dimanche 18 octobre 2009

Big Joe Turner (quatrième partie)

My gal's a jockey

Le contrat avec Decca expire fin 1944 et voilà Big Joe Turner, qui avait laissé son pote de toujours, Pete Johnson, suivre son chemin de son côté, qui signe avec National Records dès le début de 1945.
La première séance d'enregistrement pour ce label est dirigée par Herb Abramson qui, parallèlement, poursuit ses études à l'université de New York en vue de devenir dentiste. Sont présentes de vieilles connaissances telles que Frankie Newton à la trompette, Carlos "Don" Byas au ténor sax, Leon Ware à la guitare, pour graver "S.K. blues" (pour Saunders King, compositeur du morceau), "Johnson and Turner blues", morceau qui signe les retrouvailles en studio des deux compères, ainsi que "Watch that jive". Turner enregistrera sept singles pour National Records jusqu'en 1947. Un seul sera vraiment un hit: "My gal's a jockey".

National Records le laisse partir pour Alladin, un label indépendant basé à Los Angeles, sur Santa Monica boulevard, créé par les frères Eddie et Leo Messner, qui avaient d'abord appelé leur label Philo, avant d'en changer le nom en 1946. Ce label, jazz à l'origine, comptait dans ses rangs des artistes tels que Illinois Jacquet, Lester Young, Jay McShann et Billie Holiday mais passa, avec le changement de nom, à des artistes jump-blues tels qu'Amos Milburn ou Charles Brown qui avait quitté les Three Blazers de Johnny Moore en 1948.
Pendant un séjour à San Francisco, Big Joe Turner, toujours sous contrat avec Alladin, enregistrera "Around the clock blues" pour le label local Stag sous le nom de Big Vernon, avec Pete Johnson au piano (Vernon est son second prénom, rappelez-vous!). Mais malgré le rythme soutenu des sessions d'enregistrement, malgré l'arrêt de ceux-ci pendant 11 mois en 1948, encore une fois à cause de J.C. Pétrillo, Big Joe Turner vivotera, de contrats sur scène en contrats avec différents labels, enregistrant pour un label et vendant les enregistrements à un autre.

En 1947 sort "Battle of the blues", un duo avec Wynonie Harris, qui permetta à celui-ci de mettre un terme à son contrat avec National quelques mois avant Big Joe, qui, lui, sortira "Wine-o-baby", "Old Piney Brown is gone" et "Radar blues", entre autres, pour Swingtime.
Après MGM pour sa série "Ebony", ce sera la tournée des petits labels tels que Coast ("Born to gamble") fin 1948 et Excelsior début 1949 ("I don't dig it" et "Ooh Ouch Stomp") pour la côte ouest. La Louisiane du label Rouge (situé à Bâton Rouge, quelle originalité!) verra Joe Turner avec Joe Houston graver "Wish I had a dollar" et "Fuzzy Wuzzy honey". Puis un peu plus tard, fin 1949, direction le Texas et son label Freedom appartenant à Saul Kahl (qui lâchera le business de la musique pour investir son argent dans Shipley's Donuts). Cinq singles sortiront dont le premier, "Still in the dark", couplé avec "Adam bit the apple", connaitra un petit succès local, le système de distribution ne permettant pas une plus sérieuse répartition au niveau national.

Aucun commentaire: