vendredi 6 septembre 2013

Harry Bosch 5/8

Le 4ème pouvoir

Michael Connelly, avant d'embrasser définitivement la carrière d'écrivain (ou plus prosaïquement quand il a pu se le permettre matériellement) était journaliste-reporter aux affaires criminelles du L.A. Times, "le" grand quotidien papier de la ville. Son prix Pulitzer pour sa couverture des émeutes à East L.A. suite à l'affaire Rodney King lui a ouvert des portes et son premier roman est sorti peu de temps après, couronné par de nombreux prix littéraires.

Mais c'est après le troisième roman' "Concrete Blonde" que Connelly rompt avec le journalisme. La conclusion de cette "trilogie" comprenant "Black Echo", "Black Ice" et "Concrete Blonde" ainsi qu'une volonté de rupture avec le passé et de nouveauté dans le quatrième roman "The Poet" (héros journaliste, narration subjective) sont une métaphore de la situation professionnelle de l'auteur.

Dans tous les romans sont décrits des relations avec les journalistes télé, radio et papier mais c'est tout naturellement "le" reporter aux affaires criminelles au L.A. Times (l'ancien job de Connelly je vous rappelle!) qui est récurrent, entretenant des contacts plus ou moins proches avec Bosch quand celui-ci se sent en confiance.Dans les premiers romans c'est un journaliste aguerri, Joel Bremmer, qui est le correspondant de Bosch, ayant même écrit un livre sur Bosch et la traque du Dollmaker, un sérial-killer.

Puis ce sera Keisha Russell, jeune et jolie métisse d'origine jamaïquaine qui prendra la place de Bremmer. Au fil des romans, cette connection privilégiée servira plusieurs fois de levier à Bosch contre ses supérieurs jamais enclins à quelque déballage que soit sur la place publique. Cette place faite au journalisme lui permet de commenter l'évolution de la presse, papier puis web avec l'arrivée des nouvelles technologies, non sans une certaine acrimonie:
"Maintenant tout se passait sur le net. Tout se résumait à préparer le téléchargement des blogs et de l'édition en ligne. Tout avait à voir avec les liens télés et les mises à jours sur Twitter. Les articles, on les entrait dans son téléphone au lieu de se servir de cet instrument pour appeler la rédaction et les corriger. Des pensées après coup, voilà ce qu'était devenu le journal du matin. Les nouvelles, c'était sur le web qu'on les trouvait, et la veille au soir."
Jack McEvoy "The Scarecrow" 2009

Un journaliste est le "héros de plusieurs romans dont "The Poet" dans lequel Jack McEvoy, reporter criminel du Rocky Mountains News dans le Colorado va s'installer à Los Angeles, travailler d'abord en free-lance puis pour le L.A. Times. Il a une aventure avec Keisha Russell avant que celle-ci ne parte à Washington DC pour le compte du journal.

McEvoy couvre le procès Storey dans "A Darkness More Than Night" en 2001, suit l'affaire Vincent-Elliott dans "The Brass Verdict" en 2008 et rencontre Mickey Haller. Il a quarante-quatre ans en 2009. Connelly en fait à nouveau un chasseur de sérial-killer dans "The Scarecrow" roman où est décrit le passage au numérique du L.A. Times avec compressions de personnel.Jack obtient un sursis de quinze jours pour former sa remplaçante.

Son livre sur le Poète lui a permis d'acheter une petite maison trois pièces avec garage style Craftsman, sur Curson Street, au sud de Sunset Boulevard. Il a également écrit plusieurs articles sur Mickey Haller.

Une chose qui rapproche McEvoy et Bosch est le fait d'avoir fréquenté la même femme, L'agent spécial du FBI Rachel Walling; McEvoy se lie avec elle dans "The Poet", ce qui vaut à Walling une mutation-sanction dans le Dakota. Elle reviendra dans "The Scarecrow" pour se rabibocher avec Jack et démissionne du FBI.

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