vendredi 20 septembre 2013

Harry Bosch 8/8

Musique

Harry écoute surtout de la musique chez lui, dans sa voiture (une fois qu'il en a acheté une pour plus de commodités) et plus récemment dans son  I-Pod. Après l'armée, il cesse d'écouter du rock, " musique trop pleine d'énergie et de mort" qui lui rappelle ses années de guerre au Vietnam et devient fan de jazz, un peu iconoclaste car il n'écoute que des CD (ce qui est un sacrilège pour les puristes de la sainte église du jaazzz!!).

Dans le premier roman "Black Echo", Billy Meadows, ancien "rat de tunnel" comme Bosch met "Purple Haze" de Jimmy Hendrix après avoir fumé un gros joint juste avant de descendre dans un tunnel. C'est une des rares citations concernant un musicien ou un groupe de rock dans l'ensemble de l'oeuvre de Connelly.

Et c'est donc le jazz, et plus particulièrement le saxophone qui ont les faveurs de Harry.

Dans le premier roman ("Black Echo" pour ceux qui auraient loupé les épisodes précédents), Coltrane dans "Soul Eyes", Sonny Rollins interprétant "Falling In Love With Jazz", l'alto de Wayne Shorter pour "502 Blues" ou encore Frank Morgan puis Branford Marsalis montre assez clairement quel jazz aime Bosch. Frank Morgan est l'artiste le plus cité, apparaissant dans pas moins de six romans, du premier (je me répète) jusqu'au très récent "The Drop" avec une double citation du morceau "Lullaby", tiré de l'album "Mood Indigo" dans "Black Ice" et dans "Angels Flight".

Chez lui, le champ musical est un peu plus large, passant de Clifford Brown à Tom Waits et son "Blue Valentine" dans  "The Last Coyote".

Art Pepper est sans doute dans l'esprit de Bosch (et de Connelly) au même niveau que Frank Morgan, cité dans "A Darkness More Than Night" avec le morceau "Straight Life" mais surtout dans "Lost Light" où le lecteur multi-CD est chargé de cinq disques où Art Pepper joue l'accompagnateur avec Jack Sheldon dans "You'd Be So Nice To Come Home To" de Cole Porter et deux duos avec Lee Konitz dans "The Shadow Of Your Smile" et "High Jingo",une expression traduite en langage de flic  chez Harry par "patate chaude".

Bien plus tard, dans "The Blackbox", cinq CD sont toujours dans le lecteur multi CD: Frank Morgan, Art Pepper, Ron Carter, George Cables et Thelonious Monk. Sa fille lui offre pour son anniversaire un coffret 6 CD d'Art Pepper en concert édité par sa femme après sa mort.
En bon aficionado, Bosch va s'essayer à l'instrument (le saxophone pour ceux et celles qui auraient perdus le fil) à la suite d'une rencontre fortuite avec Quentin McKinzie dans "Lost Light". Il avait vu le jazzman accompagner Bob Hope lors d'un concert pour les forces armées au Vietnam en 1969 et avait retrouvé et rapporté le saxo volé au musicien qui, mis en maison de retraite, lui délivre un cours une fois par semaine.

Chet Baker, que Harry a vu en concert à L.A. en 1982 ("The Drop") passe en musique de fond dans un bar, jouant "My Funny Valentine" et "Cool Burnin" dans "Lost Light". Le roman suivant, "The Narrows" décrit Bosch fouillant la voiture de Terry McCaleb et trouvant une preuve d'achat d'un livre enregistré sur cassette de Bill Moody intitulé "Looking For Chet Baker".

Les bars sont les seuls endroits avec la voiture et la maison où Bosch écoute ou entend de la musique (et c'est déjà pas mal). "Concrete Blonde" fait écouter en musique de fond Cab Calloway et son " Everybody That Comes To My Place Has To Eat" dans un bistrot. Dans le roman suivant, un quintet en live interprète "Do Nothing Till You Hear From Me" et What A Wonderful World".

A Las Vegas, ambiance plus rock dans un club de strip-tease avec Eddie Money pour "Two Tickets To Paradise" et Warren Zevon: "Lawyers, Guns & Money". Rock encore dans "Echo Park" ou l'emblèmatique "I Fought The Law" version The Clash passe au bar "Chez Nat". Dans "The Scarecrow", le tueur écoute les Doors dans son I-pod ou deux morceaux passent en boucle: "Changelin" et Riders On The Storm".

Bosch délaisse le jazz dans "The Narrows" quand il essaie de résoudre le mystère de la mort de Terry McCaleb. Dans la discothèque de ce dernier il extrait et écoute Lucinda Williams et son "World Without Tears" sur le Following Sea, le bateau de Terry.
Country encore avec l'évocation dans "The Closers" d'un ancien de la brigade des homicides qui appelait tout le monde Roy car son partenaire adorait Roy Acuff pour certains ou que Roy Rogers était l'incarnation du flic chevalier blanc qui vole au secours des victimes. Dans le même roman Bosch s'écoute "For All We Know" à la maison.

Lors de sa brève aventure avec Julia Brasher ("City Of Bones"), jazzophile comme lui, les classiques de Bill Evans  ainsi que le "Kind Of Blue" de Miles Davis sont joués dans l'appartement de celle-ci, un "Kind of Blue" qui revient dans "Echo Park"  où il écoute Monk et Coltrane en concert au Carnegie Hall en 1969.

Ron Carter est aussi apprécié; Bosch  écoute le morceau "Seven Steps To Heaven" dans "Nine Dragons". Il figure aussi dans "The Overlook" quand Harry écoute un import japonais dans sa voiture.

Enfin, côté artistes contemporains pas trop connus, plusieurs musiciens plus jeunes, nettement moins connus ont l'honneur de la citation chez Connelly. Tomas Stanko, un jeune trompettiste polonais tourne dans le lecteur de la voiture de Bosch ("The Overlook").
Dans "The Black Box", Harry se fait conseiller par un collègue un disque de Danny Grissett: "Form" avec Seamus Blake au ténor. il parle de Grace Kelly (nom d'artiste de Grace Chung, pas la princesse revenue de chez les zombies) une jeune altoïste qui joue avec Phil Woods et Lee Konitz mais son collègue réplique avec le disque de Gary Smuljan "The Form" et plus tard du bassiste Michael Formanek dans "The Rub And Spare Change".
  

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