mercredi 29 septembre 2010

Cab Calloway (2)

Hi-De-Ho au Cotton Club

Duke Ellington et son orchestre sont "le" groupe du Cotton Club de Harlem à cette époque, jouissant d'une renommée et d'un statut qui leurs ouvrent les portes de Hollywood. Pendant l'été 1930 ils participent au tournage du film "Check and Doublecheck" dont les vedettes principales sont les comiques Amos'n'Andy.
De ce fait, les Missourians de Cab Calloway se retrouvent en attraction principale tous les soirs au Cotton Club, présentant un spectacle intitulé "Brown Sugar, Sweet and Refined", une revue mêlant vaudeville, burlesque ainsi que musique et danse. Les paroles et la musique sont l'oeuvre du célèbre duo de Tin Pan Alley, Ted Koehler et Harold Arlen. Et plus tard dans l'année, il s'avère qu'Ellington décroche de plus en plus de contrats extérieurs (peut-être pour se libérer de l'emprise de ses "patrons") ce qui permet à Cab de devenir l'attraction principale du Cotton Club. En 1931 l'orchestre devient le Cab Calloway Cotton Club Orchestra.

"Partout où j'allais, les gens me reconnaissaient. Et, Jésus!, je gagnais plein d'argent, plus que je n'aurais pu imaginer."

C'est l'année de son premier gros tube, resté dans les mémoires grâce au scat renvoyé au chanteur solo par les choeurs Hi-De-Hi-De-Hi-De-Ho de la chanson "Minnie the Moocher" composée d'après deux airs très populaires cette année-là: "Minnie the Mermaid" et "Willie the Weeper". Si le thème de "Minnie the Moocher" est la drogue, autre source de revenus non négligeable des employeurs de Calloway, ce fut l'un des hits majeurs de l'année 1931, à tel point que Calloway réutilisera la formule en 1932 avec "Minnie the Moocher's Wedding Day" et "You Gotta Hi-De-Ho", en 1935 avec "Keep that Hi-De-Ho in Your Soul", en 1936 avec "The Hi-De-Ho Miracle Man", en 1937 avec "Hi-De-Ho Romeo", "Mr Paganini' Swing for Minnie" en 1938 et "Hi-De-Ho Serenade" en 1939.
Jimmy Lunceford achèvera la bête en 1940 en enregistrant "Minnie the Moocher is Dead".
Cette chanson initiale restera Le morceau de Cab Calloway jusqu'à la fin de sa vie, retrouvant même le chemin des hit-parades à l'occasions de la sortie des films "Blues Brothers" de John Landis et "Cotton Club" de Francis Ford Coppola.
Durant près d'une décennie (le Cotton Club ferme ses portes en 1940) Cab Calloway sera l'un des plus grand performer sur scène grâce à son style exhubérant, ses libertés concernant le rythme et la mélodie, ses tenues de scène qui feront des émules dans la mouvance swing, jive et zazou, Kid Creole étant l'un des meilleurs exemples. De plus, ses musiciens, tous de premier ordre, furent plus que de simples faire-valoir, ce qui se vérifia par leur carrière en dehors de l'orchestre de Cab. Les saxophonistes ténors Chu Berry, Ben Webster et Walter "Foots" Thomas, les trompettistes Lammae Wright, Jonah Jones et Doc Cheatham, le guitariste Danny Barker, les batteurs Panama Francis et Cozy Cole furent quelques uns des plus connus à avoir usé leur fond de pantalon derrière leur pupitre au Cotton Club. Calloway engagera un trompettiste qu'il virera assez rapidement pour avoir osé jouer des "chinoiseries" mais qui allait s'illustrer un peu plus tard en provoquant une révolution dans ce qu'on appelait alors sous le terme générique "jazz", un certain Dizzie "Birks" Gillespie.

Aucun commentaire: