vendredi 24 décembre 2010

Emission du 25 décembre

Bob Dylan: Little Drummer Boy
Elvis Presley: Santa Bring my Baby Back
Frank Sinatra: Jingle Bells
Elvis Presley: Santa Claus is Back in Town
Alice Cooper: Santa Claws is Back in Town
Steve Lukather: The Christmas Song
Lemmy Kilminster: Run Rudolph Run
Annie Lennox: The First Noel
Bing Crosby & the Andrew Sisters: Twelve Days of Christmas
Bantam Rooster: Let's Just Fuck for Christmas
Steve Vai: Christmas Time is Here
Rocket 455: Santa Ain't Comin' for Christmas
Louis Armstrong: Zat you Santa Claus
Tom Petty & the Heartbreakers: Little Red Rooster
Albert King: Santa Claus Wants Some Lovin'
Bobby Womack: Auld Lang Syne
Rufus Thomas: I'll Be Your Santa Baby
Eartha Kitt: Santa Baby
Otis Redding: Merry Christmas Baby

samedi 18 décembre 2010

Emission du 18 décembre

Bob Dylan: The Christmas Blues (2009)
Motorhead: I know how to die (2010)
Papa Roach: Kick in the Teeth (2010)
Zoe: Wanker for Life (2010)
Waterlillies: The Seventies Age (2010)
The Chemistry Set: Sheer Tazer Luv (2010)
Jim Yamouridis: Pretty Soon (31 janvier 2011)
Jeff Lang: Two Worlds (2010)
Dick Justice: Cocaïne (1929)
The Standells: Medication (1966)
The Pretty Things: LSD (1965)
The Byrds: Eight Miles High (1966)
Canned Heat: Amphetamine Annie (1969)
T. Rex: Get it On (1971)
Rolling Stones: Sister Morphine (1971)
Eric Burdon & the Animals: San Franciscan Nights (1967)
Bob Dylan: Rainy Day Women (1966)

samedi 4 décembre 2010

Emission du 4 décembre

Bob Dylan: Here Come Santa Claus (2009)
Fistful of Mercy: Father's Son (2010)
The Hub: A Voice Calling my Name (17 jan 2011)
Palavas Surfers: My Space (2010)
Oh No Oh My: You Were Right (2010)
Nasser: Come On (2010)
Inspector Cluzo: Zombie DJ Killers (2010)
Concrete Knives: Greyhound Racing (2010)
Dissonant Nation: We Play We Are (2010)
Mama Rosin: You Stole my Motorcycle Yeah (2010)
Mama Rosin: Le Two-step de l'haricot (2010)
Frank Zappa: The Gumbo Variations (1969)
Frank Zappa: the Nancy and Mary Music (1970)
Frank Zappa: Valarie (1971)

dimanche 28 novembre 2010

Bill Monroe (5)

Knee Deep in Blue Grass

Dans les années 50 pas mal de raisons peuvent expliquer le déclin de Bill Monroe. Outre son accident et la popularité des Foggy Mountain Boys de Flatt et Scruggs entretenue par le management habile de la femme de Scruggs, Louise, femme d'affaires avisée, il y a le peu d'intérêt de Bill Monroe pour le business en général.
Les changements incessants de personnel au sein des Blue Grass Boys n'aident pas non plus à fidéliser le public mais dans ce cas on peut parler de torts partagés car avoir fait partie du groupe est un atout non négligeable dans la carrière d'un musicien.
L'émergence de nouveaux courants musicaux plus vendeurs, le pouvoir d'achat augmenté d'une catégorie d'âge plus jeune, la concurrence naissante du rock'n'roll (ou rockabilly) ou la "sécurité de l'emploi" plus ou moins garantie par le "Nashville sound" plus pop, plus commercial fait de l'ombre au bluegrass de Bill Monroe qui de toute façon n'a jamais été un courant super-vendeur.
Son premier album sort en 1957 et est intitulé "Knee Deep in Blue Grass".
Mais si sa musique a été une source d'inspiration pour les nouvelles vedettes rockabilly, le public ne s'intéresse plus guère au genre hormis les "montagnards" et autres "hillbillies" de la région des Appalaches ainsi que quelques puristes et nostalgiques.
Au début des années 60 le folk-boom prône, tout en véhiculant des idées contestataires, un retour à la musique "pure", acoustique et plus proche des origines du genre. Bill Monroe, en bon sudiste, aura du mal s'accommoder de ces nordistes et restera assez longtemps en marge de ce mouvement quand bien même de nombreux jeunes succomberont au charme de la musique bluegrass. il revient en grâce après une performance au festival de folk de Newport en compagnie de Doc Watson, autre "oublié" exhumé et idolâtré par la jeune génération.
le marché du bluegrass reprend de l'ampleur avec la création de plusieurs labels spécialisés ainsi que des revues ou fanzines consacrés au genre. Bill Monroe, sans cesser de jouer et de sortir des albums, va devenir le "gardien de la ligne pure et dure" en ce qui concerne "sa" musique, critiquant la nouvelle génération, Guthrie, Dylan, Cash et consorts qui pourtant respectent les canons du bluegrass.
L'évolution instillée par les Osborne Brothers (passés par les Blue Grass Boys) à travers l'utilisation de guitare amplifiée, de batterie donnera naissance à la "progressive bluegrass grâce aux Country Gentlemen, aux Dillards et bien d'autres puis au "newgrass", mélange de bluegrass et de rock. le "jazzgrass" sera aussi mis en valeur par des musiciens utilisant uniquement des instruments acoustiques et faisant état de leur super-virtuosité, les cuivres entrant également dans la liste des instruments.
Monroe sort "Bluegrass Ramble" en 1962, "The High Lonesome Sound of Bill Monroe" en 1966, "Bill Monroe Hall of Fame" en 1971, "Uncle Pen" en 1972, "Bean Blossom" en 1973 du nom du festival qu'il a créé à Bean Blossom en 1967, double album live où l'on retrouve Jimmy Martin, Lester Flatt, Jim and Jesse ainsi que plusieurs violonistes.
Les années 80 seront la décennie des albums hommages avec "Bill Monroe and Friends" en 1983, véritable Hall of Fame de la country avec Johnny Cash, Waylon Jennings, Ricky Skaggs, les Oak Ridge Boys, Willie Nelson et d'autres suivi en 1985 de, Selon la même formule, "Bill Monroe and Stars" où Ralph Stanley, Jim and Jesse, Mac Wiseman (ancien des Blue Grass Boys), the Country Gentlemen ainsi que les Osborne Brothers rendent hommage au "père fondateur". Des rééditions en coffrets de ses oeuvres plus anciennes (et plus roots) sortent dès la fin des années 70-début des années 80 (ce sont souvent les compilations les plus respectueuses de l'oeuvre de Bill Monroe dans les années 30-40-50.
En 1988 il reçoit le Grammy Award du meilleur album de bluegrass (ha!ha!ha!) pour "Southern Flavor" enregistré live en studio (une seule prise avec tous les musiciens mais sans public, pour ceux qui auraient du mal à suivre).
En bon sudiste puritain, il partira en Israël pour se faire baptiser dans le Jourdain. Un cancer est diagnostiqué en 1990 mais ne l'empêche pas de continuer à tourner jusqu'en 1996 quand une attaque le laisse partiellement paralysé. Il meurt peu de temps après, le 9 septembre 1996.
Bill Monroe laisse un fils, James, né en 1941, bassiste au sein des Blue Grass Boys à partir de 1964 mais également guitariste et chanteur qui crée en 1972 les Midnight Ramblers,enregistre avec son père l'album "Father and Son" en 1973 et avec son oncle "James Monroe Sings Songs of Memory Lane with his Uncle Charlie Monroe" en 1976, puis se consacre à la gestion des affaires de son père.
Melissa Monroe, aînée de 5 ans de James tourna un peu avec les Blue Grass Boys dans les années 40-50 avant de tenter une petite carrière solo. Elle meurt en 1990.
Deux ouvrages en anglais sont des sources de renseignement et anecdotes concernant la musique bluegrass:
"Bluegrass-A History" de Neil V. Rosenberg, University of Illinois Press en 1990
"Bluegrass, An Informal Guide" de Richard D. Smith, A Cappella en 1995
Sans oublier "guide de la Country-Music et du Folk" de G. Herzaft et J. Brémond chez Fayard.

samedi 27 novembre 2010

Emission du 27 novembre

Bill Monroe & his Blue Grass Boys: Lonesome Truck Driver Blues (1951)
Palavas Surfers: Regarde-moi (2010)
Bad Billy: Sunglasses at night (2010)
Rococo: Bedtime Story (2010)
KT Tunstall: Difficulty (2010)
Pete Yorn: Velcro Shoes (2010)
The Feeling Of Love: night Cold Dance (2010)
Mycaa: Dead People as a Game (2010)
Marc André Léger: Rock Island Line (2010)
Lonnie Donnegan: Rock Island Line (1955)
Johnny Cash: Rock Island Line
Johnny Cash: Home of the Blues
Onie Wheeler: Jump Right out of this Juke-Box
Jack Earls: Slowdown
Sonny Burgess: My Bucket's got a Hole in it
Charlie Rich: Sittin' and Thinkin'
Mack Owen: Walkin' and Talkin'
Miles Davis: Miles Runs the Voodoo down (1969)

dimanche 21 novembre 2010

Bill Monroe (4)

New Muleskinner Blues

Bill Monroe et les Blue Grass Boys débarquent à Nashville pour enregistrer au Castle Studios, un ancien restaurant du Tulane Hotel reconverti en studio d'enregistrement fixe, ce qui en fait l'un des premiers en tant que tel. Ce studio est utilisé en majeure partie par le label Decca chez qui Bill Monroe a signé après avoir largué Columbia CBS. Un contrat assez facilement négocié par les deux parties car Paul Cohen qui voulait faire de Nashville l'épicentre de la country music avait depuis un certain temps Monroe dans son viseur.
Seul Rudy Lyle, banjoïste, suit Monroe chez Decca pour ces premiers enregistrements mais les nouveaux recrutés ne sont pas des seconds couteaux: James Henry Martin, plus connu sous le nom de Jimmy Martin, tient la guitare et va se révéler très bon chanteur, Jimmy Martin dont les parents étaient si pauvres qu'ils ne pouvaient se payer un poste radio. Ce natif de Sneedville dans le Tennessee sortait le samedi soir en ville et hélait les conducteurs de voiture pour qu'ils branchent leur autoradio sur la fréquence qui retransmettait le Grand Ole Opry afin qu'il puisse écouter Bill Monroe.
Vassar Clements, violoniste virtuose mais également joueur de violoncelle et de mandoline fera aussi partie du nouveau groupe requis pour enregistrer cette première session pour Decca où ces Blue Grass Boys vont sortir sept titres dont l'un des morceaux les plus fameux ( et beaucoup repris) de jimmie Rodgers: le "Blue Yodel#8" sous-titré "Muleskinner Blues".
Outre ce titre figurent deux morceaux écrits par Hank Williams: "I'm Blue, I'm Lonesome" et "Alabama Waltz". mais si le deuxième titre est crédité à Williams, le premier, "I'm Blue, I'm Lonesome" a été écrit par Williams en 1949 alors que Monroe et lui tournaient ensemble, ce qui fit dire à Bill qu'ils avaient co-écrit le morceau alors que d'autres témoignages directs font état d'un Hank Williams chantant le titre à Bill avant de le laisser l'interpréter.
Bill Monroe va s'approprier un autre titre, hommage à celui qui l'a beaucoup aidé dès son plus jeune âge. lors de la deuxième session d'enregistrement pour Decca à Nashville, trois faces seront gravées dont "The Old Fiddler" écrit et composé par Hugh Ashley et Ira Wright, "Uncle Pen" composé par le violoniste Red Taylor sur lequel Bill écrit ce qui est un hommage évident rendu à son oncle, mais les crédits du disque ne mentionneront aucunement Red Taylor.
Malheureusement pour Paul Cohen, le producteur artistique chez Decca, les ventes ne seront pas à la hauteur des hits que Monroe a pu réaliser à la fin des années 40 alors qu'il était chez Columbia, quoique du fait du genre très spécifique de musique que jouait Monroe ces succès restaient néanmoins confinés à une frange relativement étroite de consommateurs de disques.
Aidé par Owen Bradley, autre producteur qui est l'un des créateurs du "Nashville Sound", country édulcorée pour plaire au plus grand nombre qui règne encore en maître de nos jours pour le plus grand malheur des vrais talents artistiques du genre, ils vont persuader Monroe de se mettre au goùt du jour, expérimentant au fil des sessions des intruments tels que le vibraphone, la batterie, l'orgue ou la guitare électrique, mettant en boite plusieurs titres de Jimmie Rodgers dont le revival à travers d'autres artistes comme Hank Snow ou Lefty Frizell faisait vendre.
Mais ces expérimentations ne sont rien en comparaison de deux accidents de la route qui vont avoir des conséquences plus ou moins graves pour la carrière de Bill Monroe.
Oubliant la rivalité artistique, et commerciale, passée, Monroe avait fait quelques dates avec les Stanley Brothers et avait réussi à les engager dans son groupe. Malheureusement, Ralph Stanley, impliqué dans une collision frontale avec une autre voiture, se retrouve cloué dans un fauteuil roulant pour plusieurs mois. L'association Monroe-Stanley capote avant d'avoir commencé.
En janvier 1953, Bill Monroe et son bassiste Bessie Lee Mauldin reviennent de la chasse au renard, un des passe-temps favori de Monroe, quand à trois heures du matin un véhicule les percute. Si Bessie Lee s'en tire sans trop de dommages, Bill est plus sérieusement touché. On dénombrera 19 fractures qui le laisseront couché à l'hôpital pendant trois mois.
Les années 50 pour Bill Monroe seront la décennie d'une popularité toujours présente bien qu'en baisse au niveau des ventes de disques et des contrats de tournées, obligeant ses musiciens à travailler dans la ferme des Monroe pour faire un peu de monnaie en attendant le prochain cachet.
Ses ex-musiciens Lester Flatt et Earl Scruggs sont alors plus populaires que leur ancien patron avec leur Foggy Mountain Boys mais l'arrivée dans le paysage musical d'un jeune loup dont les premiers enregistrements sont des reprises de morceaux qu'il aime bien va changer la donne pour Bill.
La version de "Blue Moon of Kentucky" d'un certain Elvis Presley, bien que jouée sur un tempo plus rapide, va connaitre un certain succès et garantir un apport non négligeable de royalties à leur auteur, un certain Bill Monroe.

samedi 20 novembre 2010

Emission du 20 novembre

Hellsingland Underground: Sticking with You (2010)
Megafaun: Heretofore (2010)
Shannon Wright: Fractured (2010)
The Obits: Milk Cow Blues (2009)
Marc André Léger: Sail on (2010)
Jeff Lang: South (2010)
Kenny Wayne Sheperd: deja Voodoo
Rolling Stones: Moonlight Mile (1971)
Amboy Dukes: Gimme Love (1967)
Captain Beefheart: Long Neck Bottles (1972)
Humble Pie: Blues I Believe to my Soul-30 Days in the Hole

dimanche 14 novembre 2010

Bill Monroe (3)

Blue Moon of Kentucky

La chance va tourner pour les Monroe Brothers. l'époque est aux shows radios sponsorisés par des compagnies en tous genres qui voient dans ce médium qu'est la radio une bonne opportunité de vendre leurs produits.
C'est à Shenandoah dans l'Iowa que Bill (mandoline et chant) et Charlie (guitare et chant) vont saisir l'occasion d'essayer de percer dans la musique grâce à une marque d'eau minérale, la Texas Crystal Company, qui va sponsoriser leur show radio qui commence à avoir du succès, sans Birch qui a décidé de lâcher l'affaire. En 1936, un concurrent plus important, la Crazy Water Crystal Company, remplace la Texas Crystal qui a décidé d'abandonner le filon Country Old Time String Band.
Cette même année ils signent un contrat d'enregistrement avec le label RCA Victor. Les Monroe Brothers enregistreront six sessions entre 1936 et 1938 pour un total de 60 faces de disques édités, tous à la première prise de son en studio.
Mais Charlie ne supporte plus la popularité de son petit frère, son succès dû à sa dextérité à la mandoline lors de solos joués sur des tempos rapides. Bill Monroe prend ses valises, sa femme et sa fille pour partir dans l'Arkansas à Little Rock pour former son groupe, les Kentuckians dont on sait peu de choses vu que le groupe n'aura que quelques mois d'existence et aucun enregistrement sur disque, vivotant grâce aux shows radios.
Après cela, c'est à Atlanta en Georgie que Bill pose sa mandoline en compagnie du guitariste -chanteur Cleo Davis, puis à Asheville en Caroline du Nord. Bill Monroe se met à chercher et à trouver des musiciens pour son nouveau groupe grâce aux annonces qu'il passe pendant son show radio et annonce à Cleo Davis que désormais le groupe s'appellera Bill Monroe and his Blue Grass Boys.
Il fait sa première apparition au Grand Ole Opry en octobre 1939 et interprète entre autre "Mule Skinner Blues" de Jimmie Rodgers et le traditionnel "John Henry". mais si la carrière de Bill Monroe et ses Blue Grass Boys a décollé, jouant ici et là, étant une des valeurs sures du Grand Ole Opry, le versant discographique est un peu plus cahotique. Non pas que ses disques ne se vendent pas, au contraire, mais Bill sent que les businessmen de ces labels ne l'estime pas à sa juste valeur.
Monroe quitte RCA Victor en 1941 parce que son frère Charlie est signé sur le même label sous le nom Charlie Monroe's Boys. Après un passage chez un label indépendant, il signe chez Columbia mais ses enregistrements ne peuvent sortir à cause de l'arrêt, pour cause de guerre mondiale, de la production de disques, la matière première étant réservée à des fins militaires.
Columbia qui signera les Stanley Brothers en 1949, imitateurs et adorateurs avérés de Bill Monroe au point de reprendre ses morceaux après l'avoir écouté pendant les retransmissions du Grand Ole Opry. La version de "Molly and Tenbrooks" des Stanley Brothers sort même avant l'original de Bill Monroe, Columbia ayant laissé le morceau dans un tiroir pendant la guerre.
Mais la goutte qui fait déborder le vase est "Let Me Be Your Friend" sorti en 1949 sur leur nouveau label Columbia, morceau qui ressemble à s'y méprendre au "It's A Hard Road To Travel" de Bill Monroe sur ce même label.
Chez les Blue Grass Boys les changements de musiciens sont fréquents. Si le line-up reste classique jusqu'en 1945 avec quand même Clyde Moody, Bill Westbrook et Tommy Magness dans l'un des premiers groupes, c'est à ce moment qu'arrivent chez les Blue Grass Boys un duo qui allait faire parler de lui, plus après leur séparation d'avec Monroe que pendant les trois années passées avec lui, quoique...
Lester Flatt, chanteur guitariste originaire du Tennessee est d'abord embauché par Charlie Monroe dans ses Kentucky Pardners puis chez Bill un an plus tard.
Earl Scruggs, banjoïste virtuose dont le maître à jouer est Snuffy Jenkins, va passer dans les Blue Grass Boys, les quitter avec Lester Flatt pour fonder les Foggy Mountain Boys, groupe qui durera jusqu'au début des années 70. Ils voleront la vedette à Monroe et deviendront connus, d'abord dans tout le pays grâce à leur chanson "The Ballad of Jed Clampett" popularisée par la série télévisée "the Beverly Hillbillies" puis mondialement avec "Foggy Mountain Breakdown" dans la B.O. du film d'Arthur Penn "Bonnie and Clyde".
Mais c'est avec Bill Monroe et les Blue Grass Boys que Flatt et Scruggs vont poser les bases de la musique bluegrass qui doit plus à l'amalgame réussi entre les différents instruments (mandoline, guitare, basse, banjo, violon) ainsi qu'aux parties instrumentales avec solos hautement virtuoses qu'à une construction mélodique spécifique tant les apports, les adaptations et les inspirations sont nombreux, comme cités plus haut: gospel, country, blues, western swing, boogie et même le jazz.

samedi 13 novembre 2010

Emission du 13 novembre

Johnny Cash: Get Rythm
The Black Stout: Voices of Generation (2010)
The Parlor Mob: When I Was an Orphan (2009)
Randy Mandys: Cold inert Mineral (2010)
American Dog: god of Thunder (2009)
Driving Dead Girl: don't wanna Talk about that girl anymore (2010)
Dead Duck: Sweeet (2010)
Waterlillies: Song for Alison (2010)
Jeff Lang: I don't Like Him being in Here (2010)
Who: Happy Jack (1967)
Who: leaving Here (1965)
Blur: Substitute
Pretty Things: You'll never do it Baby (1965)
Lavern Baker: I want to Rock (1950)
Louis Jordan: Bluelight Boogie (1950)
The Clovers: One Mint Julep (1952)
Roy Brown: Hurry Hurry Baby (1952)

dimanche 7 novembre 2010

Bill Monroe (2)

All the Good Times

William Smith "Bill" Monroe naît le 13 septembre 1911 près de Rosine dans le comté d'Ohio, Kentucky. Il est le 8ème enfant de Melissa et Monroe senior, 8 ans après la naissance de Charlie. Papa Monroe et sa famille vivaient sur un grand terrain, subsistant grâce aux travaux de la ferme, la vente de bois et le travail à la mine.
Bill, contrairement à l'usage dans les familles nombreuses qui voulait que les enfants lus âgés s'occupent des plus jeunes, fut négligé par ses aînés à l'exception de sa soeur Beka qui, plus proche de lui par l'âge, passait du temps à jouer avec lui. Une vue très basse dès son plus jeune âge contribua aussi à le maintenir écarté des jeux des autres enfants, renforçant son côté taciturne et solitaire.
Pour enfoncer le clou, sa mère Melissa, par ailleurs première influence musicale de Bill car elle chantait des ballades en s'accompagnant d'un accordéon ou d'un violon, meurt en 1921. A l'âge de 10 ans, vu sa nature introspective, personne ne se donna la peine d'expliquer le pourquoi du comment à Bill à propos de cet évènement, ce qui renforça son côté refermé sur lui-même.
D'autres personnes vont lui faire découvrir la musique.
Pendleton Vandiver, frère de Melissa surnommé Uncle Pen, jouait du violon après les repas de famille et fut la première référence musicale du jeune Monroe; aidé par son ami joueur de banjo Clarence Wilson et par Uncle Birch Monroe, Uncle Pen fit découvrir son premier morceau à Bill: "Soldier's Joy".
Hubert Stingfield, aide fermier de son père, jouait de la mandoline et fut le premier à apprendre les bases techniques de l'instrument à Bill qui, progressant très rapidement, pu jouer avec ses deux frères Birch et Charlie, ceux-ci acceptant à contrecoeur et l'obligeant à n'utiliser que quatre des huit cordes que compte la mandoline, peut-être à cause de son strabisme poussé qui l'empêche de lire les notes sur partition et l'oblige à apprendre à l'oreille uniquement.
A l'âge de 14 ans, Bill travaille avec son père sur les wagons transportant les traverses en bois pour construire les voies ferrées. Il va rencontrer Arnold Schultz, joueur de violon et guitariste de blues afro-américain qui anime des soirées de danse, jouant avec Birch et Charlie mais également avec Bill. Schultz attisera son intérêt musical et lui trouvera son premier emploi musical payé. Bill Monroe lui rendra la pareille des années plus tard en l'embauchant dans ses formations ou en lui trouvant des contrats pour ses tournées.
Vers la fin des années 20, Birch et Charlie montent à Detroit pour travailler dans l'industrie automobile, complétant leur salaire de base en jouant dans des fêtes privées sous le nom des Monroe Brothers. Pendant ce temps, Bill accompagne Uncle Pen lors de bals, améliore son jeu de mandoline et de guitare ainsi que son répertoire. Mais lorsque Uncle Pen meurt en 1932, Bill et se frères travaillent à la raffinerie Sinclair à Whiting dans l'Indiana où ils tournent aussi, faisant quelques shows radios et personne ne se donne la peine de les prévenir.

samedi 6 novembre 2010

Emission du 6 novembre

Pas de sélection programmée mais un invité, Alain Gaschet, pour son livre "Bootleg, les flibustiers du disque".

L'illustration musicale ne peut être annoncée vu le sujet mais devrait valoir son pesant de cacahuètes.

dimanche 31 octobre 2010

Bill Monroe (1)

Une définition du bluegrass

La Country music est un terme générique englobant de nombreuses ramifications, variations issues de la provenance géographique ainsi que des origines diverses dans le temps; basiquement, les gens de la campagne se réunissaient après une semaine de labeur autour d'un feu, de la cheminée, dans un coin de la grange ou dans la petite église et se délassaient en chantant, accompagnés des instruments de musique issus de leur culture d'origine.
C'est l'industrie musicale, dont l'essor est bien entendu lié à la reproduction des différents styles musicaux en vogue à l'époque (les années 20 pour faire simple), qui a du avoir recours à des appellations pour que le public puisse savoir quel type de musique il achetait.
Au fur et à mesure qu'on avance dans le temps, les sous-genres vont essaimer comme autant de niches musicales afin de pouvoir se repérer plus facilement (il n'y a qu'à voir toutes les subdivisions actuellement utilisées dans la musique techno!).
Le terme bluegrass music est employé pour la première fois à l'écrit en 1957 alors que le style est déjà usité, "réglementé" depuis presque une trentaine d'années.
Ses racines sont l'Old Time music jouée par les habitants montagnards des Appalaches, région située dans le Sud-Est des Etats-Unis qui fut investie au départ par des colons écossais et irlandais, d'où la tradition de musiques et ballades celtiques, fuyant les persécutions de la Couronne Britannique, qui purent survivre malgré la nature hostile, le climat rude et les indigènes avec lesquels ils noueront des liens commerciaux et culturels.
Les Appalaches, chaîne de montagnes où prennent leur source les rivières et fleuves Alabama, Tennessee et Ohio (entre autres) voient les états du Tennessee, du Kentucky et de l'Ohio sur les versants ouest, les deux Virginie, la Georgie et les deux Caroline sur le versant est. Les Monts Bleus forment la chaîne du sud tandis que les monts Allegheny sont situés plus au nord, coupés dans leur élan par les grands lacs Ontario et Erié.
Ces habitants montagnards reproduisaient donc les traditions musicales, chants et danses, héritées de leur pays d'émigration ou de leurs ancêtres immigrants. Les instruments de musique utilisés, qui seront l'outillage de base pour le buegrass, étaient le le violon, la guitare, la mandoline et le banjo auxquels il faut rajouter l'harmonica, moins "roots" mais étant régulièrement utilisé dans les formations à partir des années 20-30.
Si la tradition a perduré des siècles, la découverte et l'exploitation d'immenses mines de charbon dans les Appalaches va faire venir une main-d'oeuvre nombreuse et variée, en particulier des états du Sud où le racisme est encore plus que présent, provoquant cet apport de cultures différentes chez les autochtones qui vivaient presque en quasi autarcie jusqu'à la fin du XIXe siècle.
Plusieurs duos, particulièrement appréciés par le public Appalachien vont être à l'origine de cette musique, duos assez fréquemment composés de frères ou de couple mari-femme.
Les ballades celtiques des Highlands écossais sont adaptées et transformées sous l'influence du gospel, du blues et du vaudeville par les Allen Brothers, Sam et Kirk McGee, les Crook Brothers (qui étaient trois!) et quelques autres parmi ceux que l'histoire a retenu.
Leur succès était aussi du à l'antagonisme existant entre ces "montagnards" fidèles à leurs traditions et les tenants d'une "country music" plus commerciale, passée à la moulinette du western swing, des westerns chantants du cinéma et du music-hall. Les disques sortiront d'ailleurs sous l'appellation "hillbilly music", terme qui désignait avec condescendance (et mépris) les "ploucs de la montagne", les Billy de la colline.

vendredi 29 octobre 2010

Emission du 30 octobre

Larry Penn: Been Rolling so Long (1943)
Dylan Leblanc: If Time was for Waiting (2010)
Marc-André Leger: When I was a Cowboy (10 nov 2010)
Hollyrocks: This is not my Favorite Kind of Dance (1 nov 2010)
US Chrismas: Wolf on Anareta (2010)
Waterlillies: You're Strong (2010)
Jeff Lang: Home to You (2010)
Jehro: All along the Watchtower
You Am I: I can't Explain
Glasspack: TV Eye
Gideon Smith & the Dixie Damned: The Pusher
Beck, Bogert & Appice: Superstition (1973)
Jeff Beck: Goodbye Porkpie Hat (1976)
Charles Mingus: My Jelly Roll Soul

vendredi 22 octobre 2010

Emission du 23 octobre

Leadbelly: Gallis Pole (1948)
Led Zeppelin: Gallows Pole (1970)
Jeff Lang: Another one of Those Days (2010)
Let's Wrestle: I Won't Lie to You (1 Nov 2010)
Gorgeous: Unless You Shine (2010)
Waterlillies: My Rocks (2010)
Mama Rosin: Bon temps Roulé (2010)
The Dukes: Victory (album en 2011)
Dirty Fonzy: Underground City (2010)
Vultures Industries: Hangman's Hatch (2010)
Steel Mill: Blood Runs Deep (1972)
Jeff Beck: Good Bye Pork Pie Hat (1976)
Jeff Beck: Superstition (1973)
Dub Spencer & Trance Hill: Smoke on the Water (19 nov 2010)

vendredi 15 octobre 2010

Emission du 16 octobre

Solomon Burke: Hold on I'm Comin'
Solomon Burke: Uptight Good Woman
Deerhunter: Memory Boy
Waterlillies: The Seventies Age
Quest For Fire: Set Out Alone
Black Mountain: The Hair Song
Jeff Lang: South
Joensuu: Kill/Shot/Love
Jim Jones Revue: Killin'Spree
Yardbirds: A Certain Girl
John Mayall: I Can't Quit You Baby
Yardbirds: Lost Woman
John Mayall: Curly
Big Bill Broonzy: Please Believe Me
The 5 Royales: Laundromat Blues
Dave Bartholomew: Girl Town Blues
Teddy Wilson: My Man
Glenn Hartmann: Jazz Me Blues

mercredi 13 octobre 2010

Cab Calloway (4)

fin de règne et survivance

En 1950 Broadway voit le revival de l'opéra de Gershwin "Porgy and Bess" démarrer avec Cab Calloway dans le rôle de Sportin Life aux côtés de Leontyne Price, spectacle qui restera trois ans et demi à l'affiche, incluant une année complète à Londres.
Les années 60 sont des années de "survivance" avec quelques tournées en compagnie des basketteurs des Harlem Globe Trotters. En 1967 un bail de trois ans dans le rôle de Horace Vandergelder, personnage de la comédie musicale "Hello Dolly" lui permettra de rester dans le monde du spectacle, cette comédie étant entièrement montée et jouée par des noirs.
Son talent et son sens de la scène, son art de captiver le public lui vaudront de nombreux fans de tous âges qui continuent à entretenir un noyau dur de fidèles, lui permettant de se produire dans les années 70-80 dans de petits cabarets pour interprêter entre autre "Minnie the Moocher".
Cab Calloway s'éteint le 18 Novembre 1994 à Hockessin, Delaware. Le président des Etats-Unis en exercice, Bill "Cigar" Clinton, grand fan de jazz, lui rend hommage en déclarant lors d'un discours officiel: "le Hi-De-Ho Man est mort".
Son influence sur le monde de la musique se vérifia de plusieurs façons, dont cette mode typiquement française née dans les années 30 et qui perdura jusque dans les années 50: les zazous. Cab Calloway enregistre "Zah Zuh Zah" à New-York en Novembre 1933. Moins de six mois après l'enregistrement, Calloway et son "formidable orchestre nègre", dixit les critiques journalistiques de l'époque, obtient un grand succès à la salle Pleyel à Paris. Les zazous emprunteront leur tenue vestimentaire à Cab Calloway: veste longue avec martingale, poches plaquées, pantalons très courts, resserrés aux chevilles (slim comme on dit de nos jours).
Cette mode doit aussi au jazzman Freddie Taylor ( le bien nommé!) qui passera plus de temps que Cab en France.
Les filles zazous portent une jupe courte et plissée, sac en bandoulière, semelles de chaussures en bois à talon haut sans oublier un maquillage souligné.
Leur musique préférée est bien entendu le swing, la nouvelle forme de jazz qui fait passer les amateurs de Dixieland-New-Orleans pour des vieux croulants réactionnaires et les onomatopées du scat pour le nec plus ultra de l'anticonformisme, scat pourtant pratiqué depuis plus d'une dizaine d'années quand Ukulele Ike, Cliff Edwards de son vrai nom, comédien et chanteur du Missouri, enregistre "Old Fashioned Love" en Décembre 1923, morceau qui contient le premier exemple sur disque de chant scat.
Néanmoins, en 1917, le chanteur de vaudeville Gene Greene chante déjà la moitié d'un refrain en proto-scat pseudo-chinois dans son enregistrement chez Victor de "From Here to Shanghaï" signé Irving Berlin, le compositeur futur du "Star Spangled Banner", hymne des Etats-unis d'Amérique.
Pour parfaire vos connaissances sur Cab Calloway, lecture conseillée de l'autobiographie "Of Minnie the Moocher and Me" écrit en collaboration avec Bryant Rollins, édité par Crowell en 1976 dont toutes les citations de ce texte sont extraites et traduites par votre serviteur.
Merci aux notes de pochettes de disques, à l'excellent ouvrage de Bill Milkowski "Swing It, an Annotated History of Jive" édité chez Billboard Books en 2001.
Un blog en français est très bien fait, fourmille d'illustrations, d'anecdotes et de petites vidéos:
www.thehidehoblog.com.
Merci à l'ouvrage de Gérard Régnier ( que je n'ai pas encore terminé à l'heure à laquelle j'écris ces lignes) "Jazz et Société sous l'Occupation" édité chez L'Harmattan en 2009 dans la collection "Musiques et Champ Social".
Coté discographie, Sony Legacy a sorti "Are You hep to the Jive" couvrant la période 39-47 alors que chez RCA c'est "Calloway and Company" qui couvre une période plus large allant de 1931 à 1949.

vendredi 8 octobre 2010

Emission du 9 octobre

Eddie Kirk: Sugar Baby (1950)
Chris Wilson: Poor Law Blues (18 oct 2010)
Jeff Lang: I want to Believe (18 oct 2010)
The Tambling Wheels: A Song for Future Sons (2010)
Black Mountain: Old Fangs (2010)
Jim Jones Revue: Burning your House Down (2010)
Waterlillies: the Seventies Age (2010)
Yardbirds: I Wish You Would (1964)
Yardbirds: Drinking Muddy Water (1967)
Yardbirds: Steeled Blues (1966)
John Mayall: Crawling up a Hill (1964)
John Mayall with Eric Clapton: Steppin' out (1966)
John Mayall: The Death of J.B. Lenoir (1967)
John Mayall: Double Trouble (1967)
John Mayall: Waiting for the Right Time (1969)
Tony Joe White: Scratch my Back (1969)
George Thorogood & The Destroyers: Hard Stuff (2006)
Joe Bonamassa: Tea for One (2006)

mercredi 6 octobre 2010

Cab Calloway (3)

Le cinéma et la fin de règne des big-bands

Calloway fit plusieurs apparitions au cinéma. Il chante "Minnie the Moocher" et "Hot Toddy" en 1932 dans "The Big Broadcast" puis, chose très risquée à l'époque, deux hymnes à la drogue en 1933 dans la comédie de W.C. Fields "International House": "Reefer Man" pour l'herbe qui fait rire et "Kicking the Gong Around" pour la poudre à priser qui fait dire des conneries à Van Damme.
On le voit également cartoonisé avec Betty Boop, chantant "The Old Man of the Mountain", St James Infirmary" et "You Gotta Hi-De-Ho".
En 1942 il est évidemment de la partie dans le film "Stormy Weather" qui assoit encore plus sa popularité hors du circuit un peu fermé des amateurs de clubs et de musique. Dans ce film, Hollywood table aussi sur les grandes vedettes noires américaines telles que le tap-dancer (danseur de claquettes) Bill Robinson, le grand Fats Waller (par la taille et par le talent) ainsi que la chanteuse Lena Horne pour faire venir un public plus large, plus "bigarré" dans ses salles de cinéma.
La donne change un peu dans les années 50 concernant les mélanges inter-raciaux, surtout dans les états traditionnellement plus ouverts historiquement parlant et des films blacks peuvent voir le jour dans des productions respectables mais néanmoins en-deçà des grosses productions hollywoodiennes. "St Louis Blues" d'Allen Reisner en 1958 porte à l'écran la vie de W.C. Handy, ancien ménestrel reconverti en pionnier du jazz (et passablement enrichi grâce aux droits d'auteurs sur de nombreux titres qu'il s'est approprié de façon plus ou moins honorable). Ce film fait cohabiter une pléiade de grands artistes, reconnus ou en devenir: Cab Calloway bien sûr, Nat King Cole et Ella Fitzgerald dans son propre rôle, Eartha Kitt et Billy Preston enfant, lui qui jouera plus tard, fin des années 60 et début des années 70, avec des membres des Beatles et avec les Rolling Stones entre autre, excusez du peu!
Calloway apparait en 1965 dans le film de Norman Jewison ( Peckinpah avait été viré du film pour avoir voulu y intégrer des scènes un peu trop osées du goût des producteurs) "The Cincinnati Kid" dans lequel un jeune Steve McQueen se voyait donner la réplique par les matures et déjà consacrés Karl Malden et Edward G. Robinson.
Début 80, James Belushi et Dan Aykroyd lui rendent hommage dans le film "Blues Brothers" de John Landis dans lequel Cab chante, comme de bien entendu,"Minnie the Moocher".

"L'ère des big-bands s'est achevée pour moi en 1947... Je suis passé du type qui se faisait 200 000$ en une année au gars qui avait du mal à trouver un engagement. Pas de boulot, plus d'entrées d'argent. Jesus, c'était démoralisant."

Les tournées pendant la guerre avec engagements ici et là, au Coconut Grove ou au Cafe Zanzibar à New-York dont les concerts sont retransmis à la radio dans tout le pays lui permettent de supporter les temps de guerre ainsi que l'interdiction d'enregistrer sans trop de dommages. Mais en1947, Cab Calloway réduit son orchestre à un septet appelé "The Cab Jivers" composé d'Ike Quebec au saxo ténor, Al Gibson à la clarinette, Jonah Jones à la trompette, Danny Barker à la guitare, Tyree Glenn au vibraphone et Milt Hinton à la basse.
Essayant de jouer sur la nostalgie et la réussite passée il enregistre "The Hi-De-Ho Man (That's Me) puis "The Calloway Boogie", un morceau plus raccord avec les tendances du moment, le jump-blues ayant pris le pas sur le swing, prémonitoire du futur rock'nroll amorcé par des émules du maître Calloway tels que Louis Jordan, Roy Brown ou Big Joe Turner pour ne citer que quelques noms.

dimanche 3 octobre 2010

Dennis Lehane et la paire Gennaro-Kenzie (4)

La musique et Dennis Lehane

Et si l'osmose ressentie, suite à la réussite cinématographique de "Shutter Island", entre Lehane et Scorsese pouvait s'expliquer par les Rolling Stones?
Ceux-ci sont, on le sait, omniprésents dans l'oeuvre du cinéaste à tel point qu'il s'est même fendu d'un assez bon documentaire-concert nommé "Shine a Light", lui qui dans pratiquement tous ses films glisse un voire plusieurs titres des Stones, la palme revenant au morceau "Gimme Shelter" qui figure dans la B.O. de deux films. Cela peut aisément se comprendre d'un point de vue générationnel car les membres des Stones et Scorsese sont de la même génération à quelques années près; le jeune Marty a surement du faire enrager ses parents, ses copains de chambre à force de pousser le volume de sa chaine stéréo à fond quand les Stones jouaient "Street Fighting Man", "Brown Sugar" ou "Tumbling Dice".
Mais dans le cas de Lehane, né l'année où les Stones enregistraient "Aftermath", il est plus difficile d'imaginer le fan de Jagger et consorts pour quelqu'un qui avait 20 ans au milieu des années 80, décade qui négligea, méprisa et essaya d'oublier complètement ceux qui faisaient déjà figure de dinosaures.
Pourtant, surtout dans les deux premiers romans de Lehane où les références musicales foisonnent, les Stones se taillent la plus grosse part du gâteau par l'entremise de Patrick Kenzie qui ne manque jamais d'écouter ce groupe, que ce soit en voiture, au bureau et même au hasard des sélections de juke-box quand l'enquête, ou la quête de boissons alcoolisées l'amène dans un bar ou un pub.
Au bureau un ghetto-blaster lui permet d'écouter, outre les Stones, des groupes plus raccord avec son âge:"... J'ai envisagé de mettre du Dire Straits. Ou éventuellement quelque chose des Stones. Non. Jane's Addiction, peut-être. Springsteen?...Ladysmith Black Mambazo ou the Chieftains...". Ce dernier groupe est le groupe mythique irlandais comme l'origine du héros et de son auteur. Et côté irlandais on trouve du lourd avec des tubes immortels:"...le juke-box diffusait...le "Dirty Old Town" des Pogues...les Pogues avaient désormais cédé la place aux Waterboys chantant "Don't Bang the Drum"..." et sept pages plus loin "le juke-box diffusait maintenant le"Coast of Malabar" des Chieftains".
En voiture (une Porsche roadster décapotable 1959) Kenzie a bien entendu quelques Stones en réserve "...pendant tout le trajet, j'avais "Exile on the Main Street" qui se déversait dans mes haut-parleurs" mais a aussi le gout du blues:" J'avais délibérément mis une cassette de Screaming Jay Hawkins...Ce Screaming Jay, il est assez bon pour l'écouter deux fois. Bon sang, je pourrais bien arracher la touche eject et le passer en boucle."
Mais comme tous les couples-duos-partenaires on partage beaucoup de choses sans avoir forcément les même goûts musicaux. Et dans le cas de Gennaro-Kenzie c'est un duel, une opposition de goût entre la musique de "vieux" de Patrick et la musique de jeune qu'écoute Angie, source de conflit et de critiques acerbes sur le mérite ou le talent de tel ou tel artiste ou groupe: "Elle a enfoncé...la touche eject...suffisamment fort pour envoyer voler "Exile on the Main Street" comme un missile...au beau milieu de "Shine a Light", en plus. Sacrilège. -T'as pas de la New Music?".
Dans tous les romans c'est Kenzie qui narre l'histoire, c'est de son côté que fusent les critiques au sujet de certains représentants de la new Music, en particulier les Smiths et leur leader Morrissey: "La New Music...ils ont des noms comme Depeche Mode ou the Smiths, et à mes oreilles, ils ont tous le même son- une bande de crétins britanniques blancs défoncés à la Thorazine. Les Stones, quand ils ont commencé, étaient eux aussi une bande de crétins britanniques blancs et maigres, mais à les entendre on n'avait pas l'impression qu'ils étaient sous Thorazine. Même s'ils l'étaient..." ou encore "...tandis qu'un barbare choisissait dans le juke-box un titre des Smiths. Je hais les Smiths...Je préférerais...écouter un medley des chansons de Suzanne Vega et Natalie Merchant...plutôt que d'écouter trente secondes Morrissey et son groupe chanter d'un ton geignard leur angoisse d'anciens des Beaux-Arts répétant combien ils sont humains...Va donc expliquer le succès de Morrissey...".
Si Angie et Patrick ont des goûts musicaux différents, ils leur arrive néanmoins d'être d'accord sur certains choix: "...ma partenaire a fini par me convaincre qu'il existait autre chose que les Stones ou Springsteen...", "...essaie le Lou Reed, lui ai-je dit...Après avoir mis "New-York" et l'avoir écouté...elle a dit: c'est pas mal, ça. Tu l'a acheté par erreur ou quoi?"
toutefois les Stones ressortent grands gagnants de cette discographie évoquée dans les romans: "Plusieurs objets me sont tombés sur la tête. L'un d'eux était une cassette...un enregistrement pirate de Muddy Waters jouant en live avec Mick Jagger et les Red Devils."
"Sous un poster de Keith Richards...Keith l'air complètement stone -étonnant non?...une bouteille de Jack Daniels à la main, arborant un tee-shirt marqué: Jagger c'est de la merde..."
" Bon c'est vrai, je ne pourrais pas survivre longtemps sans mes CD des Stones et de Nirvana..."
"...et le vacarme baissa...jusqu'à devenir une chanson identifiable. "Let it Bleed"..."Let it Bleed" avait cédé la place à "Midnight Rambler..."
Mais la culture musicale de Lehane, par Kenzie interposé, est assez vaste, comme on a pu le vérifier plus haut, citant quelques groupes "phares des années 80-90 tels que Guns N'Roses, Nine Inch Nails, Public Enemy, des femmes rockeuses comme Chrissie Hynde, Patti Smith, Kim Deal ou Courtney Love, voire même des groupes méconnus comme Machinery Hall ou Sponge.
Si les citations musicales participent à la description très fouillée de l'environnement auditif, visuel de nos héros, c'est aussi pour faire décompresser un peu le lecteur grâce à l'alternance de moments forts, prenants et de temps morts correspondants aux déplacements entre autre, plus propices à l'humour et à la détente: "C'est ton juke-box, ai-je dit à Bubba. C'est toi qui a chargé le CD des Smiths. -Pas du tout. C'est sur une compil "le meilleur des années 80". Ya bin fallu que je supporte un titre des Smiths parce qu'y a "Come on Eileen" dessus et des tas de trucs super. -Comme Katrina and the Waves? ou Bananarama? ça c'était des groupes d'enfer. -Ecoute, il y a Nena. Alors ferme-la. -"Neun und Neunzig Luftballons" ai-je fredonné."
En conclusion, lisez Dennis Lehane, excellent auteur dont tous (je dis bien tous) les livres sont de purs bonheurs malgré les sensations fortes ressenties lors de leur lecture (bien qu'actuellement pour émouvoir le lecteur faut aller très très loin dans le trash et l'horreur). Lehane réécrira-t-il un jour un sixième tome des aventures d'Angela Gennaro et de Patrick Kenzie?
Rien n'est moins sûr au vu et lu de ses romans les plus récents, peut-être plus aboutis d'un point de vue strictement littéraire et moins marqués du sceau infamant et restrictif (polar) limitant le lectorat à un public d'aficionados du genre.
en tout cas on peut toujours rèver et espérer.

vendredi 1 octobre 2010

Emission du 2 octobre

Arthur Smith: Guitar Boogie
The Sword: Night City (USA 2010)
The Rambling Wheels: the Diciders (SUI 1er Nov 2010)
Kelley Stoltz: Rock& Roll with Me (USA 11 Oct 2010)
Jeff Lang: Home to You (AUS 18 Oct 2010)
In Vitraux: Longueur d'ondes (FRA 2010)
Waterlillies: You're strong (FRA 2010)
Charles Pasi: Farewell my Love (FRA album début 2011)
Zenzila: Les invisibles (FRA 2010)
Appletop: One More Day (FRA 7 Oct 2010)
Arthur Smith: Darktown Strutters'Ball (USA)
Milton Brown & his Musical Brownies: Darktown Strutters'Ball (USA 1935)
Bill Monroe & his Blue Grass Boys: New Muleskinner Blues (USA 1950)
Jimmie Rodgers: Blue Yodel n°8 Muleskinner Blues (USA 1930)
Steve Earle & the V.Roys: In the Jailhouse now (USA 1996)
Jimmie Rodgers: In the Jailhouse now (USA 1929)
The Hurricanes: Pistol Packin' Mama (USA 1952)
Jimmie Rodgers: Pistol Packin' Mama (USA 1931)
Milt Jackson: Flying Saucer (USA 1965)

mercredi 29 septembre 2010

Cab Calloway (2)

Hi-De-Ho au Cotton Club

Duke Ellington et son orchestre sont "le" groupe du Cotton Club de Harlem à cette époque, jouissant d'une renommée et d'un statut qui leurs ouvrent les portes de Hollywood. Pendant l'été 1930 ils participent au tournage du film "Check and Doublecheck" dont les vedettes principales sont les comiques Amos'n'Andy.
De ce fait, les Missourians de Cab Calloway se retrouvent en attraction principale tous les soirs au Cotton Club, présentant un spectacle intitulé "Brown Sugar, Sweet and Refined", une revue mêlant vaudeville, burlesque ainsi que musique et danse. Les paroles et la musique sont l'oeuvre du célèbre duo de Tin Pan Alley, Ted Koehler et Harold Arlen. Et plus tard dans l'année, il s'avère qu'Ellington décroche de plus en plus de contrats extérieurs (peut-être pour se libérer de l'emprise de ses "patrons") ce qui permet à Cab de devenir l'attraction principale du Cotton Club. En 1931 l'orchestre devient le Cab Calloway Cotton Club Orchestra.

"Partout où j'allais, les gens me reconnaissaient. Et, Jésus!, je gagnais plein d'argent, plus que je n'aurais pu imaginer."

C'est l'année de son premier gros tube, resté dans les mémoires grâce au scat renvoyé au chanteur solo par les choeurs Hi-De-Hi-De-Hi-De-Ho de la chanson "Minnie the Moocher" composée d'après deux airs très populaires cette année-là: "Minnie the Mermaid" et "Willie the Weeper". Si le thème de "Minnie the Moocher" est la drogue, autre source de revenus non négligeable des employeurs de Calloway, ce fut l'un des hits majeurs de l'année 1931, à tel point que Calloway réutilisera la formule en 1932 avec "Minnie the Moocher's Wedding Day" et "You Gotta Hi-De-Ho", en 1935 avec "Keep that Hi-De-Ho in Your Soul", en 1936 avec "The Hi-De-Ho Miracle Man", en 1937 avec "Hi-De-Ho Romeo", "Mr Paganini' Swing for Minnie" en 1938 et "Hi-De-Ho Serenade" en 1939.
Jimmy Lunceford achèvera la bête en 1940 en enregistrant "Minnie the Moocher is Dead".
Cette chanson initiale restera Le morceau de Cab Calloway jusqu'à la fin de sa vie, retrouvant même le chemin des hit-parades à l'occasions de la sortie des films "Blues Brothers" de John Landis et "Cotton Club" de Francis Ford Coppola.
Durant près d'une décennie (le Cotton Club ferme ses portes en 1940) Cab Calloway sera l'un des plus grand performer sur scène grâce à son style exhubérant, ses libertés concernant le rythme et la mélodie, ses tenues de scène qui feront des émules dans la mouvance swing, jive et zazou, Kid Creole étant l'un des meilleurs exemples. De plus, ses musiciens, tous de premier ordre, furent plus que de simples faire-valoir, ce qui se vérifia par leur carrière en dehors de l'orchestre de Cab. Les saxophonistes ténors Chu Berry, Ben Webster et Walter "Foots" Thomas, les trompettistes Lammae Wright, Jonah Jones et Doc Cheatham, le guitariste Danny Barker, les batteurs Panama Francis et Cozy Cole furent quelques uns des plus connus à avoir usé leur fond de pantalon derrière leur pupitre au Cotton Club. Calloway engagera un trompettiste qu'il virera assez rapidement pour avoir osé jouer des "chinoiseries" mais qui allait s'illustrer un peu plus tard en provoquant une révolution dans ce qu'on appelait alors sous le terme générique "jazz", un certain Dizzie "Birks" Gillespie.

dimanche 26 septembre 2010

Dennis Lehane et la paire Gennaro-Kenzie (3)

Le cinéma et Dennis Lehane

Trois livres de l'auteur ont été portés à l'écran. Force est de constater que les réussites sont l'oeuvre de cinéastes confirmés, habités par le style polar qui leur a bien réussi par le passé, Eastwood ayant adapté un autre auteur de romans noirs remarquables avec "Créance de Sang" de Michael Connelly.
Pour ce qui est de la non-réussite, autant commencer par ce qui fait mal!
C'est le réalisateur novice Ben Affleck qui décroche la palme avec son adaptation de "Gone, Baby, Gone" dont il signe la réalisation et le scénario. Originaire de Boston, comme Lehane, Kenzie et Gennaro, son film arrive un peu à immerger le spectateur dans le mélange d'architectures, de quartiers, d'ambiances qui sont une partie forte de l'oeuvre de Lehane concernant la ville.
Son scénario est appauvri, simplifié (peut être considéra-t-il que le public américain ne serait pas capable de suivre tous les détails, les fioritures, les faux-semblants, la richesse de certains personnages secondaires) par rapport au livre. La grande erreur est certainement le rôle très secondaire, très suiviste d'Angela, en contradiction avec la femme-détective décrite dans les livres de Lehane et la modification radicale du personnage de Bubba réduit à un rôle de dealer en opposition complète avec ses opinions sur le sujet bien qu'il ne dédaigne pas se bourrer la gueule de temps en temps.
Quant à la direction d'acteurs, on sent que Ben Affleck a dû faire des compromis devant les anciens que sont Ed Harris et Morgan Freeman, ceux-ci jouant trop souvent en roue libre au contraire de la "jeune génération" incarnée par Casey Affleck et Michelle Monaghan et des seconds rôles.
Au total un film noir tout à fait regardable, en totale adéquation avec les canons hollywoodiens concernant la perméabilité du public, et là je suis très gentil. Ajoutons que Miramax a certainement mis son grain de sel dans le montage du film (Moi grand producteur! Toi réalisateur premier film!), ceci expliquant certainement la simplification excessive de l'intrigue originelle.
Les deux autres films concernant des romans de Lehane ne mettent pas en scène nos deux détectives privés.
Le premier est "Mystic River" édité par Rivages en France entre "Sacré" et "Gone, Baby, Gone", réalisé par Clint Eastwood.
Comme d'habitude (ou presque avec Clint) le respect de l'oeuvre est plus prononcé. Si la force émotionnelle contenue dans l'écriture se dilue un peu, ce n'est somme toute pas dommageable tant les acteurs choisis par le réalisateur se mettent au diapason des descriptions issues du livre. Quelques détails narratifs sont simplifiés sans qu'on y perde au change, évitant la surcharge de dialogues explicatifs qui auraient pu paraitre roboratifs à l'écran.
A l'arrivée un film qui a plu à beaucoup de monde et a été un succès d'estime sans pour autant avoir été un blockbuster.
Pour "Shutter Island", changement radical car si Scorsese peut paraître plus "grand réalisateur" qu'Eastwood, le sujet même du livre est plus dangereux, plus casse-gueule à porter à l'écran. Car Lehane parle de ce livre non pas comme d'un roman noir mais comme d'un "shocker", une histoire de fausses pistes débouchant sur un "twist" final complètement inattendu. Un Lehane qui, contrairement aux adaptations précédentes, s'investit plus dans ce film en tant que producteur exécutif, laissant néanmoins le soin à une scénariste de retravailler le matériau initial avec une certaine réussite en tout cas.
Le casting haut de gamme de Scorsese allié à un sens de l'image, du rythme inhérent à ce type d'histoire signe le succès de "Shutter Island", soutenu il est vrai par une promotion massive.
Un film qui permet à Leonardo di Caprio de confirmer qu'il peut aborder des rôles plus "mûrs" que ceux auxquels il était cantonné jusque là.
Nota: si dans le film il n'est pas fait allusion (ou si peu) à la ville de Boston, le roman situe cette île au large de Boston et la rencontre du personnage principal avec sa future épouse se passe dans cette ville.

samedi 25 septembre 2010

Emission du 25 septembre

Comme samedi dernier l'interview du pilote de rallye Germain Bonnefis a duré et a empiété sur la partie musicale la 2ème demi-heure est la même que samedi dernier

Ramblin Jimmie Dolan: Hot Rod Race
Brisa Roché: Stone Trade (USA 2010)
Plebe: Entraves (FR 2010)
the Elektrocution: Everything I touch I break (FR 29 nov 2010)
the Waterlillies: Song for Allison (FR Nîmes 2010)
the Shaking Heads: Don't wanna be like them (FR Toulouse 2010)
Cheesy Lane: In a Box (FR 2010)
Pokett: Like a Knife (FR 2010)
Kelley Stoltz: Fire Escape (USA 2010)
The Hundred in the Hands: Gold Blood (2010)
Bob Dylan: Froggie went a-courtin' (1992)
Pete Seeger: Froggie went a-courtin'
Pete Seeger: Blue Skies (I. Berlin) (1955)
Woody Guthrie: House of the rising sun
Billy Cheatwood: Cripple Creek (Earl Scruggs)
The Rockridge Brothers: Cripple Creek (SUE 2009)
Tommy Blake: Koolit (USA 1956)
Jimmy Johnson: How about my pretty Baby (USA 1956)
Andy Star: Rockin' Rollin' Stone (USA 1956)
Jimmy Swan: Country Cattin' (USA 1956)

mercredi 22 septembre 2010

Cab Calloway: 1ere partie

Entrée en matière

Le jour de Noël est le jour préféré des enfants. Mais nombreux sont ceux et celles qui ont dû, et doivent encore, bénir le 25 Décembre 1907, jour de naissance de Cabell Calloway, 3ème du nom après son père et son grand-père à Rochester dans l'état de New-York.
Son enfance se passe tranquillement à Baltimore, ses dons physiques naturels le voient envisager une carrière de basketteur professionnel après le collège dont il est le meilleur joueur. Calloway se met en tête de devenir chanteur et commence à fréquenter le Gaiety, un speakeasy jouxtant une maison de burlesque pour "faire ses gammes". Comme Chick Webb est son artiste préféré, il passe à la batterie et intègre un temps l'orchestre de 10 musiciens "Johnny Jones Arabian Tent Orchestra" à Baltimore, ensemble qui pratique le style New-Orleans Dixieland très en vogue à l'époque.
Après avoir réussi ses examens de fin de collège, Cab Calloway est engagé dans un quartet tournant dans une revue black nommée "Plantation Days". La tournée se produit à Chicago en septembre 1927, ville où Cab habite chez sa soeur Blanche, celle-ci lui ayant trouvé cet engagement dans la revue où elle-même est actrice.
Début 1928, Cab Calloway chante au Dreamland Cafe situé en face du Sunset Cafe où se produit Louis Armstrong dans l'orchestre de Carroll Dickerson. Au printemps il est chanteur principal et M.C. (master of ceremony) au Sunset où il travaillera avec Armstrong pendant six mois. C'est d'ailleurs Armstrong qui, deux ans plus tard, aidera Cab à décrocher son premier gros contrat à New-York et qui le guidera musicalement vers le chant scat qui fera sa renommée et sa marque de fabrique.

"Louis fut le premier à me libérer du carcan des paroles écrites pour essayer de scatter".

Après le départ d'Armstrong et Dickerson pour New-York, Calloway chante dans l'orchestre de Marion Hardy, les "Alabamians" toujours au Sunset Cafe où ils développent un show pendant lequel, aidés par des mégaphones (les micros étaient très rares à l'époque et très peu fiables en concert) ils captivent le public et font danser sans retenue grâce au jump'n'jive qui sera bientôt la norme avec le swing des big-bands.
Les Alabamians partent en tournée pendant trois mois pour atterrir à New-York au Savoy Ballroom pour un concert en novembre 1929, trois mois après le Krach boursier. C'est à cette occasion que Cab, comme évoqué plus haut, reste en ville pour intégrer la revue "Hot Chocolate" grâce à Louis Armstrong, revue qui tournera aussi en "province" jusqu'à ce que Calloway, de retour à New-York au printemps 1930, s'adjoigne les "Missourians" originaires de Kansas City et fortement influencés par le Bennie Moten's Band.
Les engagements se succèdent, d'abord au Savoy puis au Plantation Club de Lenox Avenue quand ils sont "persuadés" par des hommes de main de la mafia de jouer au Cotton Club:
"La mafia du Cotton Club racheta mon contrat et celui des Missourians assez facilement: "pure muscle"( en anglais)".

dimanche 19 septembre 2010

Dennis Lehane et la paire Gennaro-Kenzie (2)

Les histoires:




"Un Dernier Verre avant la Guerre" Rivages noir 380


Dans cette première aventure du duo Gennaro-Kenzie on fait la connaissance des protagonistes, de leur lieu de travail, un bureau installé dans le clocher d'une église .


La mission qui leur est confiée par deux sénateurs de l'état est de retrouver une femme de ménage noire qui aurait "emprunté" des documents relatifs à un discours très important visant à faire voter une nouvelle loi. Mais ces documents semblent intéresser d'autres personnes, à tel point qu'un tueur à gages essaiera de neutraliser Kenzie et la femme de ménage pour les récupérer L'histoire va dégénérer en guerre des gangs et laisser sur le carreau quelques dizaines de protagonistes.


Lehane développe également dans ce roman une double trame à propos de l'affrontement père-fils à travers la relation que Kenzie entretient avec son père mort (voir première partie) et la relation qui unit et sépare ses principaux adversaires.


le dénouement de l'histoire va aussi distendre les relations entre Kenzie et les forces de l'ordre, Devin étant l'exception qui confirme la règle pour les aventures à venir.



"Ténèbres, Prenez-moi la Main" Rivages noir 424


Après s'être "fait la main" avec son premier roman, Lehane passe à la vitesse supérieure. Appelés par une psychiatre pour surveiller et protéger son fils, les détectives vont plonger dans une affaire de tueur en série qui crucifie et démembre ses victimes (entre autres raffinements macabres), de vengeance ourdie depuis une prison, de vigilantes qui font justice de manière implacable.

Cette affaire permet à Lehane "d'éliminer" les obstacles entre Angie et Patrick pour leur permettre de se retrouver intimement et de démarrer leur relation de couple. L'auteur arrive à renouveler le genre polar sérial-killer grâce à une vision non manichéiste du bien et du mal, thème qui sera récurrent dans les ouvrages à suivre.


"Sacré" Rivages noir 466


La précédente aventure, très sombre, a laissé des traces physiques et psychologiques. Gennaro et Kenzie vont un peu "lever le pied" pour cette histoire plus légère, plus traditionnelle, à la lisière du roman d'espionnage.

Un milliardaire atteint d'une maladie incurable, à qui il ne reste que quelques mois à vivre, kidnappe nos deux héros pour s'attacher leurs services et retrouver sa fille disparue, seule légataire de son immense fortune après la mort de sa femme dans un accident de voiture (enfin pas exactement un accident!).

Mais si la piste d'une association qui pourrait très bien cacher les ramifications d'une secte ( les mécanismes décrits ressemblent à ceux d'une secte bien implantée aux Etats-Unis dont les ambassadeurs sont souvent acteurs à Hollywood) sert plus à Lehane, par la voix de ses protagonistes, à critiquer et à démonter les rouages de cette organisation, c'est la recherche en Floride de l'enquêteur ex-mentor de Kenzie chargé avant lui du même travail qui aidera nos personnages à dénouer l'écheveau de cette histoire où les cadavres ne manquent pas, où les victimes peuvent se transformer en coupables.

Plus "léger" que les précédents romans,"Sacré" nous fait remonter aux origines du roman noir de "privé" non sans abandonner l'humour sarcastique, un brin désabusé qui allège la noirceur des situations subies par nos détectives.



"Gone, Baby, Gone" rivages noir 557


S'il existe un sujet qui exerce sur le lecteur une empathie automatique, en particulier quand celui-ci est parent, c'est bien évidemment l'enfance abandonnée, maltraitée, meurtrie, assassinée. Tant que les victimes dans les polars sont des adultes, peu importe le nombre ou la manière, aussi crade, aussi horrible ou perverse soit-elle dont elles souffriront ou mourront, cela n'égalera jamais l'horreur ou la douleur ressentie face à la mort ou aux sévices infligés à un enfant.

Dans "Gone, Baby, Gone" une petite fille âgée de quatre ans disparait de chez elle comme d'ailleurs de nombreux enfants aux Etats-Unis chaque année. Après une solide enquête de police, Gennaro et Kenzie se voient confier l'enquête alors qu'à première vue tout a été fait, et même plus que d'habitude, pour essayer de retrouver la petite Amanda.

Leur réticence initiale due en partie à l'attitude très peu maternelle de la mère se transformera en intérêt quand la vie légèrement dissolue de celle-ci paraitra être une bonne piste pour remonter aux ravisseurs ayant demandé une rançon.

De fausses pistes les mèneront au coeur de cette Amérique "white-trash" pour un dénouement somme toute très saisissant et inattendu qui aura des conséquences sur leur association affective et professionnelle.



"Prières pour la Pluie" Rivages noir 612


C'est la dernière aventure parue du "couple" Gennaro-Kenzie" qui débute avec un Patrick Kenzie en solo, séquelle du dénouement de "Gone, Baby, Gone", alors que Angela Gennaro travaille dans une compagnie de sécurité aux personnes (garde du corps quoi!).

Quand Karen Nichols vient confier son problème à Kenzie à propos d'un harceleur sexuel récidiviste, Patrick ne se doute absolument pas qu'une journée de travail et d'intimidation active (avec l'aide de Bubba) ne suffira pas pour empêcher les ennuis de Karen, sa descente aux enfers conclue par un saut mortel du 26e étage en tenue d'Eve six mois plus tard.

Culpabilisé par un message téléphonique assez anodin laissé par Karen quelques mois avant son plongeon mais effacé par erreur, Kenzie va essayer d'en savoir plus, savoir ce qui peut transformer une jeune étudiante un peu nunuche sur le point de se marier en obsédée sexuelle se prostituant pour payer sa came juste avant le grand saut ans le vide.

Mais en fouillant, on tombe parfois sur des secrets de famille qui ravivent les plaies du passé et ça, Kenzie en connait un rayon. Il sollicitera néanmoins l'aide d'Angie pour cette ultime enquête à ce jour dont la conclusion ne satisfait moralement ni les héros ni le lecteur.