Le cinéma et la fin de règne des big-bands
Calloway fit plusieurs apparitions au cinéma. Il chante "Minnie the Moocher" et "Hot Toddy" en 1932 dans "The Big Broadcast" puis, chose très risquée à l'époque, deux hymnes à la drogue en 1933 dans la comédie de W.C. Fields "International House": "Reefer Man" pour l'herbe qui fait rire et "Kicking the Gong Around" pour la poudre à priser qui fait dire des conneries à Van Damme.
On le voit également cartoonisé avec Betty Boop, chantant "The Old Man of the Mountain", St James Infirmary" et "You Gotta Hi-De-Ho".
En 1942 il est évidemment de la partie dans le film "Stormy Weather" qui assoit encore plus sa popularité hors du circuit un peu fermé des amateurs de clubs et de musique. Dans ce film, Hollywood table aussi sur les grandes vedettes noires américaines telles que le tap-dancer (danseur de claquettes) Bill Robinson, le grand Fats Waller (par la taille et par le talent) ainsi que la chanteuse Lena Horne pour faire venir un public plus large, plus "bigarré" dans ses salles de cinéma.
La donne change un peu dans les années 50 concernant les mélanges inter-raciaux, surtout dans les états traditionnellement plus ouverts historiquement parlant et des films blacks peuvent voir le jour dans des productions respectables mais néanmoins en-deçà des grosses productions hollywoodiennes. "St Louis Blues" d'Allen Reisner en 1958 porte à l'écran la vie de W.C. Handy, ancien ménestrel reconverti en pionnier du jazz (et passablement enrichi grâce aux droits d'auteurs sur de nombreux titres qu'il s'est approprié de façon plus ou moins honorable). Ce film fait cohabiter une pléiade de grands artistes, reconnus ou en devenir: Cab Calloway bien sûr, Nat King Cole et Ella Fitzgerald dans son propre rôle, Eartha Kitt et Billy Preston enfant, lui qui jouera plus tard, fin des années 60 et début des années 70, avec des membres des Beatles et avec les Rolling Stones entre autre, excusez du peu!
Calloway apparait en 1965 dans le film de Norman Jewison ( Peckinpah avait été viré du film pour avoir voulu y intégrer des scènes un peu trop osées du goût des producteurs) "The Cincinnati Kid" dans lequel un jeune Steve McQueen se voyait donner la réplique par les matures et déjà consacrés Karl Malden et Edward G. Robinson.
Début 80, James Belushi et Dan Aykroyd lui rendent hommage dans le film "Blues Brothers" de John Landis dans lequel Cab chante, comme de bien entendu,"Minnie the Moocher".
"L'ère des big-bands s'est achevée pour moi en 1947... Je suis passé du type qui se faisait 200 000$ en une année au gars qui avait du mal à trouver un engagement. Pas de boulot, plus d'entrées d'argent. Jesus, c'était démoralisant."
Les tournées pendant la guerre avec engagements ici et là, au Coconut Grove ou au Cafe Zanzibar à New-York dont les concerts sont retransmis à la radio dans tout le pays lui permettent de supporter les temps de guerre ainsi que l'interdiction d'enregistrer sans trop de dommages. Mais en1947, Cab Calloway réduit son orchestre à un septet appelé "The Cab Jivers" composé d'Ike Quebec au saxo ténor, Al Gibson à la clarinette, Jonah Jones à la trompette, Danny Barker à la guitare, Tyree Glenn au vibraphone et Milt Hinton à la basse.
Essayant de jouer sur la nostalgie et la réussite passée il enregistre "The Hi-De-Ho Man (That's Me) puis "The Calloway Boogie", un morceau plus raccord avec les tendances du moment, le jump-blues ayant pris le pas sur le swing, prémonitoire du futur rock'nroll amorcé par des émules du maître Calloway tels que Louis Jordan, Roy Brown ou Big Joe Turner pour ne citer que quelques noms.
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Il y a 5 jours
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