lundi 26 décembre 2011

Bob Wills (8)

"Brain Cloudy Blues"

Les Tiffany Transcriptions laissent le temps aux Texas Playboys d'honorer leur contrat avec Columbia. En septembre 1946, trois jours permettent d'enregistrer 17 titres. Bob Wills n'ayant pas pu trouver des musiciens pour les cuivres, ce sera l'une des rares sessions sans cette section. Art Satherley, l'anglais émigré qui produit les enregistrements de Wills depuis son arrivée à la Columbia tire sa révérence.

Parmi les titres gravés, "Cotton Eyed joe", un tube qui reste populaire au Texas de nombreuses années (Hank Williams l'incluait dans son show radio "Health & Happiness") avant d'être à nouveau numéro 1 dans les années 90, passé à la moulinette techno-dance par un trio scandinave. De petites perles confirment si besoin était le talent de chanteur de Tommy Duncan, arrivé à maturité: "Milk Cow Blues" de Kokomo Arnold (Johnny Lee Wills en fera une meilleure version, plus "habitée" et Elvis Presley en accélérera le tempo dans son "Milk Cow Blues Boogie en 1956) et "Brain Cloudy Blues" dont les yodels sont un hommage direct à Jimmie Rodgers.

La dernière séance pour Columbia a lieu à Chicago, Illinois. Les morceaux enregistrés alors sont plus western, le swing étant presque passé de mode. De plus, avec Fred Rose comme producteur, un des personnages les plus influents dans la country-music, l'orientation est presque naturelle. Rose est un compositeur dans la ligne Tin Pan Alley qui s'est tourné vers la country, a fondé avec Roy Acuff une compagnie destinée à découvrir de nouveaux talents dont un certain Hank Williams en 1946.

L'une des raisons de cette dernière séance était que Bob Wills, s'en remettant encore et toujours à son "sens des affaires", s'était fait promettre un bonus exceptionnel s'il signait pour la MGM mais le bonus finira dans les poches du prétendu "ami" qui avait arrangé le transfert, laissant Wills sous contrat avec une maison de disques qui venait également de signer Hank Williams dont la carrière commençait à décoller. l'autre raison qui le fait changer de compagnie était la jalousie éprouvée à l'égard de Spade Cooley, autre artiste Columbia, qu'il disait être favorisé par rapport à lui-même.

Le western-swing laisse la place à un style plus honky-tonk, ce terme étant apparu à la fin du 19ème siècle dans les journaux américains pour désigner un bar populaire, mal famé où la clientèle essentiellement masculine, à l'exception des prostituées, passait son temps à se bourrer la gueule, que ce soit à l'alcool ou aux poings.

La première séance d'enregistrement pour MGM a lieu deux semaines après la dernière de Columbia. Les titres sont orientés western-ballads, "Keeper Of My Heart" et "Thorn In My Heart" mettant une fois de plus les qualités vocales de Duncan. Wills adapte à sa main la chanson de Cindy Walker "Don't Be Ashamed Of Your Age", Bubbles In My Beer" et le "Crazy Rythm" de Lee J. Pockriss.
L'orchestre est sensiblement le même si ce n'est la présence au banjo d'Ocie Stockard, membre originel des Musical Brownies de Milton Brown.

Mais sans la présence d'un producteur audacieux comme Satherley, sachant lui laisser expérimenter certaines choses tout en gardant le contrôle, Wills et les Texas Playboys ne livrent plus de morceaux novateurs, inventifs, se contentant d'appliquer des recettes qui, si elles ont fait leurs preuves de par le passé, apparaissent à présent un peu has-been.

L'alcoolisme de Bob Wills a toujours été, depuis son plus jeune âge, le problème majeur; côté vie personnelle, ses divorces successifs avant sa rencontre avec Betty Anderson ajoutés à des choix financiers assez déplorables vont l'empêcher d'arrêter de tourner, les concerts et autres ballroom-parties lui permettant de se renflouer et de payer ses traites dues à des choix et des opérations immobilières lamentables.

Si le fait de vouloir garantir une aisance immobilière pour lui et sa famille était fondé, ses opérations visant à investir dans des locaux dévolus à des concerts furent des échecs cinglants, le laissant sur la paille plus d'une fois. l'exemple le plus marquant, qui par un hasard malheureux lui fait rejoindre la grande Histoire, est l'achat du Bob Wills Ranch House Ballroom à Dallas, Texas en 1950.

Des employés peu scrupuleux qui le volaient presque ouvertement et son aveuglement du à de très larges quantités d'alcool conduisent l'entreprise à la banqueroute, laquelle entreprise sera rachetée et gérée par un certain Jack Ruby qui connaîtra la "célébrité" dans les années 60 en assassinant Lee Harvey Oswald.

La popularité de Bob Wills, dès le début des années 30, n'empêcha nullement les pontes du Grand Ole Opry de lui interdire de se produire là-bas pour "alcoolisme et atteinte aux bonnes moeurs (il était divorcé!!)".

Et si l'union de façade qu'affichaient les Texas Playboys ont maintenu Wills en haut de l'affiche pas mal de temps, les dissensions, jalousies, problèmes d'égo et engueulades vont finir par avoir la peau de Tommy Duncan, lui qui, de par sa position dans l'orchestre en tant que chanteur, se prenait pour le leader des Playboys. En septembre 1948, après une engueulade au sujet de l'alcoolisme de Bob, de son absentéisme lors de certains concerts imputable à la bibine bien sur, Wills vire alors le seul membre originel restant des Playboys avec lui-même après quinze ans de bons et loyaux services. Duncan s'en ira fonder les Western All-Stars, un orchestre composé en majorité d'anciens de chez Wills tels que Noel Boggs, jimmy Wyble, Millard Kelso ou Ocie Stockard. Ses disques enregistrés pour le label Capitol ne rencontreront pas le succès escompté malgré leur qualité musicale intrinsèque. Duncan et Wills ne se retrouveront que bien plus tard, à la fin des années 50.

samedi 24 décembre 2011

Emission du 24 Décembre

Otis Redding: Merry Christmas Baby
Hank Williams: Move It On Over (1947)
Black Bomb A: Pedal To The Metal (30 jan 2012)
Grand Central: Pacific (2011)
Ta Gueule: Boire Ou Servir (2011)
Slit Plasters: 2'50" Of A Neanderthal Truth (2011)
Elvis Presley: White Christmas (1957)
Dick Annegarn: Love Me Tender (2011)
Lords Of Altamont: Gettin' High (2011)
Urine: Life Is A Fairy Tale (2011)
The Pack a.d.: Positronics (2011)
Hanni El Khatib: Heartbreak Hotel (2011)
Rival Sons: Pressure & Time (2011)
Bob Dylan: Little Drummer Boy (2009)
Vintage Trouble: Blues Hand Me Down (2011)
Amy Winehouse: Our Day Will Come (2011)
Excitements: Wait A Minute (2011)
The Emotions: What Do The Lonely Do At Christmas
Yvonne Schmidt: Born Under A Bad Sign (2010)
Seasick Steve: Back In The Doghouse (2011)
Delta Saints: Callin' Me Home (2011)

lundi 19 décembre 2011

Bob Wills (7)

"Texas Playboy Rag"

Les Texas Playboys réenregistrent en studio à Los Angeles fin janvier 1945 après avoir gravé quelques titres pour le Armed Forces Radio Service Transcription entre octobre 1943 et décembre 1944 (les V-Discs, réservés aux radios émettant pour les forces armées, le V signifiant Victory. Le line-up de cette formation comprend entre autres Noel Boggs, steel-guitariste ayant joué pour Hank Penny et qui intégrera l'orchestre de Spade Cooley pour y rester une dizaine d'années, Jimmy Wyble à la guitare, Tommy Duncan de retour et, chose nouvelle, une chanteuse, Laura Lee Owens.

C'est durant cette période que Bob Wills, au grand dam des pontes du Grand Ole Opry, imposera la batterie de Monte Mountjoy: cet instrument était interdit, tabou dans la country-music, ayant une connotation trop musique nègre dans un milieu très largement conservateur pour ne pas dire raciste et ségrégationniste (cf article antérieur).

L'enregistrement pour Columbia fin janvier 1945 nécessite plusieurs jours mais permet à Wills d'ajouter à sa liste quelques classiques en devenir tels que "Roly Poly" écrit par Fred Rose mais transformé par les Texas Playboys en un mélange de fiddle-tune et de New-Orleans alors qu'Alex Brashear à la trompette est le seul cuivre du groupe. Au programme figurent aussi "Texas Playboy Rag" qui met en valeur la dextérité de Noel Boggs. Le violoniste Joe Holley, repéré en 1941 dans un studio d'enregistrement à Fort Worth, fait ses classes en "ligue mineure" dans l'orchestre du petit frère Johnny Lee Wills à Tulsa avant d'intégrer la formation de Bob aux côtés de Jesse Ashlock.

Bob Wills ayant signé un contrat de management pour les concerts avec MCA en 1944, l'argent n'est pas vraiment un problème pour celui qui, déjà au début de sa carrière, savait ou croyait savoir placer ses sous et innover en matière de promotion artistique sans se douter que l'après-guerre allait donner un coup d'accélérateur dans tous les domaines, laissant inexorablement sur le côté ceux qui refusaient la nouveauté.

Tout roule alors, la guerre est finie, Betty met au monde leur premier enfant nommé James Robert Wills II et Columbia réédite les anciens morceaux de Bob dont les disques se vendent jusqu'à épuisement des stocks; le public vient nombreux à ses concerts bien évidemment sold-out, concerts qui rapportent plus d'argent que les royalties générées par les ventes de disques.

De plus, et cela va causer jalousies et défiances de la part de ses proches et employés car Wills, en bon campagnard, exigeait toujours de se faire payer en liquide, refusant les chèques au grand désarroi de ses employeurs et des proches qui s'inquiétaient de le voir se balader avec d'énormes rouleaux de billets pouvant attirer la convoitise de gens mal intentionnés. Les dépenses quelquefois inconsidérées telles que l'achat d'un ranch près de Fresno ainsi que de troupeaux faisaient partie de ce que craignaient ceux qui auraient voulu qu'il mette la pédale douce sur ses investissements mais Wills, devenant très autoritaire avec son monde n'écoutait absolument personne, s'enfermant dans une paranoïa aggravée par sa consommation d'alcool.

Après plus de trente ans sur les planches, il est tiraillé par l'idée de prendre sa retraite artistique, préférant rester près des siens en famille plutôt que de parcourir les Etats pour ses concerts bien que l'argent rentrant dans ses poches était toutefois très tentant.

En octobre 1945, 4 titres sont enregistrés à Hollywood dont "I'm Feelin' Bad" qui reflète bien quel est l'état d'esprit de Bob Wills à l'époque. Début 1946 et jusque fin 1947, les Texas Playboys vont enregistrer des émissions de radio (the Tiffany Transcriptions) destinées à être vendues et diffusées sur les ondes des stations de tous les Etats ou presque. 370 émissions sont ainsi mises en boite, commençant toutes par le "Texas Playboy Theme". La particularité de ces émissions était que l'enregistrement se faisait en prise directe dans les mêmes conditions qu'un concert, sans répétitions préalables ni même un conducteur précis, reproduisant l'ambiance (sans public) des "dances" qui ramenaient un public nombreux mais aussi beaucoup d'argent.

La formation des Texas Playboys voit passer de nombreux excellents musiciens tels que Billy "Tiny" Moore qui développe la mandoline amplifiée dans le western-swing et qui jouera pour de nombreux autres groupes ensuite tout en gérant un magasin de disques à Sacramento; profitant du revival des années 70 il enregistrera avec Merle Haggard et Commander Cody & His Lost Planet Airmen. Herb Remington joue de la steel-guitar, bercé et influencé par la musique hawaïenne dès son plus jeune age et rejoindra par la suite Hank Penny puis Dickie McBride.Ainsi, avec le revenant Eldon Shamblin à la guitare électrique, le trio compose une section de cordes comparable à une section de cuivres. La famille n'est pas oubliée avec Jack Wills à la basse alors que Luke possède, à l'instar de Johnny Lee, son propre groupe.

samedi 17 décembre 2011

Emission du 17 Décembre

Hank Williams: Cold Cold Heart (1951)
Zebda: Le Talent (jan 2012)
Ta Gueule: Garde à Vulve (2011)
Twin Twisters: Not So Sure (2011)
MSL JAX: Last Kiss (2011)
Teenage Renegade: Still Waiting (fév 2012)
Rikkha: Personal Jesus (2011)
Suricates: This Is Not The End Of The World (2011)
Bob Wills & his Texas Playboys: Bob Wills Boogie (1946)
Bob Wills & his Texas Playboys: Spanish Two-Step (1935)
Bob Wills & his Texas Playboys: San Antonio Rose (1938)
Bob Wills & his Texas Playboys: New San Antonio Rose (1940)
Bob Wills & his Texas Playboys: New Spanish Two-Step (1945)
Bob Wills & his Texas Playboys: Bubbles In My Beer (1947)
Rocky Bill Ford: Blowing Suds Off My Beer
Frank Zappa: It Must Be A Camel (1969)
Mahavishnu Orchestra: Miles Beyond (1973)
Jean My Truong: All Blues (2011)

lundi 12 décembre 2011

Bob Wills (6)

"Take Me Back To Tulsa"

En ces premières années des Fourties, Bob Wills et ses Texas Playboys vont enregistrer trois sessions (dont celle évoquée plus haut) avant l'arrêt complet de la production de disques due au Petrillo Ban, une mesure prise après l'entrée en guerre des Etats-Unis afin de contribuer à l'effort de guerre, la matière première qui servait de support aux disques étant employée prioritairement par l'industrie militaire.

En 1941, à Dallas, Texas, treize morceaux sont enregistrés dont "Take Me Back To Tulsa", un morceau que Wills jouait déjà avec les Light Crust Doughboys intitulé "Take Me Back To Texas. "Twin Guitar Special" permet aux guitaristes Leon McAuliffe et Eldon Shamblin de prouver, si besoin était, leur virtuosité grâce à un solo en duo d'une complexité assez rare pour ce style de musique.

Cinq mois plus tard c'est à Hollywood, Californie, que sont enregistrés "Please Don't Leave Me" écrit par Jesse Ashlock, "Dusty Skies" composé par Cindy Walker, pur morceau western qui figurera dans un film et "Cherokee Maiden" dont la reprise par Merle Haggard grimpera au sommets des charts en 1976.Eldon Shamblin fait d'ailleurs partie du groupe de Haggard, les Strangers lors de cette reprise. La collaboration Walker-Wills permettra aux Playboys d'enregistrer plusieurs dizaines de titres. Cindy Walker, débarquant à Hollywood au début des années 40 avait eu l'audace de proposer un de ses morceaux à Bing Crosby qui en avait fait un tube, propulsant son auteure au rang des top-songwriters.

L'attaque de Pearl Harbour le 7 décembre 1941 provoque des bouleversements à tous les échelons de la société américaine y compris dans l'industrie musicale. Outre l'interdiction d'enregistrer, de nombreux groupes voient certains membres partir, volontairement ou non, pour contribuer à mettre hors d'état de nuire "l'axe du mal". Les Texas Playboys verront partir leur chanteur Tommy Duncan qui s'enrôle dès le début du conflit pour servir comme instructeur militaire, le pianiste Al Stricklin rejoint Fort Worth pour y intégrer une unité de défense.

Leon McAuliffe rejoindra l'US Air-Force pour devenir "flight instructor" après la session du 14 juillet 1942, la dernière avant 1945. Pour l'occasion, les parties vocales sont partagées, en l'absence de Duncan, entre McAuliffe, le nouveau guitariste Leon Huff et le trompettiste Danny Alguire. Le morceau "Miss Molly" chanté par McAuliffe figurera dans le film "Silver City Raiders" alors que "Home In San Antone" chanté par Alguire est crédité à un certain Floyd Jenkins, pseudo utilisé par Fred Rose, "le" Rose du duo Acuff/Rose dont il sera encore question plus loin Bob. Wills prête sa voix au morceau"My confession" et un duo assez excitant de violons se fait entendre dans "Liberty".

1942 est l'année du sixième mariage de Bob Wills, son dernier car Betty Anderson restera à ses côtés jusqu'à la fin de sa vie. Après une lune de miel dans leur maison de Muleshoe, Texas, Wills,à l'instar d'autres membres du groupe déjà enrôlés dans l'armée selon différentes affectations, n'échappe pas à la conscription à quelques mois près car l'âge limite est fixé à 38 ans mais sa célébrité lui vaut d'être quand même appelé sous les drapeaux.

Après avoir fait ses classes à Fort Still, Oklahoma, Il est affecté à Camp Howse près de Gainsville, Texas où il restera tout le temps de son service. Son caractère hérité de ses jeunes années passées en roue libre sitôt parti de la maison familiale, son inaptitude à l'obéissance et son alcoolisme rendront son "séjour" militaire difficile, conflictuel. Un mauvais début dû à son retard dès l'incorporation lui valent l'hostilité des gradés et la luxueuse Cadillac dont il se sert pour ses déplacements provoque des inimitiés de la part de ses camarades incorporés.

De plus la condition physique de Bob, éprouvée par plusieurs décades de vie sur la route, d'excès d'alcool n'est pas raccord avec les exigences de la vie de soldat. Ainsi, le 27 juillet 1943, Wills est dégagé de ses obligations militaires.

A son retour à la vie civile, sachant que la majorité de son orchestre sert encore sous la bannière d'Oncle Sam, il décide de s'installer en Californie. Les quelques musiciens non enrôlés travaillent pour Johnny Lee Wills et la conjoncture économique, voire culturelle fait se terminer l'époque bénie des big-bands à l'exception notable de grands noms tels que Duke Ellington, Glenn Miller ou Benny Goodman.

Ce qui ne l'empêchera pas, fidèle à son instinct artistique et peut-être à son égo surdimensionné, de former en 1944 un orchestre de 22 musiciens, le plus grand de toute sa carrière, composé en partie d'anciens venus de chez Jimmy Dorsey ou Glenn Miller, même si cette formation ne dure que quelques mois, son public étant également plus friand de chansons où le violon, la guitare et le banjo se taillent la plus belle part.

samedi 10 décembre 2011

Emission du 10 Décembre

Hank Williams: On The Banks of Old Pontchartrain (1947)
Rambling Wheels: Gotta Get Sound (2 jan 2012)
Twin Twisters: Oooh Girl (2011)
Urine: Gropple Spring (2011)
Ta Gueule: Basketball Diarrhée (2011)
The Decline: Always Run (2011)
Boys On Heels: Bitch (2011)
Rikkha: Chick Rabbits (2011)
Palavas Surfers: My Space (2010)
Ronny & Clyde: Tom Waits Tribute (2011)
Van Morrisson: Shakin' All Over/ Gloria (1993)
Charles Mingus: A Foggy Day (1956)
Charles Mingus: Mood Indigo (1959)
Jean My Truong: 'Round Midnight (2011)

lundi 5 décembre 2011

Bob Wills (5)

"Prosperity special"

Les Texas Playboys travaillent dur, six jours par semaine, deux soirs dans le même ballroom à Tulsa et quatre autres soirées au gré des engagements, se farcissant plusieurs centaines de miles pour rallier les lieux de concert. Malgré ce rythme frénétique l'entente est excellente entre les musiciens malgré le caractère difficile de Bob dû à son penchant pour la bibine car, outre l'aspect financier, le public est une très bonne source de motivation. Bob Wills en tant que patron et chef d'orchestre arrive à maintenir l'émulation et la cohésion en variant les prises de solo durant les morceaux.

Vers la fin des années 30 ils sont le big-band (d'après le chef du jazz sur France musique, à partir de onze musiciens on dit big-band) le plus connu et le plus populaire de tout le Sud-ouest. Bob achète une grande propriété à Tulsa pour y loger toute sa famille, aménage un local pour que le groupe puisse y répéter. La maison surnommée "Big House" permet même aux familles des musiciens d'y loger quand ceux-ci sont en répétitions.

Il n'y aura pas d'enregistrement en 1939 mais, à posteriori, cela s'avèrera bénéfique car la session d'avril 1940 restera comme étant l'une des meilleures de la carrière de Bob Wills.

Un des premiers morceaux qu'il avait enregistré,"Spanish Two-Step" plaisait tellement à Art Satherley que celui-ci lui demanda, lors de la session de 1938, de jouer un morceau dans la même veine. Bob joua le morceau à l'envers et ça donna "San Antonio Rose" que malheureusement Wills oublia de déposer au copyright. Ce morceau dépassa en popularité la sphère western-swing et un certain Irving Berlin (le compositeur de l'hymne officiel américain, Israël Baline de son vrai nom d'immigré juif russe) émit le souhait de publier le morceau à New-York.

Lors de cette session de 1940, dix-huit musiciens (record pour les Texas Playboys) enregistrèrent "New San Antonio Rose" pour que Wills puisse déposer le copyright et donc pouvoir vendre le morceau à d'autres interprètes. L'original sera l'un des grand "tubes" des Playboys qui gravent également "Corrine, Corrina" avec Bob Wills au chant, "Big Beaver" que Wills avait entendu fredonner par un esclave noir dans les champs de coton."New San Antonio Rose" sera classé dans les charts pop, grimpant jusqu'à la onzième place, battu par Bing Crosby qui en fit une reprise.

Durant l'été 1940, c'est le cinéma qui fait apparaître les Texas Playboys sur grand écran par l'entremise de Tex Ritter, autre countryman célèbre de cette décennie qui vient de s'achever, qui réalise le film "Take Me Back To Oklahoma".
le groupe est à présent visible par de nombreux fans qui, jusqu'à présent, ont du se contenter de photos et de disques.

Néanmoins, les studios imposent un line-up réduit, Bob Wills apparaissant aux côtés de Johnny Lee (son frère), Leon McAuliffe, Eldon Shamblin et Wayne Johnson. C'est l'occasion des premiers accrocs dans l'union sacrée entre les membres des Playboys, ceux laissés de côté laissent poindre rancoeurs et jalousies aussi bien artistiques que financières.

La présence scénique de Bob Wills est assez limitée du point de vue strictement cinématographique, ses talents d'acteur également. Mais le business étant ce qu'il est, il apparaîtra dans une flopée d'autres films, des westerns bien sur: "Go West Young Ladies" avec Glenn Ford (et les Texas Playboys au complet pour une fois). Durant la seule année 1942 "A Tornado In The Saddle", "The Lone Prairie", "Silver City Raiders", "The Vigilante's Ride", "The Last Horseman" et quelques autres sont tournés et projetés en salle, consolidant l'image du Bob Wills "western" alors que sa musique en est finalement assez éloignée de par ses arrangements swing "jazzy dixieland blues" ainsi que par la composition de son orchestre (cuivres, batterie); Bob Wills est plus swing que western malgré le costume, portant Stetson, chemises à franges et bottes de cow-boy.


samedi 3 décembre 2011

Emission du 3 Décembre

Hank Williams: Honky Tonkin' (1947)
The Blue: Blow On The White Line (2011)
Palavas Surfers: J'irai surfer sur vos tombes (2010)
Massey Ferguson Memorial: Keep a-Goin' (2010)
Urine: Life Is A Fairy Tale (2011)
Stuck In The Sound: Brother (2011)
Oh! Tiger Mountain: 1995 (2011)
The Dukes: The Stooge (2011)
Papa Legba: Lazy bones Blues (2011)
Jeanne Added: Little Red Corvette (2011)
Wooden Wand: Scorpian Glow (2011)
Leon McAuliffe: Panhandle Rag (1949)
Cliffie Stone: Peepin' Through The Keyhole (1948)
Merle Travis: Sixteen Tons (1947)
Jimmie Widener: Shuffle Town (1947)
Jimmy Wyble: No More Blues (1947)
Buck Roberts: Big Beaver (1947)
Luke Wills & his Rythm Busters: Shut Up And Drink Your Beer (1947)
Johnny Lee Wills: Milk Cow Blues (1947)

lundi 28 novembre 2011

Bob Wills (4)

"Texas Playboy Rag"

Wills et Brown, malgré leur séparation, resteront en estime et amitié mutuelle, le campagnard préférant la sécurité de l"emploi car la Dépression avait également ruiné son père et c'est Bob qui assurait les rentrées d'argent pour toute la famille, soit les parents et neuf enfants.

Mais si d'un côté O'Daniel est prêt à aider la famille en offrant un toit et un emploi à John Wills, Jim Bob va provoquer la rupture en manquant des shows pour cause d'ébriété, ce qui amènera son patron à le virer en aout 1939. La majeure partie des membres du groupe vont suivre Bob Wills qui rebondit aussi sec en trouvant un autre contrat à Waco, un show radio sur WACO (ça ne s'invente pas!) dont le sponsor est Jones Fine Bread.

Le groupe s'appelle les Playboys et se compose de Tommy Duncan au chant, Kermit Whalin à la basse et steel-guitar, Johnnie Lee Wills (le petit frère) au banjo et June Whalin à la guitare rythmique. Mais l'acharnement de O'Daniel à vouloir la perte de Bob Wills couplée au fait que leur nouveau sponsor les annonçaient comme "les anciens Light Crust Doughboys" provoquent leur départ pour Oklahoma City fin 1933. Début 1934 ils jouent sur WKY et s'appellent désormais "Bob Wills & The Texas Playboys".

O'Daniel récidive dans son dessein de nuire et, fort de sa puissance commerciale du genre "je sponsorise un show sur votre radio si Bob Wills ne joue pas", force WKY à virer les Playboys, obligés d'émigrer à Tulsa où, par chance et avec un peu de bagout et de culot, ils parviennent à obtenir 1 heure de show quotidien sur KVOQ répartie en 2 demi-heures.

Avec six soirées sur sept de dance-parties, les finances redeviennent saines malgré un dernier essai de Will Lee O'Daniel qui mettra ensuite un terme à ses activités dans le show-business pour se consacrer à la politique. Ses idées franchement réactionnaires, racistes et ségrégationnistes ne l'empêcheront nullement de se faire élire gouverneur du Texas en 1939, devenant de facto sénateur.

Bob Wills signe alors un contrat courant sur 24 années (!!!) de passages à la radio, permettant ainsi à ses frères de le remplacer lors de ses déplacements en tournée. Il fait encore plus fort, se révélant négociateur et publiciste hors-pair en négociant directement avec Red Star Milling Company (encore de la farine) un contrat exclusif de publicité lui permettant de revendre des annonces à la radio, chose complètement inédite à l'époque et qui va renforcer la puissance commerciale des stations radios. Ce contrat lui fait gagner 12000$ par année et des royalties sur chaque sac de farine vendu, permettant à la compagnie de se hisser au niveau des plus grandes.

En septembre 1935 le groupe dont seuls Duncan, J. L. Wills, Everett Stoner et Son Lansford (cousin de Bob) faisaient partie lors de leurs "déménagements" successifs s'enrichit avec le retour de Herman Arnspiger, Jesse Ashlock et Sleepy Johnson ainsi que l'incorporation d'un jeune steel-guitariste nommé Leon McAuliffe, du pianiste de jazz Alton Stricklin et du saxophoniste Robert "Zeb" McNally.

Une session d'enregistrement pour Brunswick à Dallas leur permet de mettre en boite 9 morceaux en deux jours dont "Get With it", "I Ain't Got Nobody" (déjà gravé par Emmett Miller et quelques autres dans les années 20, Miller étant l'influence majeure du chanteur Tommy Duncan), "Spanish Two-Step" composé en 1927 et "Oklahoma Rag" non crédité a Bob Wills car il oublie de faire enregistrer le copyright, lui qui par cette chanson remercie l'Etat qui lui a permis de se renflouer financièrement et artistiquement.

A cette occasion, Wills innove une fois de plus sur le plan musical en embauchant un batteur, William Eschol "Smokey" Dacus, bien que la batterie soit un instrument très rarement utilisé par les western-swing bands et qui restera non grata dans la country même après les années 40. Il veut surtout incorporer une note "jazzy" dans sa musique déjà fortement influencée par le style Dixieland grâce aux cuivres, ce qui va causer des frictions avec Art Satherley, le producteur de la Brunswick pour la session, qui trouve que les arrangements de Wills sont très éloignés de l'idée qu'il se fait de la country-music.

Déjouant les pronostics de Satherley, les ventes de disques seront excellentes et Brunswick programme une autre session d'enregistrement un an plus tard à Chicago, session pendant laquelle seront mis en boite 31 morceaux avec un line-up légèrement modifié, Lansford étant remplacé par Joe Ferguson et Art Haines (trombone et violon) par le saxophoniste de jazz Ray De Geer. On peut d'ailleurs reconnaître certains classiques jazz enregistrés lors de cette session: "Basin' Street Blues", "Darktown Strutters Ball", "Red Hot Gal of Mine";

De plus, fort de son succès en terme de ventes, Bob Wills impose à Satherley d'enregistrer l'instrumental écrit par Leon McAuliffe "Steel Guitar Rag" adapté d'un blues de Sylvester Weaver en 1925 et qui deviendra un classique de la steel-guitar. De fait, à raison d'une session d'enregistrements par an, la pléthore de titres gravés permettent de fournir suffisamment de matériau pour contenter la maison de disques au niveau des galettes à éditer.

En 1938, Brunswick tombe dans l'escarcelle de Columbia Records. Lors de l'annuelle session seront enregistrés des morceaux plus en accord avec l'idée qu'on se fait du Western-swing, moins jazzy, plus orienté fiddle-tunes (violon). Quelques titres deviendront des morceaux de bravoure fréquemment demandés par le public même des decennies plus tard: "San Antonio Rose (un "Spanish Two-Step" retravaillé) qui aura un énorme succès en terme de vente de disques, "Beaumont Rag", Whoa Baby" (avec Leon McAuliffe au chant) ou encore "Twinkle Twinkle Little Star".

vendredi 25 novembre 2011

Emission du 26 Novembre

Cette émission n'a pas été diffusée car lors du Supplément Week-End en direct du Toulouse Game Show, nous avons pu interviewer Monsieur
Ernie Hudson (Ghostbusters, Oz, Law & Order etc...).
Interview et émission complète disponible sur le podcast de Supplément Week-End.

Hank Williams
: Honky Tonkin' (1947)
Mathis Haug: 5mn Conspiracy (2011)
Oh! Tiger Mountain: 1995 (2011)
Zero: Queen of Pain (2011)
The Blue: Blow on the White Line (2011)
Palavas Surfers: J'irai surfer sur vos tombes (2010)
Massey Ferguson Memorial: Keep a-Goin' (2010)
Urine: Life is a Fairy Tale (2011)
Jeanne Added: Little Red Corvette (2011)
Wooden Wand: Scorpian Glow (2011)
The Pack a. d.: 8 (2011)
Vintage Trouble: Nancy Lee (2011)
Bob Wills: Steel Guitar Rag (1941)
Leon McAuliffe: Panhandle Rag (1949)
Cliffie Stone: Peepin' Through the Keyhole (1948)
Merle Travis: Sixteen Tons (1947)
Jimmie Widener: Shuffle Town (1947)
Jimmy Wyble: No More Blues (1947)
Buck Roberts: Big Beaver (1947)
Luke Wills: Shut Up and Drink Your Beer (1947)
Johnny Lee Wills: Milk Cow Blues (1941)

lundi 21 novembre 2011

Bob Wills (3)

"Never No More Hard Times Blues"

1929 est une année restée gravée dans la mémoire de tous ceux qui ont eu à souffrir des séquelles du Krach boursier de Wall Street puis de la Grande Dépression, aggravée dans certains Etats par des conditions climatiques extrêmes qui poussèrent des centaines de milliers de personnes à émigrer plus à l'Ouest.

Jim Rob arrive à Fort Worth, vivote tant qu'il peut, travaillant dans des medicine-shows ou pour la radio WKAP. C'est d'ailleurs dans un de ces spectacles itinérants qu'il transforme son nom en Jim Bob car ses premiers prénoms sont déjà utilisés dans un show concurrent.

Une rencontre musicale cruciale a lieu à cette époque quand le guitariste Herman Arnspiger lui trouve une place dans un medicine-show. Ils joueront ensemble pour d'autres stations de radio, ce qui leur permet d'enregistrer leur premier disque à Dallas, Texas en novembre 1929 pour Brunswick Records où ils graveront "Gulf Coast Blues" de Bessie Smith ainsi qu'une composition familiale "Wills Breakdown" mais l'aventure manque de tourner court quand, écoeuré par la difficulté de trouver du travail, fauché, Jim Bob se décide à retourner près de sa famille dans l'ouest du Texas.

Une carrière tient des fois à un petit coup de pouce de Dame Chance et c'est ce qui arrive quand Herman lui trouve alors une audition dans une station de radio afin de remplacer un violoniste défaillant; l'essai est concluant et Jim Bob est embauché pour 15$ par semaine par le sponsor de l'émission, la Arlington Chicken Hatchery.

En plus de ce show radio, Jim Bob anime des house-parties, l'équivalent urbain des ranches-parties, et c'est à l'occasion d'une soirée qu'il va rencontrer celui qui va devenir avec lui l'un des pères fondateurs du western swing et de la country "moderne". Milton Brown, chanteur, accompagné de son jeune frère Derwood, guitariste, encore lycéen à ce moment-là, va tout d'abord provoquer la méfiance de Wills, campagnard bon teint.

Mais musicalement, la mayonnaise va prendre et Jim Bob accepte les frangins comme membres du groupe qui anime ces "parties". Son bagage musical s'enrichit énormément, poussé par le besoin d'élargir, d'augmenter son répertoire afin de pouvoir répondre aux demandes variées des participants de ces dance-parties. Vers la fin des années 1935, le répertoire de Milton Brown & His Musical Brownies était d'environ 5000 morceaux dans tous les styles, allant de la valse au blues, du Dixieland à la musique mexicaine, bref, un juke-box vivant.

Si la majeure partie de l'argent était gagné dans ces soirées, la radio était tout de même nécessaire pour se faire un peu de publicité personnelle, le quart d'heure ou la demi-heure quotidienne étant elle-même sponsorisée par une marque, tranches horaires dans lesquelles se succédaient musiciens, comiques ou acteurs racontant des histoires ou lisant des extraits de romans. les orchestres changeaient de nom selon le sponsor, Jim Bob et se collègues joueront successivement sous le nom des Alladin Laddies du nom de la compagnie de lampes et ampoules électriques Alladin puis des Light Crust Doughboys pour la farine Light Crust.

Le groupe s'agrandit avec l'incorporation de Clifton "Sleepy" Johnson au banjo ténor et de Jesse Ashlock au violon. L'argent commence à rentrer et Bob Wills propose à Will Lee O'Daniel, président de la Burrus Mill Elevator Company de payer un salaire fixe aux membres du groupe en échange duquel, en plus de leur show radio sur KFJZ à 7 heures du matin, ils travailleraient également à la minoterie. O'Daniel, au vu du succès et des rentrées commerciales générées par le show les augmentent à 15$ la semaine, leur achète une voiture dernier cri et toutes options pour parcourir la campagne et faire la promotion de la farine Light Crust (ce mode de vente et de promotion, originellement dérivé des medicine-shows était la seule façon d'aller trouver les clients potentiels chez eux en des temps ou certains coins reculés ne voyaient pas passer grand monde); et dire que le nom du groupe était au départ une boutade de Bob Wills, doughboy signifiant péjorativement mitron.

En 1932 ils enregistrent 2 titres pour Victor: "Nancy Jane" et "Sunbonnet Sue" sous le nom des Fort Worth Doughboys. Leur show radio passe en prime-time sur une radio plus importante, WBAP,qui couvrait tout le sud-ouest du Texas, et qui les propulsent groupe numéro 1 de la région. Tout a l'air de rouler mais des dissensions vont provoquer la cassure entre Bob Wills et Milton Brown.

Si O'Daniel les contrôle de plus en plus, s'invitant lors de leurs émissions pour y participer en écrivant des poèmes et des chansons, faisant construire un studio de répétition dans l'usine, les augmentant à raison de 25$ par semaine, il exige aussi qu'ils laissent tomber les dance-parties du soir.

Brown, sachant qu'il pouvait gagner 40$ par soirée dans ces "parties" quitte le groupe en septembre 1932. Les contraintes imposées par O'Daniel n'empêchait nullement Bob Wills de travailler le soir mais le succès et la popularité grandissante rendait la tâche un peu plus compliquée pour animer ces soirées en douce.

Milton Brown forme les Musical Brownies et son line-up composé de 2 violons, de la steel-guitar amplifiée de Bob Dunn (l'une des premières du genre), du banjo et de la contrebasse ajouté à l'expérience acquise vont poser les bases de ce qu'on appellera bientôt le Western-Swing. Brown enregistrera un nombre important de titres, en grande majorité pour Decca, avant de connaître une fin prématurée dans un accident de voiture fatal en 1936.

samedi 19 novembre 2011

Emission du 19 Novembre

Hank Williams: Mind Your Own Business (1949)
Urine: What Would You Do If You Didn't Have Anymore Tea (2011)
The Decline: Let's Get Drunk (2011)
Izia: Baby (2011)
Zero: Speedball (2011)
Daniel Darc: Ana (2011)
Oh! Tiger Mountain: Courtship Matters (2011)
Mathis Haug: Playing My Dues (2011)
David Lynch: So Glad (2011)
James Chance & les Contortions: Oz (2011)
Noel Gallagher: The Death Of You And Me (2011)
The Pack a.d.:Haunt You (2011)
Them: Little Girl (2011)
Van Morrisson: Moondance (1970)
Van Morrisson: St James Infirmary (2003)

lundi 14 novembre 2011

Bob Wills (2)

"Oozlin' Daddy Blues"

Jim Rob n'a que dix ans lorsque à l'occasion d'une soirée dansante, étant arrivé le premier sur place avec les instruments, il se trouve obligé de remplacer son père absent et acquiert la confiance et l'enthousiasme du public au fur et à mesure du "récital", devenant la star du show même quand son père, complètement saoul, arrive enfin sur scène pour assurer le spectacle. L'alcoolisme de John Wills n'empêchait nullement celui-ci d'être reconnu et très demandé dans cette partie du Texas, le bouche-à-oreille amenant aux "ranch-dances" du public venu d'assez loin.

Jim Rob se familiarise musicalement avec l'assemblage du violon jouant la mélodie et la guitare, la mandoline et le piano assurant la partie rythmique entraînante, trame de base qui sera sa marque de fabrique tout au long de sa carrière.

Mais cette vie rurale ne mène pas bien loin; il décide de s'émanciper et part vers l'Est dans un train de marchandises sans prévenir sa famille. Il va ainsi sillonner tout le Texas, expérimentant la vie de durs labeurs, les contremaîtres sadiques et bornés qui traitent les journaliers (noirs ou blancs) comme du bétail, rencontrant toutefois de temps à autre des hommes de meilleure nature.

Ces années-là le transformeront en jeune rebelle, jouant aux cartes, pariant et buvant plus que de raison, une habitude qui se muera en vice. L'alcool le suivra jusqu'à sa mort. Mais le mal du pays et l'éloignement le font rentrer épisodiquement dans le foyer familial, lui qui, même à des centaines de miles de chez lui, envoie régulièrement de l'argent pour fournir sa quote-part aux besoins de la famille Wills.

Au mitan des années 20, Jim Rob rencontre Edna Posey. Le mariage a lieu à Canadian, Texas en Août 1926. Le couple s'installe quelques temps chez la tribu Wills puis déménage pour filer un coup de main à un cousin possédant du bétail avant de retourner sous le toit familial jusqu'en 1927. Mais la vie dure de la campagne va le pousser à envisager une autre carrière, si possible dans la musique car les travaux manuels risquaient de lui abîmer les mains, outils indispensables pour pratiquer le violon ou la mandoline.

Jim Rob part pour Amarillo, Texas, trouve un travail comme vendeur d'assurances puis apprend le métier de coiffeur, un emploi stable la journée pour garantir un salaire qui ne l'empêche pas d'animer des soirées quand le couple s'installe à Roy, Nouveau-Mexique où il forme un orchestre composé pour partie de musiciens mexicains afin de pouvoir répondre aux goûts musicaux des autochtones, plus habitués aux sonorités et compositions à dominante tejano, ranchera et autres corridos.

C'est la formation typique de Tejano Conjunto où l'accordéon est mis en avant, instrument ramené par les immigrants d'Europe centrale ou d'Allemagne, le pays où est né cet instrument seulement quelques décennies plus tôt. La guitare, le bajo sexto 'basse 12 cordes) et le tambour sont les autres instruments de cette formation typique en trio ou quatuor qui s'américanise en s'appelant tex-mex.
Une de ses premières compositions sera d'ailleurs "Spanish Two-Step" qu'il retravaillera pour aboutir plus tard au tube "San Antonio Rose".

Les deux emplois cumulés lui permettent de repartir vivre au Texas près de sa famille et c'est à Turkey, Texas que naît la première fille de Wills.
Tout se passe alors pour le mieux, coiffeur le jour et musicien la nuit. il participe à des concours de violonistes, devant à plus d'une occasion défier son père lors des finales. Un seul musicien est alors au-dessus du lot, A. C. "Eck" Robertson que papa Wills arrive quand même de temps en temps à battre en finale de concours.

Mais un soir, Jim Rob se fait embarquer et jeter en prison alors qu'il est complètement saoul. Dégoûté par tant d'ingratitude (???) alors qu'il faisait la fierté des habitants, il quitte la ville pour toujours. On érigera quand même bien plus tard une statue à son effigie.

lundi 7 novembre 2011

Bob Wills (1)

Le XXème siècle a vu passer de nombreux artistes reconnus et admirés de leur vivant, de moins nombreux encore présents dans les mémoires, les oreilles, les juke-box (du moins si ça existe encore!), les K7 ou les I-Pod, mais rares sont ceux dont on peut dire qu'ils ont, mine de rien, révolutionné la musique.
C'est l'apanage des grands comme Armstrong, Elvis, les Beatles et de quelques autres dont Bob Wills fait partie.

"You're from Texas"

En 1845, l'arrière-grand-père de James Robert Wills, lui-même descendant d'immigrants anglais installés dans le Tennessee, pose ses baluchons dans l'est du Texas. C'est là que John Wills rencontre Emmaline Foley, ses ancêtres anglais et irlandais ayant également posé leurs valises au Texas.

Et comme en ces temps reculés la contraception n'est même pas une vue de l'esprit, ils auront dix enfants, l'aîné portant les mêmes prénoms que son grand-père James Robert, assez doué déjà violon en mains.

Jim Rob naît le 6 mars 1905 à Kosse, Limestone County, Texas. Après lui, Ruby, Eloïse et Johnny Lee respireront leur première bouffée d'air texan avant que Saladin, demi-frère de John, ne les persuade de s'installer ailleurs, plus à l'ouest, à Memphis, Texas. Un voyage de 800 kilomètres qu'ils accomplissent en deux mois vers la fin de l'année 1913.


Pour gagner un peu d'argent durant le trajet, ils travaillent dans les champs de coton en tant que journaliers et John (atavisme familial) anime des soirées dansantes (barn-dances ou ranch-dances) avec son violon, accompagné à la mandoline par Jim Rob qui profite de la situation pour se familiariser avec la musique noire, côtoyant les afros-américains dans les champs, s'imprégnant de leur feeling musical(j'aurais pu écrire nègre mais de nos jours ce n'est pas politiquement correct alors qu'à l'époque ce n'était pas du tout péjoratif,quoique quand même un peu).


Les airs traditionnels joués par son père (fiddle tunes) étaient d'origine européenne (français, irlandais, écossais) et Jim Rob mélangera plus tard le folk-blues, les chants entonnés durant le ramassage du coton ainsi que le jazz.
Il faut signaler que l'image d'Epinal du noir chantant pendant son dur labeur n'était pas une généralité.

La famille Wills s'installe aux alentours proches de Memphis, Texas; le père est métayer et les déménagements sont assez fréquents, le métayer étant une sorte de contremaître travaillant pour un propriétaire terrien, organisant le travail, les récoltes et l'élevage.

Jim Rob adopte un style de vie propre à son environnement, aidant au travail à la ferme, se familiarise avec la monte de toutes sortes d'animaux (bon, quand même pas les volailles! je vous vois venir!) et participe du coup à quelques rodéos locaux. A cette époque, l'école n'était pas une priorité pour les parents qui préféraient que leurs enfants travaillent pour faire bouillir un peu plus la marmite.

Et donc, après une bonne journée de travail, John accompagné de Jim Rob à la mandoline ou à la guitare et de ses filles Ruby et Eloïse au piano anime des soirées dansantes; Jim Rob ne ressent d'ailleurs aucune envie de pratiquer l'instrument de son père bien qu'à l'occasion il démontre une certaine aisance à en jouer.

vendredi 4 novembre 2011

Emission du 5 Novembre

Hank Williams: Hey good lookin' (1951)
Daniel Darc: C'était mieux avant (7 nov 2011)
Marianne Dissard: Fondre (2011)
The Sunmakers: Un twist cette nuit et demain je t'oublie (2011)
The Slit Plasters: Fatal tio (2011)
The Kitchenmen: Thru with you (2011)
Zëro: Hackin' around ((7 nov 2011)
Pink Elephants: Dutch flowers (2011)
Mathis Haug: The wind blew strong (2011)
Oh! Tiger Mountain: Calling S.O. (2011)
Band of Skulls: The devil takes care of his own (2011)
Lisa Hannigan: Knots (2011)
Powersolo: Satisfy the man (2011)
Bob Wills & his Texas Playboys: Steel guitar rag (1936)
Bob Wills & his Texas Playboys: Get with it (1935)
Milton Brown & his Musical Brownies: Darktown strutters ball (1935)
Bob Wills & his Texas Playboys: I ain't got nobody (1935)
Emmett Miller: I ain't got nobody (1928)
Emmett Miller: The blues singer from Alabam' (1929)
Emmett Miller: Anytime (1929)

dimanche 30 octobre 2011

Drive

Drive - James Sallis - Rivages/Noir

Le Chauffeur est cascadeur. Le jour.

Le Chauffeur est chauffeur la nuit.

Pas pour conduire des abrutis pleins de pognon en boite ou à l'hôtel, voire chez leur maîtresse mais pour transporter des braqueurs vite fait bien fait loin de l'endroit où a eu lieu le casse.

On ne connaît pas le nom du chauffeur, même si celui-ci veut le divulguer lors de sa rencontre avec Shannon, l'ex-cascadeur qui dirige des scènes de poursuites, de crash en voiture pour des films DTV, des séries de seconde zone: des séquences souvent charcutées au montage quand elles ne sont pas simplement supprimées.

Est-ce que ça vaut le coup de risquer sa vie au volant d'une bagnole quand on voit à peine le résultat à l'écran?
Rien à foutre tant que le pognon rentre et qu'on ne vit pas au-dessus de ses moyens et de ses envies.

Si le jour tout se passe bien, c'est parce que le Chauffeur est un as dans son domaine, peut-être le meilleur: "sûr que c'est le meilleur!" n'arrête pas de répéter Shannon qui est le père que le Chauffeur n'a peut-être jamais eu ou connu. Mais tout va partir en couille à la suite d'un braquage ou quelqu'un a doublé quelqu'un, mais pas en voiture.

"Drive" est un one-shot, comme "la mort aura tes yeux", écrit quelques années plus tôt. Sa trame est déconstruite, alternant passé et présent pour décrire l'action, les motivations et les événements qui ont amené les différents protagonistes à se comporter comme ils le font. Sallis glisse quelques références musicales et littéraires en citant d'illustres auteurs de romans noirs tels que Ed Mc Bain, Donald Westlake, Larry Block (Lawrence de son vrai prénom), George Pelecanos et quelques autres.


James Sallis est docteur en psychologie, écrivain reconnu. Sa biographie de Chester Himes "le plus grand écrivain afro-américain" est une somme et ses romans ayant pour "héros" Lew Griffin (6 en tout) ou John Turner (3) sont reconnus dans le monde du polar américain.

Sallis n'est pas qu'auteur de romans noirs, il écrit des poésies ("Death of Virgil", "Artaud") et est le traducteur américain de Raymond Queneau, le Queneau de "Zazie dans le métro".

"Drive" a été adapté au cinéma par Nicolas Winding Refn qui a su tirer l'essence principale du livre, épurant et simplifiant l'intrigue pour en faire un scénario béton quoique formaté pour le cinéma hollywoodien: romance surdéveloppée dans le film, unicité de lieu (Los Angeles) et scènes d'action qui dépotent.
Mais Winding Refn est un très bon et son "Drive" a certainement dû être adoubé par James Sallis.

En tout cas, le Chauffeur continue sa route, tranquille.
Une chose est sure, faut pas le chercher car son apparence inoffensive cache un vrai dur de dur.

vendredi 28 octobre 2011

Emission du 29 Octobre

Hank Williams: Honky tonk blues (1951)
Lords of Altamont: F.F.T.S. (2011)
Vintage Trouble: Gracefully (7 nov 2011)
James Chance & Les Contortions: The splurge (10 nov 2011)
Rival Sons: Gypsy heart (2011)
Mathis Haug: Birthday cake (2011)
Slit Plasters: Massacre (2011)
Kitchenmen: le jardin des délices (2011)
Zero: Cracker's ballroom (7 nov 2011)
Anna Aaron: Queen of sound (23 jan 2012)
Sunmakers: Un twist cette nuit et demain je t'oublie (2011)
Vince Taylor: There's a lot of twistin' going on (1961)
Gene Vincent: Blue jean bop (1956)
Collins Kids: Beetle bug bop (1956)
Alvadean Coker: We're gonna bop (1955)
Wanda Jackson: Honey bop (1958)
Ruth Brown: Smooth operator (1955)
Buddy Rich: Oop-bop-sha-bam (1946)

dimanche 23 octobre 2011

Moonlight Mile

Moonlight Mile - Dennis Lehane - Ed Rivages Thriller


On avait laissé la paire Gennaro- Kenzie en 1999, réconciliés malgré une 5ème aventure tumultueuse: "Prières pour la pluie".

Dennis Lehane s'est mis alors à écrire des one-shots très réussis tels que "Mystic River", "Shutter Island" ou "Un Pays à l'Aube", une pièce de théatre et des nouvelles dans "Coronado".

Douze ans ont passé (dans le livre comme dans la vraie vie) et le couple, de retour, est à présent rangé des affaires; Kenzie travaille pour une société de surveillance et Gennaro s'occupe de leur petite fille.

Mais le passé va ressurgir en la personne d'Amanda, cette petite fille de 4 ans à l'époque qui avait disparu et qui à la fin de "Gone, Baby, Gone" avait provoqué la séparation du couple et un certain bordel dans les services de police de Boston.

Le début de l'intrigue fait un peu copié-collé avec l'histoire initiale mais les embrouilles que va provoquer Kenzie (comme d'habitude!) pour retrouver Amanda Mc Cready vont remettre en question son point de vue sur la notion de bien et mal, aidé en cela par une Amanda devenue une adolescente très futée, supérieurement intelligente et apparemment remise du choc causé par les dégats de "Gone,Baby, Gone".

Lehane, comme à son habitude, nous plonge dans un maelstrom de sentiments, de situations tour à tour dramatiques, cocasses où l'on croise des trafiquants mexicains, un peu de mafia russe et toute une galerie des personnages hauts en couleurs, représentatifs des doutes qui minent l'ensemble ou presque de la société américaine.

Le parcours du couple au travers du livre peut laisser à penser que Lehane, poussé par, au choix, ses lecteurs, son éditeur, son envie de renouer avec les personnages qui ont construit sa notoriété, son savoir-faire, a écrit "Moonlight Mile" comme un chant du cygne qui lui permet de mettre un terme à leurs aventures (j'espère me tromper).

Et pour confirmer ce qui était développé dans l'article "La Musique de Dennis Lehane", il enfonce le clou avec les Stones (Rolling de leur prénom!) en titrant son livre du nom d'une chanson de l'album "Sticky Fingers", la dernière en l'occurence, mettant même le refrain comme phrase en exergue au début du livre.

Excellente cuvée bien sur mais avec Dennis Lehane on ne peut que s'attendre à cela.

vendredi 21 octobre 2011

Emission du 22 Octobre

Hank Williams: Cold cold heart (1951)
Lords of Altamont: Gettin' high (on my mystery plane) (2011)
The Roadkills: U.B.R. (14 nov. 2011)
Wild Flag: Endless talk (2011)
John & Betty: Dancing with my daughter (7 nov. 2011)
Wooden Wand: Winter in kentucky (2011)
Vintage Trouble: Blues hand me down (7 nov. 2011)
James Chance & les Contortions: Home is where the hatred is (10 nov. 2011)
Izia: Baby (14 nov. 2011)
Zero: Fast car (7 nov. 2011)
Jack of Heart: Baby bitch (21 nov. 2011)
Malted Milk: Soul of a woman (2011)
DYP: Down to hell (2011)
Alex & the Moonshiners: Whole lotta Rosie (2011)
Yann Lem: Ar korriganed blues (2011)
Mannish Boys: In the evening (2011)

vendredi 14 octobre 2011

Emission du 15 Octobre

Hank Williams: Lost highway (1949)
The Pack a. d.: Lights (2011)
Atlas Losing Grip: Logic (2011)
Powersolo: Hear my plea (2 nov 2011)
Obits: No fly list (2011)
Chris Bailey & H-Burns: So long dying cities (2011)
The Saints: Lost and found (1978)
The Saints: River deep mountain high (1977)
The Kitchenmen: Hey pretty girl (nov 2011)
The Sunmakers: Surboom chez John (2011)
Slit Plasters: Vaticanis volcano (2011)
Deep Street Soul: Look out watch out (2011)
The Excitements: Wait a minute (2011)
Malted Milk: Touch you (2011)
Barrence Whitfield & the Savages: Hold me close (2011)
Delta Saints: Pray on (2011)
Seasick Steve: Back in the doghouse (2011)
Yvonne Schmidt: Born under a bad sign (2011)
Susan Tedeschi: Back to the river (2008)
Bessie Smith: Empty bed blues (1928)

samedi 8 octobre 2011

Emission du 8 Octobre

Nitty Gritty Dirt Band: Honky tonk blues (1972)
Powered Wig Machine: Mullet man (2011)
Strange Boys: Omnia boa (2 nov. 2011)
Random Recipe: Something in my mind (début 2012)
The Chap:Courage & honesty (2011)
Lords of Altamont: Gettin high (in my mystery plane) (2011)
Delta Saints: Voodoo walk (13 oct. 2011)
Delta Saints:Callin' me home (13 oct. 2011)
Slim Cessna's Auto Club: The unballed ballad of the new folksinger (7 nov 2011)
Megafaun: Real slow (2011)
The Washing Machine Cie: Johnny's walk (2011)
Myciia: Your superstar (2011)
Subway: No way out (2011)
Bob Wills & his Texas Playboys: Steel guitar rag (1936)
Fort Worth Dough Boys: Sunbonnet Sue (1932)
Bob Wills & his Texas Playboys: Black rider (1938)
Bob Wills & his Texas Playboys: My confession (1942)
Bob Wills & his Texas Playboys: Milk cow blues (1946)
Bob Wills & his Texas Playboys: Hawaiian war chant (1946)

mardi 4 octobre 2011

Emission du 1er Octobre

Johnny Cash: I dreamed about mama last night (2001)
Fangs: Fangs city rockers (2011)
The Chap: I got flattered by a pig farmer (2011)
Big Sexy Noise: Trust the witch (2011)
Lords of Altamont: Turn me down (2011)
Slim Cessna's Auto Club: Do you know thee enemy (2011)
Megafaun: Kill the horns (2011)
Myciia: Dare to jump (2011)
Hanni El Khatib: You rascal you (2011)
Hyro Da Hero: Fuck you (2011)
The Sunmakers: Le twist des Sunmakers (2011)
Slit Plasters: On nous cache tout...(2011)
Tagada Jones: Zéro de conduite (2011)
Dick Annegarn: Don't think twice, it's allright (2011)
Delta Saints: Company of thieves (2011)
Art Pepper: Imagination (1957)
Miles Davis: Billy Boy (1958)

vendredi 23 septembre 2011

Emission du 24 Septembre

Hank Williams: My heart would know (1951)
Deschannel: The worst thing of all (5 oct. 2011)
Lords of Altamont: F.F.T.S.(2011)
The Chap: (I am) oozing emotion (2011)
Deus: Dark sets in (2011)
Hyro Da Hero: Sleeping giants (2011)
Transgunner: WTF is Chuck (oct. 2011)
Tagada Jones: Les nerfs à vif (26 sept. 2011)
Slit Plasters: 2'50" of a neanderthal truth (2011)
The Sunmakers: Le rail du jugement dernier (2011)
Hanni El Khatib: Loved one 26 sept; 2011)
Rival Sons: Burn down Los Angeles (2011)
Delta Saints: Pray on (13 oct. 2011)
Mathis Haug: Pickpocket (27 oct. 2011)
Barrence Whitfield & the Savages: Shot down (2011)
The Excitements: Love is here to stay (2011)
James Brown: Tell me what I did is wrong (1964)
Curtis Mayfield: We people who are darker than blue (1969)

jeudi 22 septembre 2011

Emission du 17 Septembre

Désolé pour le retard...

Hank Williams: Fly trouble (1947)
Lords of Altamont: Gettin' high (in my mystery plane)(2011)
Dum Dum Girls: Teardrops on my pillow (2011)
Lucas: New world (2011)
Oncle Strongle: Bagdad (7 oct. 2011)
Thomas Howard Memorial: A game with god (10 oct. 2011)
Pink Elephants: I'm going home (2011)
Mathis Haug: Birthday cake (27 oct; 2011)
Lou Lesage: Dirty looks (19 sept. 2011)
The Pack a.d.: Sirens (3 oct; 2011)
Constance: Tender fools (26 sept. 2011)
Sophie Barker: Say goodbye (3 oct. 2011)
The Excitements: Fat back (2011)
Barrence Whitfield & the Savages: Ramblin' Rose (2011)
Delta Saints: Steppin' (13 oct. 2011)
Malted Milk: Brand new thing (2011)

samedi 10 septembre 2011

Emission du 10 Septembre

Hank Williams: Everything's OK (1950)
Megafaun: Resurrection (26 sept. 2011)
The Pack a.d.: Cardinal rule (3 oct. 2011)
Chris Bailey & H-Burns: Hey you (12 sept. 2011)
Quadricolor: The wrong way (26 sept. 2011)
Huck: Mauvaise came (2011)
Slit Plasters: On nous cache tout ...(2011)
Girls: Die (12 sept. 2011)
Hanni El Khatib: Heartbreak hotel (26 sept. 2011)
The Delta Saints: A bird called Angola (13 oct. 2011)
Bjorn Berge: Blackwood(13 oct. 2011)
The Excitements: Wait a minute (2011)
Yvonne Schmidt: The right talk (2011)
Lucinda Williams: Happy woman blues (1980)
Lucinda Williams: Cold cold heart (2001)
George Smith: Blues stay away (1955)
Little Esther: Aged & mellow blues (1952)
Lulu Gainsbourg: le poinçonneur des lilas (2011)

samedi 3 septembre 2011

Emission du 3 Septembre

De retour après 3 semaines de vacances . Cette émission est plus une émission-test concernant le nouveau matériel installé dans le studio fraîchement rénové.
Mais qui dit rentrée dit nouveautés. Alors émission spéciale nouveautés!

The Pack a.d.: Lights (9 oct. 2011)
Chris Bailey & H-Burns: So long dying cities (12 sept. 2011)
Powered Wig Machine: Mullet man (2011)
Primus:Lee Van Cleef (2011)
Big Sexy Noise: Ballin' the Jack (2011)
Hanni El Khatib: Fuck it you win (26 sept. 2011)
Male Bonding: Can't dream (2011)
Mister Heavenly: Pineapple girl (2011)
Memory House: To the lighthouse (13 sept. 2011)
Ray Bartok: La-bas (30sept. 2011)
Slit Plasters: Fatal tio (2011)
Pink Elephants: Harp blues (13 sept. 2011)
Marianne Dissard: Fondre (12 sept. 2011)
Yvonne Schmidt: Born under a bad sign (2011)
the Excitements: Never let you go (19 sept. 2011)
The Delta Saints: Company of thieves (13 oct. 2011)
Mathis Haug: Playing my dues (27 oct. 2011)
Bjorn Berge: Woodstock (13 oct. 2011)

vendredi 5 août 2011

Emission du 6 août

Hank Williams: Pictures from life's other side (1951)
Hannj El Khatib: You rascal you (26 sept. 2011)
Gomez: I will take you there (2011)
The Slit Plasters: Pi yourod (2011)
Palace: Deux fesses (2011)
Tagada Jones: Zero de conduite (sept 2011)
Little Ballroom: Chienne à punk (2011)
Burning Heads; Rue Buffon (2011)
The Slit Plasters: On nous cache tout (2011)
Agent Side Grinder: The screams (2011)
Cabaret Voltaire: Nag nag nag (1978)
The Slit Plasters: Massacre (2011)
Rival Sons: Young love (2011)
Johnnie Ray: Texas tambourine (1957)
Bob Wills & his Texas Playboys: New Texas Playboy rag (1947)
T. Texas Tyler: Deck of cards (1948)
Tex Williams: Drop dead (1948)
Texas Wanderers: Sundown blues (1940)
Steve Ray Vaughn & Double Trouble: Texas flood (1983)
Buck Clayton: All the cats join in (1956)

vendredi 29 juillet 2011

Emission du 30 juillet

Hank Williams: The Funeral (1950)
Seasick Steve: Underneath a blue and cloudless sky (2011)
Hanni El Khatib: Loved one (2011)
The Holy Curse: No way out there (2011)
The King Blues: Does anybody care about us (2011)
Hyphen: Drunk monkey on my back (2011)
Blitzentrapper: The man who would speak true (2010)
Rival Sons: Gipsy heart (2011)
Taylor Hawkins & the Coattail Riders: It's over (2010)
The Band: I shall be released (1968)
Bob Dylan: I shall be free (1963)
Son of the Pioneers: Riders in the sky (1949)
Dick Dale & the Del-Tones: Riders in the sky (1963)
Johnny Ray: Cry '1951)
Bobby Lord: Everybody's rockin' but me (1956)
Howlin' Wolf: Cadillac daddy (1952)
George Smith: Telephone blues (1955)
Blind Boy Fuller: I want some of your pie (1939)
Leadbelly: Blind Lemon (1934)
Lonnie Johnson: Wake up with the blues in my fingers (1927)
Lonnie Johnson: Misty mornin' (1928)

samedi 23 juillet 2011

Emission du 23 juillet

Hank Williams: Dear John (1951)
Hanni El Khatib: Buid, Destroy, Rebuild (26 septembre 2011)
Dark Captain: Bell curve (2011)
Waters: For the One (9 septembre 2011)
The Night Marchers: Whose Lady R U? (2008)
David Franck Keller: New Orleans (2011)
Rival Sons: Burn down Los Angeles (2011)
Tweak Bird: The Future (2010)
Mammoth Volume: Seagull (1999)
Guns N' Roses: Street of Dreams (2008)
American Dog: Cat has got you by the tongue (2009)
Glenn Campbell: It's over (1967)
John Mellencamp: Gambling bar room blues (1997)
Jimmie Rodgers: Those Gambler's blues (1930)
Jimmie Rodgers: Gambling bar room blues (1932)
Louis Armstrong: St James Infirmary (1928)
Walter Page's Blue Devils: Blue Devil blues (1929)
Emmet Miller: St Louis blues (1928)

vendredi 8 juillet 2011

Emission du 9 Juillet

Nitty Gritty Dirt Band: Lost highway (1972)
Rival Sons: Get mine (2011)
The Vines: Weird animals (2011)
Hanni El Khatib: Heartbreak hotel (26 sept. 2011)
The Blood Arm: She's a guillotine (2011)
Gomez: Option (2011)
Shimmering Stars: Privilege (2011)
Bon Iver: Minnesota, wi (2011)
Seasick Steve: Party (2011)
Sally Ford & the Sound Outside: Against the law (2011)
Louis Mau: On dirait du Coltrane (2011)
Susan Tedeschi: Back to the river (2008)
Tony Joe White: Roosevelt and Ira Lee (1968)
Leadbelly: Backwater blues (1944)
Sonny Terry: Shake down (1944)
Ivory Joe Hunter: Mean woman blues (1947)
Ivory Joe Hunter: Wrong woman blues (1951)
Gerry Mulligan: Can't buy me love (1967)

vendredi 1 juillet 2011

Emission du 2 Juillet

Hank Williams: I can't help it (1951)
Miles Kane: Come closer (2011)
Fangz: Kisses (2011)
the King Blues: We are fucking angry (2011)
Pharaohs: Drift away (2011)
Megafaun: Kaufman's ballad (2009)
Rival Sons: Pressure and time (2011)
the Parlor Mob: The kids (2009)
the Flash Express: The message (?)
the Lovin' Spoonful: Jug band music (1966)
Seasick Steve: Whiskey ballad (2011)
Flying Burrito Bros: Man in the fog (1969)
the Byrds: Pretty Boy Floyd (1968)
Bill Monroe & Earl Scruggs: Bluegrass breakdown (1947)
Pete Seeger: Jesse James (?)
Tex Ritter: Billy the kid (1948)
Woody Guthrie: Pretty Boy Floyd (?)
Mississippi John Hurt: Stack O'Lee (1928)
Long Cleve Red: Original Stackolee (1927)
Archibald: Stack-A-Lee (1950)

vendredi 24 juin 2011

Emission du 25 Juin

Hank III: I'm a long gone daddy (2001)
The Obits: Beggin dogs (2011)
Seasick Steve: back in the doghouse (2011)
Kitty, Daisy & Lewis: You'll be sorry (2011)
So What The Sun: fuck you dinosaur (2011)
Magnifico: Zum zum (2010)
The King Blues: Headbutt (2011)
The Flash Express: Feel these blues
Mudhoney: I have to laugh (1998)
Paul Revere & the Raiders: The original handy man (1969)
The Standells: Mr nobody (1966)
the Swamp: The rules of engagement (2009)
Malted Milk: Touch you (2011)
DYP: Little wing (2011)
Johnny Winter: Nickel blues (1978)
Lucinda Williams: Malted milk blues (1978)
Rita Hayworth: The blue pacific blues (1953)
Memphis Minnie: killer diller blues (1946)
Anita O'Day: Lovesick blues (1950)
Big Mama Thornton: Little red rooster (1965)

vendredi 17 juin 2011

Emission du 18 Juin (sans appel!!)

Hank Williams: Long Gone Lonesome Blues (1950)
Arctic Monkeys: Who the Fuck Are the Arctic Monkeys, (2006)
American Dog: This Ain't the Summer of Love (2009)
The Obits: No Fly List '2011)
The King Blues: The Future Ain't What it Used to Be (2011)
Thurston Moore: Orchard Street (2011)
Miles Kane: Telepathy (2011)
Malted Milk: Soul of a Woman (2011)
The Kat: I'm The Kat (2011)
Jeff Lang: I Don't Like Him Being in Here (2010)
Jehro: All Along The Watchtower
Bob Dylan: Desolation row (1965)
Lynyrd Skynyrd: Southern Ways (2010)
John Fogerty: Creedence Song (2007)
Creedence Clearwater Revival: before You Accuse Me (1970)
Bo Diddley: Before You Accuse Me (1957)
Little Walter: Key to the Highway (1958)
Muddy Waters: Rollin' and Tumblin' (1950)
Muddy Waters: Rolling Stone (1949)

vendredi 10 juin 2011

Emission du 11 juin

Hank Williams: A House without Love (1949)
The King Blues: We are Fucking Angry (2011)
Openightmare: Spartacus (2011)
Zoe: Fat City (2011)
Thurston Moore: Benediction (2011)
Old Fashion Ladies: A Fool's Chance (2011)
Wonderbar: Wash your Mind (2011)
Rivals Sons: Pressure & Time (2011)
La Rotule 50's: Loosing Time (2010)
Johnny Winter: Johnny B Goode (1971)
Johnny Winter: Drinkin Blues (1977)
Cotton Blues: Blues Soldier (2011)
Bjorn Berge: Killin Floor (2009)
Wynonie Harris: All She Wants to Do is Rock (1949)
Ralph Willis: I'm gonna Rock (1949)
Pee Wee Hughes: Country Boy Blues (1949)
Lalo Guerrero: Marijuana Boogie (1949)
Dave Bartholomew: Mr Fool (1949)
Babs Gonzales: St Louis Blues (1949)

vendredi 3 juin 2011

Emission du 4 juin

Hank Williams: Lonesome whistle (1951)
Rivals Sons: Pressure and Time (2011)
Fu Manchu: Shake it loose (2007)
Rambling Wheels: the Deciders (2010)
Fangs: Automatic Rock'n'Roll (2011)
Caitlin Rose: Spare me (2010)
Wendy James: New Wave (2011)
Thurston Moore: Blood never lies (2011)
Megafaun: Carolina days (2011)
the Swamp: Vampire blues (2009)
The Pupils: We are the pupils (2011)
Les Soldes: Set the fire (2011)
La Rotule 50's: Lost in the highway (2010)
Jim Anderson & Red Scales: Hootenanny special
The Vectors: Downhill
The Obits: Spot the pikey (2011)
The Chords: Sh-boom (1954)
The Five Keys: Ling ting tong (1954)
The Marcels: Allright, okay, you win (1961)
Frank Zappa: cheap thrills (1968)
Frank Zappa: Willie the pimp (1969)