur des vrais talents artistiques du genre, ils vont persuader Monroe de se mettre au goùt du jour, expérimentant au fil des sessions des intruments tels que le vibraphone, la batterie, l'orgue ou la guitare électrique, mettant en boite plusieurs titres de Jimmie Rodgers dont le revival à travers d'autres artistes comme Hank Snow ou Lefty Frizell faisait vendre.
Mais ces expérimentations ne sont rien en comparaison de deux accidents de la route qui vont avoir des conséquences plus ou moins graves pour la carrière de Bill Monroe.
Oubliant la rivalité artistique, et commerciale, passée, Monroe avait fait quelques dates avec les Stanley Brothers et avait réussi à les engager dans son groupe. Malheureusement, Ralph Stanley, impliqué dans une collision frontale avec une autre voiture, se retrouve cloué dans un fauteuil roulant pour plusieurs mois. L'association Monroe-Stanley capote avant d'avoir commencé.
En janvier 1953, Bill Monroe et son bassiste Bessie Lee Mauldin reviennent de la chasse au renard, un des passe-temps favori de Monroe, quand à trois heures du matin un véhicule les percute. Si Bessie Lee s'en tire sans trop de dommages, Bill est plus sérieusement touché. On dénombrera 19 fractures qui le laisseront couché à l'hôpital pendant trois mois.
Les années 50 pour Bill Monroe seront la décennie d'une popularité toujours présente bien qu'en baisse au niveau des ventes de disques et des contrats de tournées, obligeant ses musiciens à travailler dans la ferme des Monroe pour faire un peu de monnaie en attendant le prochain cachet.
Ses ex-musiciens Lester Flatt et Earl Scruggs sont alors plus populaires que leur ancien patron avec leur Foggy Mountain Boys mais l'arrivée dans le paysage musical d'un jeune loup dont les premiers enregistrements sont des reprises de morceaux qu'il aime bien va changer la donne pour Bill.
La version de "Blue Moon of Kentucky" d'un certain Elvis Presley, bien que jouée sur un tempo plus rapide, va connaitre un certain succès et garantir un apport non négligeable de royalties à leur auteur, un certain Bill Monroe.

samedi 20 novembre 2010

Emission du 20 novembre

Hellsingland Underground: Sticking with You (2010)
Megafaun: Heretofore (2010)
Shannon Wright: Fractured (2010)
The Obits: Milk Cow Blues (2009)
Marc André Léger: Sail on (2010)
Jeff Lang: South (2010)
Kenny Wayne Sheperd: deja Voodoo
Rolling Stones: Moonlight Mile (1971)
Amboy Dukes: Gimme Love (1967)
Captain Beefheart: Long Neck Bottles (1972)
Humble Pie: Blues I Believe to my Soul-30 Days in the Hole

dimanche 14 novembre 2010

Bill Monroe (3)

Blue Moon of Kentucky

La chance va tourner pour les Monroe Brothers. l'époque est aux shows radios sponsorisés par des compagnies en tous genres qui voient dans ce médium qu'est la radio une bonne opportunité de vendre leurs produits.
C'est à Shenandoah dans l'Iowa que Bill (mandoline et chant) et Charlie (guitare et chant) vont saisir l'occasion d'essayer de percer dans la musique grâce à une marque d'eau minérale, la Texas Crystal Company, qui va sponsoriser leur show radio qui commence à avoir du succès, sans Birch qui a décidé de lâcher l'affaire. En 1936, un concurrent plus important, la Crazy Water Crystal Company, remplace la Texas Crystal qui a décidé d'abandonner le filon Country Old Time String Band.
Cette même année ils signent un contrat d'enregistrement avec le label RCA Victor. Les Monroe Brothers enregistreront six sessions entre 1936 et 1938 pour un total de 60 faces de disques édités, tous à la première prise de son en studio.
Mais Charlie ne supporte plus la popularité de son petit frère, son succès dû à sa dextérité à la mandoline lors de solos joués sur des tempos rapides. Bill Monroe prend ses valises, sa femme et sa fille pour partir dans l'Arkansas à Little Rock pour former son groupe, les Kentuckians dont on sait peu de choses vu que le groupe n'aura que quelques mois d'existence et aucun enregistrement sur disque, vivotant grâce aux shows radios.
Après cela, c'est à Atlanta en Georgie que Bill pose sa mandoline en compagnie du guitariste -chanteur Cleo Davis, puis à Asheville en Caroline du Nord. Bill Monroe se met à chercher et à trouver des musiciens pour son nouveau groupe grâce aux annonces qu'il passe pendant son show radio et annonce à Cleo Davis que désormais le groupe s'appellera Bill Monroe and his Blue Grass Boys.
Il fait sa première apparition au Grand Ole Opry en octobre 1939 et interprète entre autre "Mule Skinner Blues" de Jimmie Rodgers et le traditionnel "John Henry". mais si la carrière de Bill Monroe et ses Blue Grass Boys a décollé, jouant ici et là, étant une des valeurs sures du Grand Ole Opry, le versant discographique est un peu plus cahotique. Non pas que ses disques ne se vendent pas, au contraire, mais Bill sent que les businessmen de ces labels ne l'estime pas à sa juste valeur.
Monroe quitte RCA Victor en 1941 parce que son frère Charlie est signé sur le même label sous le nom Charlie Monroe's Boys. Après un passage chez un label indépendant, il signe chez Columbia mais ses enregistrements ne peuvent sortir à cause de l'arrêt, pour cause de guerre mondiale, de la production de disques, la matière première étant réservée à des fins militaires.
Columbia qui signera les Stanley Brothers en 1949, imitateurs et adorateurs avérés de Bill Monroe au point de reprendre ses morceaux après l'avoir écouté pendant les retransmissions du Grand Ole Opry. La version de "Molly and Tenbrooks" des Stanley Brothers sort même avant l'original de Bill Monroe, Columbia ayant laissé le morceau dans un tiroir pendant la guerre.
Mais la goutte qui fait déborder le vase est "Let Me Be Your Friend" sorti en 1949 sur leur nouveau label Columbia, morceau qui ressemble à s'y méprendre au "It's A Hard Road To Travel" de Bill Monroe sur ce même label.
Chez les Blue Grass Boys les changements de musiciens sont fréquents. Si le line-up reste classique jusqu'en 1945 avec quand même Clyde Moody, Bill Westbrook et Tommy Magness dans l'un des premiers groupes, c'est à ce moment qu'arrivent chez les Blue Grass Boys un duo qui allait faire parler de lui, plus après leur séparation d'avec Monroe que pendant les trois années passées avec lui, quoique...
Lester Flatt, chanteur guitariste originaire du Tennessee est d'abord embauché par Charlie Monroe dans ses Kentucky Pardners puis chez Bill un an plus tard.
Earl Scruggs, banjoïste virtuose dont le maître à jouer est Snuffy Jenkins, va passer dans les Blue Grass Boys, les quitter avec Lester Flatt pour fonder les Foggy Mountain Boys, groupe qui durera jusqu'au début des années 70. Ils voleront la vedette à Monroe et deviendront connus, d'abord dans tout le pays grâce à leur chanson "The Ballad of Jed Clampett" popularisée par la série télévisée "the Beverly Hillbillies" puis mondialement avec "Foggy Mountain Breakdown" dans la B.O. du film d'Arthur Penn "Bonnie and Clyde".
Mais c'est avec Bill Monroe et les Blue Grass Boys que Flatt et Scruggs vont poser les bases de la musique bluegrass qui doit plus à l'amalgame réussi entre les différents instruments (mandoline, guitare, basse, banjo, violon) ainsi qu'aux parties instrumentales avec solos hautement virtuoses qu'à une construction mélodique spécifique tant les apports, les adaptations et les inspirations sont nombreux, comme cités plus haut: gospel, country, blues, western swing, boogie et même le jazz.

samedi 13 novembre 2010

Emission du 13 novembre

Johnny Cash: Get Rythm
The Black Stout: Voices of Generation (2010)
The Parlor Mob: When I Was an Orphan (2009)
Randy Mandys: Cold inert Mineral (2010)
American Dog: god of Thunder (2009)
Driving Dead Girl: don't wanna Talk about that girl anymore (2010)
Dead Duck: Sweeet (2010)
Waterlillies: Song for Alison (2010)
Jeff Lang: I don't Like Him being in Here (2010)
Who: Happy Jack (1967)
Who: leaving Here (1965)
Blur: Substitute
Pretty Things: You'll never do it Baby (1965)
Lavern Baker: I want to Rock (1950)
Louis Jordan: Bluelight Boogie (1950)
The Clovers: One Mint Julep (1952)
Roy Brown: Hurry Hurry Baby (1952)

dimanche 7 novembre 2010

Bill Monroe (2)

All the Good Times

William Smith "Bill" Monroe naît le 13 septembre 1911 près de Rosine dans le comté d'Ohio, Kentucky. Il est le 8ème enfant de Melissa et Monroe senior, 8 ans après la naissance de Charlie. Papa Monroe et sa famille vivaient sur un grand terrain, subsistant grâce aux travaux de la ferme, la vente de bois et le travail à la mine.
Bill, contrairement à l'usage dans les familles nombreuses qui voulait que les enfants lus âgés s'occupent des plus jeunes, fut négligé par ses aînés à l'exception de sa soeur Beka qui, plus proche de lui par l'âge, passait du temps à jouer avec lui. Une vue très basse dès son plus jeune âge contribua aussi à le maintenir écarté des jeux des autres enfants, renforçant son côté taciturne et solitaire.
Pour enfoncer le clou, sa mère Melissa, par ailleurs première influence musicale de Bill car elle chantait des ballades en s'accompagnant d'un accordéon ou d'un violon, meurt en 1921. A l'âge de 10 ans, vu sa nature introspective, personne ne se donna la peine d'expliquer le pourquoi du comment à Bill à propos de cet évènement, ce qui renforça son côté refermé sur lui-même.
D'autres personnes vont lui faire découvrir la musique.
Pendleton Vandiver, frère de Melissa surnommé Uncle Pen, jouait du violon après les repas de famille et fut la première référence musicale du jeune Monroe; aidé par son ami joueur de banjo Clarence Wilson et par Uncle Birch Monroe, Uncle Pen fit découvrir son premier morceau à Bill: "Soldier's Joy".
Hubert Stingfield, aide fermier de son père, jouait de la mandoline et fut le premier à apprendre les bases techniques de l'instrument à Bill qui, progressant très rapidement, pu jouer avec ses deux frères Birch et Charlie, ceux-ci acceptant à contrecoeur et l'obligeant à n'utiliser que quatre des huit cordes que compte la mandoline, peut-être à cause de son strabisme poussé qui l'empêche de lire les notes sur partition et l'oblige à apprendre à l'oreille uniquement.
A l'âge de 14 ans, Bill travaille avec son père sur les wagons transportant les traverses en bois pour construire les voies ferrées. Il va rencontrer Arnold Schultz, joueur de violon et guitariste de blues afro-américain qui anime des soirées de danse, jouant avec Birch et Charlie mais également avec Bill. Schultz attisera son intérêt musical et lui trouvera son premier emploi musical payé. Bill Monroe lui rendra la pareille des années plus tard en l'embauchant dans ses formations ou en lui trouvant des contrats pour ses tournées.
Vers la fin des années 20, Birch et Charlie montent à Detroit pour travailler dans l'industrie automobile, complétant leur salaire de base en jouant dans des fêtes privées sous le nom des Monroe Brothers. Pendant ce temps, Bill accompagne Uncle Pen lors de bals, améliore son jeu de mandoline et de guitare ainsi que son répertoire. Mais lorsque Uncle Pen meurt en 1932, Bill et se frères travaillent à la raffinerie Sinclair à Whiting dans l'Indiana où ils tournent aussi, faisant quelques shows radios et personne ne se donne la peine de les prévenir.

samedi 6 novembre 2010

Emission du 6 novembre

Pas de sélection programmée mais un invité, Alain Gaschet, pour son livre "Bootleg, les flibustiers du disque".

L'illustration musicale ne peut être annoncée vu le sujet mais devrait valoir son pesant de cacahuètes.