Tout au long de cette histoire de la culture propre à l'Amérique, on se rend compte de l'influence prépondérante, essentielle, des Noirs (Nègres!), esclaves arrachés à leur Afrique natale.
Et si les Indiens (Native Americans) ont été longtemps les premiers esclaves forcés à travailler dans les plantations, afin d'éviter toute forme de rébellion on déportait les hommes vers les Antilles britanniques (la Jamaïque en premier lieu) pour les "former". Les esclaves noirs qui les remplaçaient étaient mariés de force aux Indiennes restées seules.
A la différence des Espagnols, les Anglais et les Américains ne faisaient pas la différence entre Native Americans et Negros. Il n'y avait que des "darkies", puis "black", puis "coloured people", sans oublier le précité "negro".
Tout ceci était particulièrement effectif dans la vallée du Mississipi. Et ainsi, les blancs américains essayèrent de se forger une culture propre, mélange de traditions ramenées de leurs propres pays européens d'origine respectifs (France, Angleterre, Allemagne, Irlande...) tout en lorgnant sur et en assimilant ce qu'ils avaient sous les yeux, mélange de condescendance, de dérision, de vanité mais aussi de secrète admiration (le fameux préjugé des noirs bons danseurs!!!).
Stephen Foster, né à Pittsburg, compose "Swannee River" alors qu'il n'a jamais mis les pieds dans le Sud, Albert Yoelson (Al Jolson) chante le "jazz" dans le premier film parlant, Gerswhin compose une comédie musicale "black" (Porgy and Bess), Sam Philips cherche et trouve le blanc qui chante comme un noir et Eminem se fait des couilles en or avec la musique importée des ghettos blacks, musique qui trouve d'ailleurs ses racines et ses précurseurs en Jamaïque (Tiens! Tiens! Voilà une courbure espace-temps qu'Einstein n'avait pas prévue).
Maints interviews, articles, livres nous rappellent l'influence des "immigrés de force" sur la culture américaine. Dans "L'histoire du Jazz", Marshall Stearns écrit que "le Ménestrel a une énorme importance dans l'histoire du Jazz parce-qu'il fut un moyen de propager la culture noire américaine. Il servit d'introduction au public blanc qui se divertissait grâce aux danses, aux chants et aux histoires nègres. Le Ménestrel éduqua l'oreille blanche, pava le chemin qui menait à la musique de jazz".
C'est dans la dernière décade du XIXème siècle que le ménestrel blackface et le jazz commencent à se mêler car c'est le terreau dans lequel vont pousser, grandir, faire leurs classes, tous les précurseurs.
Les Rabbit Foot Minstrels deviennent Ma & Pa Rainey Rabbit Foot Minstrels, les Georgia Minstrels compteront dans leurs rangs nombre d'artistes de la Nouvelle Orléans, un des berceaux du Jazz.
W.C.Handy avec les Mahara's Minstrels, Clarence Williams, Jelly Roll Morton chez les McCabe & Young Minstrels en 1910, James P. Johnson, Bunk Johnson, Hot Lips Page, Lester Young (the Prez!) et beaucoup d'autres fourbiront leurs armes chez les ménestrels, pour, involontairement et à cause de la compétition/concurrence du vaudeville, des cabarets et du jazz, provoquer la chute du ménestrel.
En guise de conclusion (provisoire), Louis Jordan dans "Honkers ans Shouters" : Il n'y a rien que l'artiste blanc ait inventé en terme de jazz ou même de divertissement. le rock n' roll n'a pas été le mariage entre le rythm n' blues et la country & western. Ça, c'est de la publicité de blanc. Le rock n' roll était seulement une imitation blanche, une adaptation blanche du rythm n' blues nègre."
SITE EN COURS DE REFONTE !
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Bonjour toutes et tous ce site seb de Radio FMR – Toulouse est en cours de
reconstruction… Merci pour votre patience !
Il y a 2 mois
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