Ceux qu'on ne peut omettre de mentionner: la folk music
Du côté de la folk-music c'est bien entendu la famille Seeger qui tient le haut du pavé. Le père, comme Art Satheley et Ralph Peer avant lui, parcourt le Sud Est avec sa famille, parallèlement aux Lomax père et fils, et enregistre un maximum de songsters grâce à son studio mobile, ce qui lui permet, en plus de son travail ethno-musicologique, de faire découvrir de vrais talents qui seraient restés méconnus sans lui. Cette somme d'enegistrements est archivée et éditée par la Bibliothèque du Congrès et Folkways créée en 1940 par Moses Asch.
Du coté des Seeger ce sont les enfants qui, par atavisme, ont pratiqué le banjo, appris au contact des nombreux musiciens qu'ils rencontraient. Peggy Seeger (honneur aux dames!) la cadette de la famille a surtout écrit pour le banjo au Royaume Uni après sa rencontre avec le musicien Ecossais Ewan McCall qui pratiquait les ballades traditionnelles de son pays.
Mike Seeger a fondé dans les années 60 les New Lost City Ramblers qui furent un des très bons groupes de folk revival de cette décennie. Le plus connu des Seeger est Pete, demi-frère de Peggy et Mike qui était déjà adolescent à leur naissance. Tout petit il apprend le banjo-ténor et l'ukulele mais le flash survient lors du festival de danses et musiques d'Asheville organisé par Lamar Bascom Lunsford, banjoiste éclairé qui lui donne d'ailleurs quelques conseils à propos de l'instrument.
Pete Seeger interrompt ses études à Harvard au milieu des années 30 et va mener une existence de vagabond (hobo), dessinant et vendant ses peintures pour survivre. Il va surtout, au contact des paysans, des montagnards et des travailleurs se forger un répertoire extrêmement vaste de chants de travail, de ballades, blues, spirituals, berceuses, bref tout ce qui était chanté et dansé.
Dans les années 40 il publie une méthode de banjo, joue dans des concerts dont la moitié des cachets est reversée à des associations anti-ségrégationnistes ainsi que la totalité des royalties de son interprétation de "We Shall Overcome". Il est également dans les années 40 (de 40 à 48) fondateur du groupe Almanac Singers avec Jesse Lomax, Lee Hays, Sis Cunningham et Woody Guthrie.
Après la dissolution du groupe, il fonde avec Lee Hays les Weavers qui durent jusqu'en 1962 et qui commettront quelques tubes comme "If i Had a Hammer" (Claude François leur dit merci!).
Pete Seeger, comme les groupes précités, est sur la liste rouge du trop célèbre sénateur McCarthy et sera condamné en 1961 à un an de prison pour activités anti-américaines, peine qui sera annulée, qui le bannira néanmoins des médias, networks télé et radio. Trois biographies lui sont consacrées de son vivant chose unique pour un banjoiste.
Conclusion:
"N'importe quel imbécile peut se révéler compliqué, tandis qu'il faut du génie pour atteindre à la simplicité" Pete Seeger.
Si je n'ai pas trop poussé et détaillé les différences et subtilités techniques que le profane (que je suis) a bien du mal à discerner c'est parce qu'il vaut mieux, pour ceux qui veulent pousser plus loin ainsi que pour les pratiquants de l'instrument, s'adonner à la lecture de vrais livres sur le sujet. Il existe d'assez nombreux écrits qui sont bien plus précis, avec beaucoup de pages et des images dedans.
En effet, le banjo, de par son origine artisanale DIY (do it yourself) a donné lieu à beaucoup de dérivations telles que la banjeaurine, la giraffe-banjo, la mandoline banjo et tous les mariages possibles avec des instruments à cordes.
Ce précis d'outillage a été confectionné avec la lecture en long, en large, en travers, en diagonale et même à l'envers du l'excellent livre de Nicolas Bardinet, banjoiste émérite et auteur de "une Histoire du Banjo" paru aux éditions Outre Mesure.
Concernant la discographie, quelques anthologies parues chez Frémeaux et Associés valent vraiment le coup en particulier "Folksongs, Old Country Music 1926-1944" et aussi "Banjo, an American Five Strings History 1901-1956". Côté bluegrass, attaquez directement avec la B.O. du film "Delivrance" et procurez vous l'incontournable "Will the Circle Be Unbroken" du Nitty Gritty Dirt Band pour commencer. Bill Monroe et les Bluegrass Boys sont aussi sortis chez Frémeaux et Associés. A noter que quelques groupes actuels un peu partout dans le monde perpétuent cette musique, du Japon à la Russie en passant par la Suède (les Rockridge Brothers).
Bref, soyez curieux, bougez vous, n'attendez pas qu'on vous ramène systématiquement la gamelle devant la gueule car le jour où elle sera merdeuse...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire