mercredi 29 septembre 2010

Cab Calloway (2)

Hi-De-Ho au Cotton Club

Duke Ellington et son orchestre sont "le" groupe du Cotton Club de Harlem à cette époque, jouissant d'une renommée et d'un statut qui leurs ouvrent les portes de Hollywood. Pendant l'été 1930 ils participent au tournage du film "Check and Doublecheck" dont les vedettes principales sont les comiques Amos'n'Andy.
De ce fait, les Missourians de Cab Calloway se retrouvent en attraction principale tous les soirs au Cotton Club, présentant un spectacle intitulé "Brown Sugar, Sweet and Refined", une revue mêlant vaudeville, burlesque ainsi que musique et danse. Les paroles et la musique sont l'oeuvre du célèbre duo de Tin Pan Alley, Ted Koehler et Harold Arlen. Et plus tard dans l'année, il s'avère qu'Ellington décroche de plus en plus de contrats extérieurs (peut-être pour se libérer de l'emprise de ses "patrons") ce qui permet à Cab de devenir l'attraction principale du Cotton Club. En 1931 l'orchestre devient le Cab Calloway Cotton Club Orchestra.

"Partout où j'allais, les gens me reconnaissaient. Et, Jésus!, je gagnais plein d'argent, plus que je n'aurais pu imaginer."

C'est l'année de son premier gros tube, resté dans les mémoires grâce au scat renvoyé au chanteur solo par les choeurs Hi-De-Hi-De-Hi-De-Ho de la chanson "Minnie the Moocher" composée d'après deux airs très populaires cette année-là: "Minnie the Mermaid" et "Willie the Weeper". Si le thème de "Minnie the Moocher" est la drogue, autre source de revenus non négligeable des employeurs de Calloway, ce fut l'un des hits majeurs de l'année 1931, à tel point que Calloway réutilisera la formule en 1932 avec "Minnie the Moocher's Wedding Day" et "You Gotta Hi-De-Ho", en 1935 avec "Keep that Hi-De-Ho in Your Soul", en 1936 avec "The Hi-De-Ho Miracle Man", en 1937 avec "Hi-De-Ho Romeo", "Mr Paganini' Swing for Minnie" en 1938 et "Hi-De-Ho Serenade" en 1939.
Jimmy Lunceford achèvera la bête en 1940 en enregistrant "Minnie the Moocher is Dead".
Cette chanson initiale restera Le morceau de Cab Calloway jusqu'à la fin de sa vie, retrouvant même le chemin des hit-parades à l'occasions de la sortie des films "Blues Brothers" de John Landis et "Cotton Club" de Francis Ford Coppola.
Durant près d'une décennie (le Cotton Club ferme ses portes en 1940) Cab Calloway sera l'un des plus grand performer sur scène grâce à son style exhubérant, ses libertés concernant le rythme et la mélodie, ses tenues de scène qui feront des émules dans la mouvance swing, jive et zazou, Kid Creole étant l'un des meilleurs exemples. De plus, ses musiciens, tous de premier ordre, furent plus que de simples faire-valoir, ce qui se vérifia par leur carrière en dehors de l'orchestre de Cab. Les saxophonistes ténors Chu Berry, Ben Webster et Walter "Foots" Thomas, les trompettistes Lammae Wright, Jonah Jones et Doc Cheatham, le guitariste Danny Barker, les batteurs Panama Francis et Cozy Cole furent quelques uns des plus connus à avoir usé leur fond de pantalon derrière leur pupitre au Cotton Club. Calloway engagera un trompettiste qu'il virera assez rapidement pour avoir osé jouer des "chinoiseries" mais qui allait s'illustrer un peu plus tard en provoquant une révolution dans ce qu'on appelait alors sous le terme générique "jazz", un certain Dizzie "Birks" Gillespie.

dimanche 26 septembre 2010

Dennis Lehane et la paire Gennaro-Kenzie (3)

Le cinéma et Dennis Lehane

Trois livres de l'auteur ont été portés à l'écran. Force est de constater que les réussites sont l'oeuvre de cinéastes confirmés, habités par le style polar qui leur a bien réussi par le passé, Eastwood ayant adapté un autre auteur de romans noirs remarquables avec "Créance de Sang" de Michael Connelly.
Pour ce qui est de la non-réussite, autant commencer par ce qui fait mal!
C'est le réalisateur novice Ben Affleck qui décroche la palme avec son adaptation de "Gone, Baby, Gone" dont il signe la réalisation et le scénario. Originaire de Boston, comme Lehane, Kenzie et Gennaro, son film arrive un peu à immerger le spectateur dans le mélange d'architectures, de quartiers, d'ambiances qui sont une partie forte de l'oeuvre de Lehane concernant la ville.
Son scénario est appauvri, simplifié (peut être considéra-t-il que le public américain ne serait pas capable de suivre tous les détails, les fioritures, les faux-semblants, la richesse de certains personnages secondaires) par rapport au livre. La grande erreur est certainement le rôle très secondaire, très suiviste d'Angela, en contradiction avec la femme-détective décrite dans les livres de Lehane et la modification radicale du personnage de Bubba réduit à un rôle de dealer en opposition complète avec ses opinions sur le sujet bien qu'il ne dédaigne pas se bourrer la gueule de temps en temps.
Quant à la direction d'acteurs, on sent que Ben Affleck a dû faire des compromis devant les anciens que sont Ed Harris et Morgan Freeman, ceux-ci jouant trop souvent en roue libre au contraire de la "jeune génération" incarnée par Casey Affleck et Michelle Monaghan et des seconds rôles.
Au total un film noir tout à fait regardable, en totale adéquation avec les canons hollywoodiens concernant la perméabilité du public, et là je suis très gentil. Ajoutons que Miramax a certainement mis son grain de sel dans le montage du film (Moi grand producteur! Toi réalisateur premier film!), ceci expliquant certainement la simplification excessive de l'intrigue originelle.
Les deux autres films concernant des romans de Lehane ne mettent pas en scène nos deux détectives privés.
Le premier est "Mystic River" édité par Rivages en France entre "Sacré" et "Gone, Baby, Gone", réalisé par Clint Eastwood.
Comme d'habitude (ou presque avec Clint) le respect de l'oeuvre est plus prononcé. Si la force émotionnelle contenue dans l'écriture se dilue un peu, ce n'est somme toute pas dommageable tant les acteurs choisis par le réalisateur se mettent au diapason des descriptions issues du livre. Quelques détails narratifs sont simplifiés sans qu'on y perde au change, évitant la surcharge de dialogues explicatifs qui auraient pu paraitre roboratifs à l'écran.
A l'arrivée un film qui a plu à beaucoup de monde et a été un succès d'estime sans pour autant avoir été un blockbuster.
Pour "Shutter Island", changement radical car si Scorsese peut paraître plus "grand réalisateur" qu'Eastwood, le sujet même du livre est plus dangereux, plus casse-gueule à porter à l'écran. Car Lehane parle de ce livre non pas comme d'un roman noir mais comme d'un "shocker", une histoire de fausses pistes débouchant sur un "twist" final complètement inattendu. Un Lehane qui, contrairement aux adaptations précédentes, s'investit plus dans ce film en tant que producteur exécutif, laissant néanmoins le soin à une scénariste de retravailler le matériau initial avec une certaine réussite en tout cas.
Le casting haut de gamme de Scorsese allié à un sens de l'image, du rythme inhérent à ce type d'histoire signe le succès de "Shutter Island", soutenu il est vrai par une promotion massive.
Un film qui permet à Leonardo di Caprio de confirmer qu'il peut aborder des rôles plus "mûrs" que ceux auxquels il était cantonné jusque là.
Nota: si dans le film il n'est pas fait allusion (ou si peu) à la ville de Boston, le roman situe cette île au large de Boston et la rencontre du personnage principal avec sa future épouse se passe dans cette ville.

samedi 25 septembre 2010

Emission du 25 septembre

Comme samedi dernier l'interview du pilote de rallye Germain Bonnefis a duré et a empiété sur la partie musicale la 2ème demi-heure est la même que samedi dernier

Ramblin Jimmie Dolan: Hot Rod Race
Brisa Roché: Stone Trade (USA 2010)
Plebe: Entraves (FR 2010)
the Elektrocution: Everything I touch I break (FR 29 nov 2010)
the Waterlillies: Song for Allison (FR Nîmes 2010)
the Shaking Heads: Don't wanna be like them (FR Toulouse 2010)
Cheesy Lane: In a Box (FR 2010)
Pokett: Like a Knife (FR 2010)
Kelley Stoltz: Fire Escape (USA 2010)
The Hundred in the Hands: Gold Blood (2010)
Bob Dylan: Froggie went a-courtin' (1992)
Pete Seeger: Froggie went a-courtin'
Pete Seeger: Blue Skies (I. Berlin) (1955)
Woody Guthrie: House of the rising sun
Billy Cheatwood: Cripple Creek (Earl Scruggs)
The Rockridge Brothers: Cripple Creek (SUE 2009)
Tommy Blake: Koolit (USA 1956)
Jimmy Johnson: How about my pretty Baby (USA 1956)
Andy Star: Rockin' Rollin' Stone (USA 1956)
Jimmy Swan: Country Cattin' (USA 1956)

mercredi 22 septembre 2010

Cab Calloway: 1ere partie

Entrée en matière

Le jour de Noël est le jour préféré des enfants. Mais nombreux sont ceux et celles qui ont dû, et doivent encore, bénir le 25 Décembre 1907, jour de naissance de Cabell Calloway, 3ème du nom après son père et son grand-père à Rochester dans l'état de New-York.
Son enfance se passe tranquillement à Baltimore, ses dons physiques naturels le voient envisager une carrière de basketteur professionnel après le collège dont il est le meilleur joueur. Calloway se met en tête de devenir chanteur et commence à fréquenter le Gaiety, un speakeasy jouxtant une maison de burlesque pour "faire ses gammes". Comme Chick Webb est son artiste préféré, il passe à la batterie et intègre un temps l'orchestre de 10 musiciens "Johnny Jones Arabian Tent Orchestra" à Baltimore, ensemble qui pratique le style New-Orleans Dixieland très en vogue à l'époque.
Après avoir réussi ses examens de fin de collège, Cab Calloway est engagé dans un quartet tournant dans une revue black nommée "Plantation Days". La tournée se produit à Chicago en septembre 1927, ville où Cab habite chez sa soeur Blanche, celle-ci lui ayant trouvé cet engagement dans la revue où elle-même est actrice.
Début 1928, Cab Calloway chante au Dreamland Cafe situé en face du Sunset Cafe où se produit Louis Armstrong dans l'orchestre de Carroll Dickerson. Au printemps il est chanteur principal et M.C. (master of ceremony) au Sunset où il travaillera avec Armstrong pendant six mois. C'est d'ailleurs Armstrong qui, deux ans plus tard, aidera Cab à décrocher son premier gros contrat à New-York et qui le guidera musicalement vers le chant scat qui fera sa renommée et sa marque de fabrique.

"Louis fut le premier à me libérer du carcan des paroles écrites pour essayer de scatter".

Après le départ d'Armstrong et Dickerson pour New-York, Calloway chante dans l'orchestre de Marion Hardy, les "Alabamians" toujours au Sunset Cafe où ils développent un show pendant lequel, aidés par des mégaphones (les micros étaient très rares à l'époque et très peu fiables en concert) ils captivent le public et font danser sans retenue grâce au jump'n'jive qui sera bientôt la norme avec le swing des big-bands.
Les Alabamians partent en tournée pendant trois mois pour atterrir à New-York au Savoy Ballroom pour un concert en novembre 1929, trois mois après le Krach boursier. C'est à cette occasion que Cab, comme évoqué plus haut, reste en ville pour intégrer la revue "Hot Chocolate" grâce à Louis Armstrong, revue qui tournera aussi en "province" jusqu'à ce que Calloway, de retour à New-York au printemps 1930, s'adjoigne les "Missourians" originaires de Kansas City et fortement influencés par le Bennie Moten's Band.
Les engagements se succèdent, d'abord au Savoy puis au Plantation Club de Lenox Avenue quand ils sont "persuadés" par des hommes de main de la mafia de jouer au Cotton Club:
"La mafia du Cotton Club racheta mon contrat et celui des Missourians assez facilement: "pure muscle"( en anglais)".

dimanche 19 septembre 2010

Dennis Lehane et la paire Gennaro-Kenzie (2)

Les histoires:




"Un Dernier Verre avant la Guerre" Rivages noir 380


Dans cette première aventure du duo Gennaro-Kenzie on fait la connaissance des protagonistes, de leur lieu de travail, un bureau installé dans le clocher d'une église .


La mission qui leur est confiée par deux sénateurs de l'état est de retrouver une femme de ménage noire qui aurait "emprunté" des documents relatifs à un discours très important visant à faire voter une nouvelle loi. Mais ces documents semblent intéresser d'autres personnes, à tel point qu'un tueur à gages essaiera de neutraliser Kenzie et la femme de ménage pour les récupérer L'histoire va dégénérer en guerre des gangs et laisser sur le carreau quelques dizaines de protagonistes.


Lehane développe également dans ce roman une double trame à propos de l'affrontement père-fils à travers la relation que Kenzie entretient avec son père mort (voir première partie) et la relation qui unit et sépare ses principaux adversaires.


le dénouement de l'histoire va aussi distendre les relations entre Kenzie et les forces de l'ordre, Devin étant l'exception qui confirme la règle pour les aventures à venir.



"Ténèbres, Prenez-moi la Main" Rivages noir 424


Après s'être "fait la main" avec son premier roman, Lehane passe à la vitesse supérieure. Appelés par une psychiatre pour surveiller et protéger son fils, les détectives vont plonger dans une affaire de tueur en série qui crucifie et démembre ses victimes (entre autres raffinements macabres), de vengeance ourdie depuis une prison, de vigilantes qui font justice de manière implacable.

Cette affaire permet à Lehane "d'éliminer" les obstacles entre Angie et Patrick pour leur permettre de se retrouver intimement et de démarrer leur relation de couple. L'auteur arrive à renouveler le genre polar sérial-killer grâce à une vision non manichéiste du bien et du mal, thème qui sera récurrent dans les ouvrages à suivre.


"Sacré" Rivages noir 466


La précédente aventure, très sombre, a laissé des traces physiques et psychologiques. Gennaro et Kenzie vont un peu "lever le pied" pour cette histoire plus légère, plus traditionnelle, à la lisière du roman d'espionnage.

Un milliardaire atteint d'une maladie incurable, à qui il ne reste que quelques mois à vivre, kidnappe nos deux héros pour s'attacher leurs services et retrouver sa fille disparue, seule légataire de son immense fortune après la mort de sa femme dans un accident de voiture (enfin pas exactement un accident!).

Mais si la piste d'une association qui pourrait très bien cacher les ramifications d'une secte ( les mécanismes décrits ressemblent à ceux d'une secte bien implantée aux Etats-Unis dont les ambassadeurs sont souvent acteurs à Hollywood) sert plus à Lehane, par la voix de ses protagonistes, à critiquer et à démonter les rouages de cette organisation, c'est la recherche en Floride de l'enquêteur ex-mentor de Kenzie chargé avant lui du même travail qui aidera nos personnages à dénouer l'écheveau de cette histoire où les cadavres ne manquent pas, où les victimes peuvent se transformer en coupables.

Plus "léger" que les précédents romans,"Sacré" nous fait remonter aux origines du roman noir de "privé" non sans abandonner l'humour sarcastique, un brin désabusé qui allège la noirceur des situations subies par nos détectives.



"Gone, Baby, Gone" rivages noir 557


S'il existe un sujet qui exerce sur le lecteur une empathie automatique, en particulier quand celui-ci est parent, c'est bien évidemment l'enfance abandonnée, maltraitée, meurtrie, assassinée. Tant que les victimes dans les polars sont des adultes, peu importe le nombre ou la manière, aussi crade, aussi horrible ou perverse soit-elle dont elles souffriront ou mourront, cela n'égalera jamais l'horreur ou la douleur ressentie face à la mort ou aux sévices infligés à un enfant.

Dans "Gone, Baby, Gone" une petite fille âgée de quatre ans disparait de chez elle comme d'ailleurs de nombreux enfants aux Etats-Unis chaque année. Après une solide enquête de police, Gennaro et Kenzie se voient confier l'enquête alors qu'à première vue tout a été fait, et même plus que d'habitude, pour essayer de retrouver la petite Amanda.

Leur réticence initiale due en partie à l'attitude très peu maternelle de la mère se transformera en intérêt quand la vie légèrement dissolue de celle-ci paraitra être une bonne piste pour remonter aux ravisseurs ayant demandé une rançon.

De fausses pistes les mèneront au coeur de cette Amérique "white-trash" pour un dénouement somme toute très saisissant et inattendu qui aura des conséquences sur leur association affective et professionnelle.



"Prières pour la Pluie" Rivages noir 612


C'est la dernière aventure parue du "couple" Gennaro-Kenzie" qui débute avec un Patrick Kenzie en solo, séquelle du dénouement de "Gone, Baby, Gone", alors que Angela Gennaro travaille dans une compagnie de sécurité aux personnes (garde du corps quoi!).

Quand Karen Nichols vient confier son problème à Kenzie à propos d'un harceleur sexuel récidiviste, Patrick ne se doute absolument pas qu'une journée de travail et d'intimidation active (avec l'aide de Bubba) ne suffira pas pour empêcher les ennuis de Karen, sa descente aux enfers conclue par un saut mortel du 26e étage en tenue d'Eve six mois plus tard.

Culpabilisé par un message téléphonique assez anodin laissé par Karen quelques mois avant son plongeon mais effacé par erreur, Kenzie va essayer d'en savoir plus, savoir ce qui peut transformer une jeune étudiante un peu nunuche sur le point de se marier en obsédée sexuelle se prostituant pour payer sa came juste avant le grand saut ans le vide.

Mais en fouillant, on tombe parfois sur des secrets de famille qui ravivent les plaies du passé et ça, Kenzie en connait un rayon. Il sollicitera néanmoins l'aide d'Angie pour cette ultime enquête à ce jour dont la conclusion ne satisfait moralement ni les héros ni le lecteur.


vendredi 17 septembre 2010

Emission du 18 septembre

Hank Williams Jr: Ain't Misbehavin' (1985)
The Annuals: Eyes in the Darkness (2010)
The Disciplines: Yours for the Taking (2010)
Hjaltalin: Sweet Impressions (2010)
Brisa Roché: Stone Trade (2010)
Lewis Moorman: When I start to Bleed (2010)
Street Sweeper Social Club: Mama said knock you out (2010)
Rage against the Machine: How I could just kill a Man (2000)
Bob Dylan: Froggie went a-courtin' (1992)
Pete Seeger: Froggie went a-courtin'
Pete Seeger: Blue Skies (1955)
Woody Guthrie: House of the rising Sun
Billy Cheatwood: Cripple Creek
Rockridge Brothers: Cripple Creek (2009)
Tommy Blake: Koolit (1956)
Jimmy Johnson: How about my pretty Baby (1956)
Andy Starr: Rockin'Rollin'Stone (1956)
Jimmy Swan: Country Cattin'

dimanche 12 septembre 2010

Dennis Lehane et la paire Gennaro-Kenzie (1/4)

L'auteur:


Dennis Lehane est Américain, né le 4 aout 1965 à Dorchester dans l'état du Massachussets.

Après des études à Boston, il continue son cursus universitaire en Floride où il survit entre petits boulots (serveur, livreur...) et travaille comme éducateur dans le milieu de l'enfance maltraitée, sujet fréquemment évoqué dans ses romans. Il écrit et réalise un film jamais sorti, faute de distributeur et à cause de la frilosité des producteurs. Lehane est aussi l'auteur d'un épisode de "The Wire" dans lequel il apparait dans un petit rôle.


Mais Dennis Lehane, auteur américain, est surtout connu pour les adaptations de ses livres "Mystic River", "Shutter Island" et "Gone,Baby,Gone" respectivement portés à l'écran par Clint Eastwood, Martin Scorsese et Ben Affleck dont c'est d'ailleurs la première réalisation.



Sa carrière démarre en 1994 avec "Un Dernier Verre avant la Guerre" paru en France chez Rivages noir (édition poche) mettant en scène une paire de détectives privés: Angela Gennaro et Patrick Kenzie. Quatre autres romans (également chez Rivages) narreront les aventures de ce duo: "Ténèbres, prenez moi la main" en 1996, "Sacré" en 1997, "Gone, Baby, Gone" en 1998 et "Prières pour la Pluie" en 1999. Il faut noter que la traduction française est très fidèle par rapport aux titres originaux.




Les protagonistes:




Angela Gennaro et Patrick Kenzie ont grandi ensemble dans le même quartier à Boston, jusqu'à franchir le pas pendant l'adolescence, une relation intime sans lendemain, du moins au début des aventures du duo car ce couple de travail deviendra couple tout court, traversera une séparation causée par une divergence majeure de point de vue éthique à la fin de "Gone,Baby,Gone" pour se rabibocher définitivement dans leur dernière aventure parue "Prières pour la Pluie".



La filiation d'Angela leur causera quelques désagréments mais leurs vaudra aussi quelques avantages (le grand-père d'Angie est le patron "à la retraite" de la Mafia New-Yorkaise et le père, tué lors d'un règlement de comptes, faisait également partie de la "famille"); Angie essaiera toujours néanmoins d'éviter de demander quoi que ce soit à son grand-père Don Patrizio.



Patrick Kenzie a un rapport nettement plus conflictuel avec son père, mort quelques mois avant le début du premier roman. Pompier émérite de Boston, Irlandais d'origine et donc grand buveur devant l'éternel, celui-ci est raconté avec haine par notre héros. Durant toute son enfance, c'est l'image de l'homme respecté et adulé par presque tous depuis ses actes héroïques lors des pires incendies, qui rentre saoul tous les soirs après la tournée des pubs et n'hésite jamais à imposer son point de vue alcoolisé par la force sur sa femme ou son fils. Le point d'orgue sera un fer à repasser brûlant appliqué sur la poitrine de Patrick pour lui faire ressentir la vraie douleur d'une brûlure, épisode dont il gardera une cicatrice indélébile autant physique que psychologique et une haine profonde, haine qui culminera dans la fin surprenante du deuxième roman "Ténèbres, prenez moi la Main".



Patrick est également en conflit avec le mari d'Angie ("...Phil est un connard..."), pote d'enfance du duo. Car même s'il mène une vie de célibataire endurci passant d'une aventure amoureuse à une autre, il n'arrive pas à comprendre qu'Angie puisse rester avec Phil alors que celui-ci la bat régulièrement, le trop-plein d'alcool aidant, et ce même après douze années de mariage. Ce qui étonne d'ailleurs au début quand on réalise qu'Angie pourrait assez facilement se défendre voire prendre le dessus physiquement. Mais, comme pour Patrick, le tourmenteur, malgré sa rédemption, trouvera une fin tragique dans "Ténèbres, prenez moi la Main" (spoiler).


A ce duo il faut ajouter les autres personnages récurrents.


Ruprecht "Bubba" Rogowski fait partie des potes d'enfance du duo . Il est craint par tout le monde: "Il mesure 1,90m pour 105kg d'adrénaline brute et de colère discordante. Et il tuerait quiconque me ferait un clin d'oeil torve" dans "un Dernier Verre avant la Guerre" p168.



Les organisations illégales avec lesquelles il fait ses affaires (Mafia, IRA, gangs...) s'en méfient car Bubba est une force de la nature doublé d'un artificier hors-pair. C'est l'ami le plus fidèle d'Angie et Patrick. Tout au long des cinq romans, il sera la force de frappe, l'armurerie, l'intermédiaire avec les truands mais aussi le compagnon de beuverie. "Ce Bubba. Hitler aurait pu gagner la guerre avec Bubba à ses côtés" dans "Un Dernier Verre..." p125.


D'autres personnages sont aussi assez proches et reviennent au fil des histoires de Gennaro-Kenzie: l'inspecteur Devin Amronklin et Nelson Ferrare. Devin est flic et au contraire de la grande majorité considère Kenzie comme un complément parfois utile au travail et au maintien de l'ordre en ce sens que Patrick peut s'affranchir des règles pour arriver à ses fins tout en ayant la même idée de la justice. Quant à Nelson c'est de l'autre côté de la barrière qu'il agit et remplit ponctuellement quelques missions du genre protection ou surveillance de personnes, secondant Bubba lors d'opérations délicates.


Patrick Kenzie, du fait de ses enquêtes et agissements pas toujours dans les limites de la légalité et de l'usage assez fréquent d'armes pour se défendre, a aussi recours aux services d'un avocat, Cheswick Hartmann, un des meilleurs pénalistes de Boston voire de tout le pays, facturant ses services 800 dollars de l'heure. Kenzie profite gratuitement de son aide après avoir résolu une affaire dans laquelle il a sauvé la soeur de Cheswick, ceci lui valant la gratitude éternelle de l'avocat.


Enfin, il faut citer Boston, la ville et ses alentours. Tous les romans de Dennis Lehane sont situés dans cette cité ou ses environs immédiats même si une aventure nécessitera d'aller enquêter dans un autre état, la Floride dans "Sacré".




vendredi 3 septembre 2010

Emission du 4 septembre

Tex Ritter: Billy the Kid
Cheesy Lane: In a box
Dead Duck: A load off my mind
The Disciplines: Yours for the taking
Les Yeux de la Tête: FyyFF
Miss Burton: No matter
Thus Owls: Yellow Desert
Musée Mécanique: Fits and Starts
Woodpigeon: Morningside
Black Box Revelation: Sleep while moving
Bill Monroe & his Bluegrass Boys: Blue grass ramble (1950)
Bill Monroe & his Bluegrass Boys: When the cactus is in a bloom (1951)
Bill Monroe & his Bluegrass Boys: Blue moon of Kentucky (1954)
Bill Monroe & his Bluegrass Boys: I saw the light (1957)
Red Allen & the Kentuckians: Live and let die (1979)
The Rockridge Brothers: Cumberland Gap (2009)
Milt Jackson & Thelonious Monk: Epistrophy (1948)
Kenny Clarke & his 52nd Streetboys: Epistrophy (1946)
Charlie Parker & the Allstars: Blue' N' Boogie (1951)