dimanche 11 octobre 2009

Big Joe Turner (troisième partie)

Rock me Mama

Joe Turner signe chez Decca et enregistre le 11 novembre 1940 "Piney Brown Blues" avec le Hot Lips Page band (Don Bass au ténor, Pete Johnson au piano). Piney Brown était le manager du Sunset Club de Kansas City. Le disque se vendra à plus de 40000 exemplaires à sa sortie sous le nom "Joe Turner and his Fly Cats".

Pendant son contrat avec Decca, Joe Turner va enregistrer avec différents orchestres, accompagné par Willie "The lion" Smith au piano fin novembre 40, Art Tatum and his band en janvier 41 puis en juin pour "Lucille", "Rock me Mama", "Corrine, Corrina" et "Lonesome graveyard blues", Sam Price et Leon Ware en juillet pour "Nobody in mind" et "Ice man". Après ces sessions new-yorkaises, il s'envole pour Los Angeles, enrôlé par Duke Ellington qui produisait une revue "Jump for joy" sous-titrée "A sunTanned Revu-sical" au Mayan theatre de L.A.
Outre l'orchestre de Duke, le spectacle comprenait également l'actrice Dorothy Dandridge, l'acteur Wonderful Smith et le poète Langston Hughes. Cette revue entièrement black avait pour objectif de démonter les stéréotypes concernant les spectacles et revues de "couleur" en vogue à Broadway et Hollywood. Du 10 juillet au 27 septembre, ce spectacle sera l'un des premiers à semer les graines de ce qui deviendra, près d'une décennie plus tard, le mouvement pour les droits civiques. Et concernant Joe Turner, ce spectacle lui permit d'admirer celle qu'il adulait, Ethel Waters, qui jouait dans le théâtre d'à côté le classique de Broadway "Cabin in the sky".

Fin 1941 voit l'entrée en guerre des Etats-Unis . Big Joe Turner (car c'est à cette époque que Joe commence à se faire appeler Big Joe Turner) travaillera jusqu'à la fin des hostilités, enregistrant à Los Angeles avec Freddie Slack, se produisant sur scène quand l'interdiction d'enregistrer, initiée par James Caesar Petrillo, président du syndicat américain des musiciens, fut effective du 1er août 1942 à la presque fin de l'année 1943.
Mais toutes les compagnies avaient fait enregistrer à leurs artistes suffisamment de disques pour tenir durant cette période qui s'avéra très faste en terme de ventes, car le public avait besoin de distractions en cette période de guerre.

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