samedi 27 décembre 2008

A la Campagne

Le mot campagne se traduit par "country" en anglais.
Sous ce terme générique "country" se cachent plusieurs styles de musique (blues, swing, polka, valse...), le point commun étant les instruments de musique utilisés (le violon étant très souvent l'instrument principal) et dont l'origine plus ou moins commune était des chansons traditionnelles, parfois vieilles de plusieurs siècles, amenées par les immigrants venus de différents pays européens, avec bien sûr, une majorité de ballades venues d'Ecosse et d'Irlande.
Ce matériau sera repris, transformé, consciemment ou inconsciemment, par les musiciens et les compositeurs qui le modifient et l'adaptent à leur nouvelle situation géographique.
Ajoutons à cela l'émergence, au début du 19ème siècle, des artistes ménestrels blackface qui reprenaient des chants, des musiques et les situations des esclaves noirs qui se changeaient les idées en se moquant des blancs (on a voulu voir, surtout par opposition avec les spectacles établis de théâtre et de vaudeville, ou faire croire à un racisme primaire très courant à l'époque: des blancs qui se griment en noir (nègre) pour se moquer des noirs).
Dès les prémices du spectacle blackface, des noirs sont également de la partie, jouant en se grimant le visage et les mains au bouchon de liège brûlé pour accentuer leur noirceur, mais aussi pour jouer de ce paradoxe: Louis Armstrong est l'exemple le plus connu car il commença sa carrière en blackface.
Le mélange de tout cela donnera les musiciens du début du 20ème siècle, partagés entre l'influence des spectacles blackface et vaudeville.
Dans la deuxième décennie de ce siècle, le jazz commence à faire son trou, aidé en cela (mais pas seulement) par la technologie naissante de reproduction de musique (cylindres Edison puis galettes acétate puis vinyl). Mais si le jazz est plus présent dans les grandes métropoles, le déclin des spectacles blackface-vaudeville (dû à l'émergence du cinéma, muet ou parlant, et à d'autres facteurs plus généraux) amènera des producteurs avisés à enregistrer et à éditer une pléiade de musiciens qui essayaient de faire leur trou en jouant n'importe où, n'importe quand, souvent en travaillant à côté.
Quelques artistes vont donner le coup d'envoi à cette musique qui avant de s'appeler "country" (le terme, bien que déjà souvent utilisé, apparait dans les classements de ventes de disques du Billboard à la fin des années 40) était plus connue sous le nom de western swing, dénomination due à l'origine de la majorité des musiciens ainsi qu'aux thèmes abordés dans les chansons.
Un nom apparait souvent, source d'inspiration et de vocation pour l'immense majorité des musiciens appelés à devenir les rois du western swing, c'est celui de Jimmie Rodgers (1897-1933). Surnommé le grand-père de la country, Jimmie Rodgers, après une carrière professionnelle dans les chemins de fer et comme artiste de cirque, va enregistrer pendant six ans, de 1927 à 1933 (il enregistre ses derniers morceaux alors qu'il se sait condamné par la tuberculose, maladie fréquente mais non curable à l'époque). Il connaitra la fortune, la gloire et la renommée (surtout dans le milieu de la musique et du spectacle du sud des Etats Unis) et sera l'artiste catalyseur qui va inspirer beaucoup de musiciens, country ou autres.

Les biographies qui suivent (et qui suivront) sont indicatives et concernent des musiciens qui ont marqué l'histoire du western swing. La qualité musicale de leur production est variable, allant du passable au sublime, en passant par le médiocre.




Aucun commentaire: