vendredi 20 janvier 2012

Emission du 21 Janvier

Alpine Decline: The Anesthesiologist (2012)
Papier Tigre: Home Truth (1er Mars 2012)
Apostrophe: Bitch Stopped By Invisible Hand (2012)
Headcharger: All Night Long (30 Janvier 2012)
First Aid Kit: New Year's Eve (30 Janvier 2012)
Lisa Hannigan: What'll I Do (2011)
Ta Gueule:Strangulation Masturbatoire (2011)
Grand Central: Beautiful Losers (2011)
Little Bob: Masters Of War (2011)
Bob Dylan: Outlaw Blues (1965)
Craig Finn: Honolulu Blues: (30 Janvier 2012)
Wooden Wand: Passin' Thru (2011)
The Psychologist & His Medicine Band: The Medicine Clown Came Back To Town (2011)
The Dustaphonics: Take It From Diddley (2012)
The Excitements: I Want To Be Loved (2011)
Mitchell's Christian Singers: Them Bones (1934)
Mitchell's Christian Singers: Take My hand (Precious Lord)(1940)
Billy Ward & His Dominoes: Rags To Riches (1953)
The Cadillacs: Speedo (1955)
Huey Smith & The Clowns: Don't You Just Know (1958)

lundi 2 janvier 2012

Bob Wills (9)

"The End Of The Line"

Bob Wills n'enregistre pas en 1948. L'année suivante, devant par contrat des sessions à la MGM, il essaie plusieurs vocalistes pris parmi ses instrumentistes. Tiny Moore chante sur "Ida Red Likes To Boogie", Luke Wills et Jack Lloyd, tous deux bassistes au sein des Texas Playboys s'essaieront au chant sans toutefois parvenir à l'aisance vocale de Tommy Duncan. Durant la session est également enregistré un instrumental, "Boot Heel Rag" surfant sur le succès du morceau de Leon McAuliffe "Panhandle Rag". Johnny Gimble qui tient le violon et la mandoline électrique exécute les soli de chaque instrument.

Cette même année, en 1949 donc, Wills décide de retourner en Oklahoma, l'Etat dans lequel on l'avait accueilli et protégé de Will Lee O'Daniel et qui lui avait permis de s'affirmer commercialement et musicalement parlant. Il s'installe au Trianon Ballroom de Oklahoma City et anime un show radio sur KBYE.

C'est là qu'a lieu une session d'enregistrement d'un genre un peu particulier en janvier 1950. Le boss de la MGM étant au Trianon Ballroom alors que le groupe se produisait à la radio, c'est par ligne téléphonique branchée sur un microphone que sont enregistrés 4 morceaux (dont 2 ont disparus). Sur "Jolie Blon Likes To Boogie" c'est Tiny Moore qui chante, Jimmy Widener posant sa voix sur "Pastime Blues".

De retour à Hollywood quatre mois plus tard, dix morceaux sont mis en boite utilisant les capacités vocales de sept musiciens différents dont Billy Jack Wills (encore un!), Johnny Gimble, Jimmy Widener, Myrl "Rusty" McDonald et Bill Bowman. "Faded Love" un classique de chez les classiques, d'origine très ancienne (passé de génération en génération chez les songsters au 19ème siècle) joué par John Wills un demi-siècle plus tôt déjà est interprété par Bill Bowman au lead-vocal, Widener et McDonald faisant les choeurs. Sortent également de cette session "Rock-A-Bye Baby Blues", I'll Be Lucky Someday" et le faussement prophétique "The End Of The Line" chanté par le trio Bowman, Gimble et Billy Jack Wills.

Mais Bob et ses Texas Playboys sont désormais soumis à la concurrence artistique d'autres orchestres tels que ceux de Spade Cooley, de Tex Williams et même de ses jeunes frères Johnny Lee et Billy Jack. Bob Wills avait eu la bonne idée, pour occuper le terrain et l'esprit des fans de multiplier les groupes ayant un Wills à leur tête pour que le public aie, sinon l'original, au moins une copie plus qu'acceptable du style Texas Playboys, les groupes se partageant différents endroits et Etats pour élargir la notoriété de Wills, Bob se réservant la Californie alors que Johnny Lee s'occupe du Texas, Luke et Billy Jack faisant office de doublure, assurant de la Californie jusqu'à l'Etat de Washington.

Le contrat qui lie Bob Wills à la MGM prend fin au printemps 1954. Celui-ci va s'engager avec Decca jusqu'en 1957, sans succès conséquent, dû autant à son caractère voire sa paranoïa qu'à l'essor et la diversification des courants dans la country-music tels que le bluegrass, le honky-tonk ainsi que le rockabilly sans oublier les genres nouveaux qui allaient bientôt bouleverser le paysage musical.

Son public qui lui est resté fidèle vieillit en même temps que lui et Bob, qui reprend en 1954 les membres du Western Swing Band de son frère Billy Jack pour en faire des Texas Playboys à raison de 300 concerts par année, est un homme fatigué, malade. Il est terrassé par une première crise cardiaque sur scène en 1962.

Après un essai avorté de s'installer à Las Vegas, il est à nouveau frappé par une crise cardiaque en plein concert pendant une tournée nationale. L'avertissement est plus sérieux cette fois-ci et Bob Wills décide de mettre fin à la formation qu'il à créée plus de trente années plus tôt. Mais le démon de la musique l'incite à recommencer, seul avec son violon, engageant des musiciens différents dans chaque ville, renouant avec Tommy Duncan. Ces retrouvailles seront couronnées par une tournée de concerts sold-out.

Le revival country, par le biais de jeunes artistes s'inspirant de ses oeuvres passées, de Merle Haggard qui enregistre " A Tribute To The Best Damn Fiddler, My Salute To Bob Wills" en 1970 pour Capitol "réhabilite l'artiste. Deux ans plus tôt c'est Nashville qui lui réserve un triomphe en l'intronisant au Country Music Hall Of Fame; lui qui avait été interdit de Grand Ole Opry pendant des années reçoit sa récompense sur la scène du Ryman Auditorium.

Le lendemain du 30 mai 1969, date à laquelle il est fait citoyen d'honneur et décoré pour services rendus par le gouverneur du Texas, il est terrassé par une crise d'hémiplégie. Les efforts de sa femme Betty lui permettront quand même de rejouer du violon.

En 1973, sa maison de disques Liberty lui propose d'enregistrer un double album en compagnie des anciens Texas Playboys augmentés de Merle Haggard qui annule tous ses concerts dès qu'il a vent du projet, demandant humblement à participer au projet. C'est pendant une session d'enregistrement qu'il est à nouveau frappé par une crise cardiaque, sombrant dans un coma profond dont il ne sera libéré que par la mort le 13 mai 1975. Haggard et les Texas Playboys achèveront quand même le double album "Together For The Last Time", une photo de Bob Wills affichée dans le studio.

Sources et discographie sélective:
La biographie référence est celle de Charles R. Townsend éditée chez University of Illinois Press: "San Antonio Rose".
Malgré quelques rares erreurs de date les notes de livret d'Adam Komorwski chez Proper Records synthétisent très bien la carrière de Bob Wills, sa source principale étant la bio de Townsend.
Pour avoir la totale ou pratiquement des enregistrements de Wills c'est chez Bear Family Records (des allemands):
Bob Wills & his Texas Playboys: "San Antonio Rose" (11 CD & 1 DVD) pour la période années 30-fin des années 40.
Bob Wills & his Texas Playboys: "Faded Love" 1947-1973 (13 CD & 1 DVD).
Attention car c'est pas donné!

Pour les bourses un peu plus modestes :
Bob Wills & his Texas Playboys: "Take Me Back To Tulsa" chez Proper Records (des anglais) coffret 4 CD avec livret.
Bob Wills & his Texas Playboys: Anthologie 1932-1947 chez Frémeaux et associés (des français) coffret 2 CD avec livret.