lundi 28 novembre 2011

Bob Wills (4)

"Texas Playboy Rag"

Wills et Brown, malgré leur séparation, resteront en estime et amitié mutuelle, le campagnard préférant la sécurité de l"emploi car la Dépression avait également ruiné son père et c'est Bob qui assurait les rentrées d'argent pour toute la famille, soit les parents et neuf enfants.

Mais si d'un côté O'Daniel est prêt à aider la famille en offrant un toit et un emploi à John Wills, Jim Bob va provoquer la rupture en manquant des shows pour cause d'ébriété, ce qui amènera son patron à le virer en aout 1939. La majeure partie des membres du groupe vont suivre Bob Wills qui rebondit aussi sec en trouvant un autre contrat à Waco, un show radio sur WACO (ça ne s'invente pas!) dont le sponsor est Jones Fine Bread.

Le groupe s'appelle les Playboys et se compose de Tommy Duncan au chant, Kermit Whalin à la basse et steel-guitar, Johnnie Lee Wills (le petit frère) au banjo et June Whalin à la guitare rythmique. Mais l'acharnement de O'Daniel à vouloir la perte de Bob Wills couplée au fait que leur nouveau sponsor les annonçaient comme "les anciens Light Crust Doughboys" provoquent leur départ pour Oklahoma City fin 1933. Début 1934 ils jouent sur WKY et s'appellent désormais "Bob Wills & The Texas Playboys".

O'Daniel récidive dans son dessein de nuire et, fort de sa puissance commerciale du genre "je sponsorise un show sur votre radio si Bob Wills ne joue pas", force WKY à virer les Playboys, obligés d'émigrer à Tulsa où, par chance et avec un peu de bagout et de culot, ils parviennent à obtenir 1 heure de show quotidien sur KVOQ répartie en 2 demi-heures.

Avec six soirées sur sept de dance-parties, les finances redeviennent saines malgré un dernier essai de Will Lee O'Daniel qui mettra ensuite un terme à ses activités dans le show-business pour se consacrer à la politique. Ses idées franchement réactionnaires, racistes et ségrégationnistes ne l'empêcheront nullement de se faire élire gouverneur du Texas en 1939, devenant de facto sénateur.

Bob Wills signe alors un contrat courant sur 24 années (!!!) de passages à la radio, permettant ainsi à ses frères de le remplacer lors de ses déplacements en tournée. Il fait encore plus fort, se révélant négociateur et publiciste hors-pair en négociant directement avec Red Star Milling Company (encore de la farine) un contrat exclusif de publicité lui permettant de revendre des annonces à la radio, chose complètement inédite à l'époque et qui va renforcer la puissance commerciale des stations radios. Ce contrat lui fait gagner 12000$ par année et des royalties sur chaque sac de farine vendu, permettant à la compagnie de se hisser au niveau des plus grandes.

En septembre 1935 le groupe dont seuls Duncan, J. L. Wills, Everett Stoner et Son Lansford (cousin de Bob) faisaient partie lors de leurs "déménagements" successifs s'enrichit avec le retour de Herman Arnspiger, Jesse Ashlock et Sleepy Johnson ainsi que l'incorporation d'un jeune steel-guitariste nommé Leon McAuliffe, du pianiste de jazz Alton Stricklin et du saxophoniste Robert "Zeb" McNally.

Une session d'enregistrement pour Brunswick à Dallas leur permet de mettre en boite 9 morceaux en deux jours dont "Get With it", "I Ain't Got Nobody" (déjà gravé par Emmett Miller et quelques autres dans les années 20, Miller étant l'influence majeure du chanteur Tommy Duncan), "Spanish Two-Step" composé en 1927 et "Oklahoma Rag" non crédité a Bob Wills car il oublie de faire enregistrer le copyright, lui qui par cette chanson remercie l'Etat qui lui a permis de se renflouer financièrement et artistiquement.

A cette occasion, Wills innove une fois de plus sur le plan musical en embauchant un batteur, William Eschol "Smokey" Dacus, bien que la batterie soit un instrument très rarement utilisé par les western-swing bands et qui restera non grata dans la country même après les années 40. Il veut surtout incorporer une note "jazzy" dans sa musique déjà fortement influencée par le style Dixieland grâce aux cuivres, ce qui va causer des frictions avec Art Satherley, le producteur de la Brunswick pour la session, qui trouve que les arrangements de Wills sont très éloignés de l'idée qu'il se fait de la country-music.

Déjouant les pronostics de Satherley, les ventes de disques seront excellentes et Brunswick programme une autre session d'enregistrement un an plus tard à Chicago, session pendant laquelle seront mis en boite 31 morceaux avec un line-up légèrement modifié, Lansford étant remplacé par Joe Ferguson et Art Haines (trombone et violon) par le saxophoniste de jazz Ray De Geer. On peut d'ailleurs reconnaître certains classiques jazz enregistrés lors de cette session: "Basin' Street Blues", "Darktown Strutters Ball", "Red Hot Gal of Mine";

De plus, fort de son succès en terme de ventes, Bob Wills impose à Satherley d'enregistrer l'instrumental écrit par Leon McAuliffe "Steel Guitar Rag" adapté d'un blues de Sylvester Weaver en 1925 et qui deviendra un classique de la steel-guitar. De fait, à raison d'une session d'enregistrements par an, la pléthore de titres gravés permettent de fournir suffisamment de matériau pour contenter la maison de disques au niveau des galettes à éditer.

En 1938, Brunswick tombe dans l'escarcelle de Columbia Records. Lors de l'annuelle session seront enregistrés des morceaux plus en accord avec l'idée qu'on se fait du Western-swing, moins jazzy, plus orienté fiddle-tunes (violon). Quelques titres deviendront des morceaux de bravoure fréquemment demandés par le public même des decennies plus tard: "San Antonio Rose (un "Spanish Two-Step" retravaillé) qui aura un énorme succès en terme de vente de disques, "Beaumont Rag", Whoa Baby" (avec Leon McAuliffe au chant) ou encore "Twinkle Twinkle Little Star".

vendredi 25 novembre 2011

Emission du 26 Novembre

Cette émission n'a pas été diffusée car lors du Supplément Week-End en direct du Toulouse Game Show, nous avons pu interviewer Monsieur
Ernie Hudson (Ghostbusters, Oz, Law & Order etc...).
Interview et émission complète disponible sur le podcast de Supplément Week-End.

Hank Williams
: Honky Tonkin' (1947)
Mathis Haug: 5mn Conspiracy (2011)
Oh! Tiger Mountain: 1995 (2011)
Zero: Queen of Pain (2011)
The Blue: Blow on the White Line (2011)
Palavas Surfers: J'irai surfer sur vos tombes (2010)
Massey Ferguson Memorial: Keep a-Goin' (2010)
Urine: Life is a Fairy Tale (2011)
Jeanne Added: Little Red Corvette (2011)
Wooden Wand: Scorpian Glow (2011)
The Pack a. d.: 8 (2011)
Vintage Trouble: Nancy Lee (2011)
Bob Wills: Steel Guitar Rag (1941)
Leon McAuliffe: Panhandle Rag (1949)
Cliffie Stone: Peepin' Through the Keyhole (1948)
Merle Travis: Sixteen Tons (1947)
Jimmie Widener: Shuffle Town (1947)
Jimmy Wyble: No More Blues (1947)
Buck Roberts: Big Beaver (1947)
Luke Wills: Shut Up and Drink Your Beer (1947)
Johnny Lee Wills: Milk Cow Blues (1941)

lundi 21 novembre 2011

Bob Wills (3)

"Never No More Hard Times Blues"

1929 est une année restée gravée dans la mémoire de tous ceux qui ont eu à souffrir des séquelles du Krach boursier de Wall Street puis de la Grande Dépression, aggravée dans certains Etats par des conditions climatiques extrêmes qui poussèrent des centaines de milliers de personnes à émigrer plus à l'Ouest.

Jim Rob arrive à Fort Worth, vivote tant qu'il peut, travaillant dans des medicine-shows ou pour la radio WKAP. C'est d'ailleurs dans un de ces spectacles itinérants qu'il transforme son nom en Jim Bob car ses premiers prénoms sont déjà utilisés dans un show concurrent.

Une rencontre musicale cruciale a lieu à cette époque quand le guitariste Herman Arnspiger lui trouve une place dans un medicine-show. Ils joueront ensemble pour d'autres stations de radio, ce qui leur permet d'enregistrer leur premier disque à Dallas, Texas en novembre 1929 pour Brunswick Records où ils graveront "Gulf Coast Blues" de Bessie Smith ainsi qu'une composition familiale "Wills Breakdown" mais l'aventure manque de tourner court quand, écoeuré par la difficulté de trouver du travail, fauché, Jim Bob se décide à retourner près de sa famille dans l'ouest du Texas.

Une carrière tient des fois à un petit coup de pouce de Dame Chance et c'est ce qui arrive quand Herman lui trouve alors une audition dans une station de radio afin de remplacer un violoniste défaillant; l'essai est concluant et Jim Bob est embauché pour 15$ par semaine par le sponsor de l'émission, la Arlington Chicken Hatchery.

En plus de ce show radio, Jim Bob anime des house-parties, l'équivalent urbain des ranches-parties, et c'est à l'occasion d'une soirée qu'il va rencontrer celui qui va devenir avec lui l'un des pères fondateurs du western swing et de la country "moderne". Milton Brown, chanteur, accompagné de son jeune frère Derwood, guitariste, encore lycéen à ce moment-là, va tout d'abord provoquer la méfiance de Wills, campagnard bon teint.

Mais musicalement, la mayonnaise va prendre et Jim Bob accepte les frangins comme membres du groupe qui anime ces "parties". Son bagage musical s'enrichit énormément, poussé par le besoin d'élargir, d'augmenter son répertoire afin de pouvoir répondre aux demandes variées des participants de ces dance-parties. Vers la fin des années 1935, le répertoire de Milton Brown & His Musical Brownies était d'environ 5000 morceaux dans tous les styles, allant de la valse au blues, du Dixieland à la musique mexicaine, bref, un juke-box vivant.

Si la majeure partie de l'argent était gagné dans ces soirées, la radio était tout de même nécessaire pour se faire un peu de publicité personnelle, le quart d'heure ou la demi-heure quotidienne étant elle-même sponsorisée par une marque, tranches horaires dans lesquelles se succédaient musiciens, comiques ou acteurs racontant des histoires ou lisant des extraits de romans. les orchestres changeaient de nom selon le sponsor, Jim Bob et se collègues joueront successivement sous le nom des Alladin Laddies du nom de la compagnie de lampes et ampoules électriques Alladin puis des Light Crust Doughboys pour la farine Light Crust.

Le groupe s'agrandit avec l'incorporation de Clifton "Sleepy" Johnson au banjo ténor et de Jesse Ashlock au violon. L'argent commence à rentrer et Bob Wills propose à Will Lee O'Daniel, président de la Burrus Mill Elevator Company de payer un salaire fixe aux membres du groupe en échange duquel, en plus de leur show radio sur KFJZ à 7 heures du matin, ils travailleraient également à la minoterie. O'Daniel, au vu du succès et des rentrées commerciales générées par le show les augmentent à 15$ la semaine, leur achète une voiture dernier cri et toutes options pour parcourir la campagne et faire la promotion de la farine Light Crust (ce mode de vente et de promotion, originellement dérivé des medicine-shows était la seule façon d'aller trouver les clients potentiels chez eux en des temps ou certains coins reculés ne voyaient pas passer grand monde); et dire que le nom du groupe était au départ une boutade de Bob Wills, doughboy signifiant péjorativement mitron.

En 1932 ils enregistrent 2 titres pour Victor: "Nancy Jane" et "Sunbonnet Sue" sous le nom des Fort Worth Doughboys. Leur show radio passe en prime-time sur une radio plus importante, WBAP,qui couvrait tout le sud-ouest du Texas, et qui les propulsent groupe numéro 1 de la région. Tout a l'air de rouler mais des dissensions vont provoquer la cassure entre Bob Wills et Milton Brown.

Si O'Daniel les contrôle de plus en plus, s'invitant lors de leurs émissions pour y participer en écrivant des poèmes et des chansons, faisant construire un studio de répétition dans l'usine, les augmentant à raison de 25$ par semaine, il exige aussi qu'ils laissent tomber les dance-parties du soir.

Brown, sachant qu'il pouvait gagner 40$ par soirée dans ces "parties" quitte le groupe en septembre 1932. Les contraintes imposées par O'Daniel n'empêchait nullement Bob Wills de travailler le soir mais le succès et la popularité grandissante rendait la tâche un peu plus compliquée pour animer ces soirées en douce.

Milton Brown forme les Musical Brownies et son line-up composé de 2 violons, de la steel-guitar amplifiée de Bob Dunn (l'une des premières du genre), du banjo et de la contrebasse ajouté à l'expérience acquise vont poser les bases de ce qu'on appellera bientôt le Western-Swing. Brown enregistrera un nombre important de titres, en grande majorité pour Decca, avant de connaître une fin prématurée dans un accident de voiture fatal en 1936.

samedi 19 novembre 2011

Emission du 19 Novembre

Hank Williams: Mind Your Own Business (1949)
Urine: What Would You Do If You Didn't Have Anymore Tea (2011)
The Decline: Let's Get Drunk (2011)
Izia: Baby (2011)
Zero: Speedball (2011)
Daniel Darc: Ana (2011)
Oh! Tiger Mountain: Courtship Matters (2011)
Mathis Haug: Playing My Dues (2011)
David Lynch: So Glad (2011)
James Chance & les Contortions: Oz (2011)
Noel Gallagher: The Death Of You And Me (2011)
The Pack a.d.:Haunt You (2011)
Them: Little Girl (2011)
Van Morrisson: Moondance (1970)
Van Morrisson: St James Infirmary (2003)

lundi 14 novembre 2011

Bob Wills (2)

"Oozlin' Daddy Blues"

Jim Rob n'a que dix ans lorsque à l'occasion d'une soirée dansante, étant arrivé le premier sur place avec les instruments, il se trouve obligé de remplacer son père absent et acquiert la confiance et l'enthousiasme du public au fur et à mesure du "récital", devenant la star du show même quand son père, complètement saoul, arrive enfin sur scène pour assurer le spectacle. L'alcoolisme de John Wills n'empêchait nullement celui-ci d'être reconnu et très demandé dans cette partie du Texas, le bouche-à-oreille amenant aux "ranch-dances" du public venu d'assez loin.

Jim Rob se familiarise musicalement avec l'assemblage du violon jouant la mélodie et la guitare, la mandoline et le piano assurant la partie rythmique entraînante, trame de base qui sera sa marque de fabrique tout au long de sa carrière.

Mais cette vie rurale ne mène pas bien loin; il décide de s'émanciper et part vers l'Est dans un train de marchandises sans prévenir sa famille. Il va ainsi sillonner tout le Texas, expérimentant la vie de durs labeurs, les contremaîtres sadiques et bornés qui traitent les journaliers (noirs ou blancs) comme du bétail, rencontrant toutefois de temps à autre des hommes de meilleure nature.

Ces années-là le transformeront en jeune rebelle, jouant aux cartes, pariant et buvant plus que de raison, une habitude qui se muera en vice. L'alcool le suivra jusqu'à sa mort. Mais le mal du pays et l'éloignement le font rentrer épisodiquement dans le foyer familial, lui qui, même à des centaines de miles de chez lui, envoie régulièrement de l'argent pour fournir sa quote-part aux besoins de la famille Wills.

Au mitan des années 20, Jim Rob rencontre Edna Posey. Le mariage a lieu à Canadian, Texas en Août 1926. Le couple s'installe quelques temps chez la tribu Wills puis déménage pour filer un coup de main à un cousin possédant du bétail avant de retourner sous le toit familial jusqu'en 1927. Mais la vie dure de la campagne va le pousser à envisager une autre carrière, si possible dans la musique car les travaux manuels risquaient de lui abîmer les mains, outils indispensables pour pratiquer le violon ou la mandoline.

Jim Rob part pour Amarillo, Texas, trouve un travail comme vendeur d'assurances puis apprend le métier de coiffeur, un emploi stable la journée pour garantir un salaire qui ne l'empêche pas d'animer des soirées quand le couple s'installe à Roy, Nouveau-Mexique où il forme un orchestre composé pour partie de musiciens mexicains afin de pouvoir répondre aux goûts musicaux des autochtones, plus habitués aux sonorités et compositions à dominante tejano, ranchera et autres corridos.

C'est la formation typique de Tejano Conjunto où l'accordéon est mis en avant, instrument ramené par les immigrants d'Europe centrale ou d'Allemagne, le pays où est né cet instrument seulement quelques décennies plus tôt. La guitare, le bajo sexto 'basse 12 cordes) et le tambour sont les autres instruments de cette formation typique en trio ou quatuor qui s'américanise en s'appelant tex-mex.
Une de ses premières compositions sera d'ailleurs "Spanish Two-Step" qu'il retravaillera pour aboutir plus tard au tube "San Antonio Rose".

Les deux emplois cumulés lui permettent de repartir vivre au Texas près de sa famille et c'est à Turkey, Texas que naît la première fille de Wills.
Tout se passe alors pour le mieux, coiffeur le jour et musicien la nuit. il participe à des concours de violonistes, devant à plus d'une occasion défier son père lors des finales. Un seul musicien est alors au-dessus du lot, A. C. "Eck" Robertson que papa Wills arrive quand même de temps en temps à battre en finale de concours.

Mais un soir, Jim Rob se fait embarquer et jeter en prison alors qu'il est complètement saoul. Dégoûté par tant d'ingratitude (???) alors qu'il faisait la fierté des habitants, il quitte la ville pour toujours. On érigera quand même bien plus tard une statue à son effigie.

lundi 7 novembre 2011

Bob Wills (1)

Le XXème siècle a vu passer de nombreux artistes reconnus et admirés de leur vivant, de moins nombreux encore présents dans les mémoires, les oreilles, les juke-box (du moins si ça existe encore!), les K7 ou les I-Pod, mais rares sont ceux dont on peut dire qu'ils ont, mine de rien, révolutionné la musique.
C'est l'apanage des grands comme Armstrong, Elvis, les Beatles et de quelques autres dont Bob Wills fait partie.

"You're from Texas"

En 1845, l'arrière-grand-père de James Robert Wills, lui-même descendant d'immigrants anglais installés dans le Tennessee, pose ses baluchons dans l'est du Texas. C'est là que John Wills rencontre Emmaline Foley, ses ancêtres anglais et irlandais ayant également posé leurs valises au Texas.

Et comme en ces temps reculés la contraception n'est même pas une vue de l'esprit, ils auront dix enfants, l'aîné portant les mêmes prénoms que son grand-père James Robert, assez doué déjà violon en mains.

Jim Rob naît le 6 mars 1905 à Kosse, Limestone County, Texas. Après lui, Ruby, Eloïse et Johnny Lee respireront leur première bouffée d'air texan avant que Saladin, demi-frère de John, ne les persuade de s'installer ailleurs, plus à l'ouest, à Memphis, Texas. Un voyage de 800 kilomètres qu'ils accomplissent en deux mois vers la fin de l'année 1913.


Pour gagner un peu d'argent durant le trajet, ils travaillent dans les champs de coton en tant que journaliers et John (atavisme familial) anime des soirées dansantes (barn-dances ou ranch-dances) avec son violon, accompagné à la mandoline par Jim Rob qui profite de la situation pour se familiariser avec la musique noire, côtoyant les afros-américains dans les champs, s'imprégnant de leur feeling musical(j'aurais pu écrire nègre mais de nos jours ce n'est pas politiquement correct alors qu'à l'époque ce n'était pas du tout péjoratif,quoique quand même un peu).


Les airs traditionnels joués par son père (fiddle tunes) étaient d'origine européenne (français, irlandais, écossais) et Jim Rob mélangera plus tard le folk-blues, les chants entonnés durant le ramassage du coton ainsi que le jazz.
Il faut signaler que l'image d'Epinal du noir chantant pendant son dur labeur n'était pas une généralité.

La famille Wills s'installe aux alentours proches de Memphis, Texas; le père est métayer et les déménagements sont assez fréquents, le métayer étant une sorte de contremaître travaillant pour un propriétaire terrien, organisant le travail, les récoltes et l'élevage.

Jim Rob adopte un style de vie propre à son environnement, aidant au travail à la ferme, se familiarise avec la monte de toutes sortes d'animaux (bon, quand même pas les volailles! je vous vois venir!) et participe du coup à quelques rodéos locaux. A cette époque, l'école n'était pas une priorité pour les parents qui préféraient que leurs enfants travaillent pour faire bouillir un peu plus la marmite.

Et donc, après une bonne journée de travail, John accompagné de Jim Rob à la mandoline ou à la guitare et de ses filles Ruby et Eloïse au piano anime des soirées dansantes; Jim Rob ne ressent d'ailleurs aucune envie de pratiquer l'instrument de son père bien qu'à l'occasion il démontre une certaine aisance à en jouer.

vendredi 4 novembre 2011

Emission du 5 Novembre

Hank Williams: Hey good lookin' (1951)
Daniel Darc: C'était mieux avant (7 nov 2011)
Marianne Dissard: Fondre (2011)
The Sunmakers: Un twist cette nuit et demain je t'oublie (2011)
The Slit Plasters: Fatal tio (2011)
The Kitchenmen: Thru with you (2011)
Zëro: Hackin' around ((7 nov 2011)
Pink Elephants: Dutch flowers (2011)
Mathis Haug: The wind blew strong (2011)
Oh! Tiger Mountain: Calling S.O. (2011)
Band of Skulls: The devil takes care of his own (2011)
Lisa Hannigan: Knots (2011)
Powersolo: Satisfy the man (2011)
Bob Wills & his Texas Playboys: Steel guitar rag (1936)
Bob Wills & his Texas Playboys: Get with it (1935)
Milton Brown & his Musical Brownies: Darktown strutters ball (1935)
Bob Wills & his Texas Playboys: I ain't got nobody (1935)
Emmett Miller: I ain't got nobody (1928)
Emmett Miller: The blues singer from Alabam' (1929)
Emmett Miller: Anytime (1929)